Publication, notoriété : pure fiction ou réalité accessible

[Eria]

Bonjour,
J'imagine depuis plusieurs mois déjà un scénario. Je n'ai commencé ni la rédaction ni l'adaptation pour BD pour la simple raison qu'après de longues réflexions sur le scénario lui-même, je ne sais toujours pas quelle forme me conviendrait le mieux.
Je sais que ma tache est bien loin d'être achevée, mais étant un peu perdu dans mes projets d'avenir, je voudrais savoir si la publication est réellement accessible à n'importe qui proposant un manuscrit (sous réserve de sa qualité bien entendu). J'ai tendance à perdre un peu l'espoir de pouvoir un jour partager mes rêves avec d'autres, par l'intermédiare d'une oeuvre par exemple. Faire usage de mon imagination est une passion depuis bien longtemps déjà, et je n'en prend conscience que maintenant, alors que mon orientation professionnelle est engagée dans une toute autre direction.
Je voudrais donc simplement savoir si la publication et la parution d'une oeuvre est un rêve inaccessible ou une réalité.
D'avance merci,
Eria

[Roanne]

C'est une réalité : tous les jours des gens sont publiés. Mais il faut au choix :
- bosser dur pour cela
- être pistonné
- avoir déjà une notoriété
- soumettre une oeuvre qui tombe pile au bon endroit au bon moment

C'est une réalité mais qui n'est pas donnée à tout le monde et qui reste donc un privilège.

[Jean-claude Dunyach]

Je voudrais donc simplement savoir si la publication et la parution d'une oeuvre est un rêve inaccessible ou une réalité.

Ce n'est pas inaccessible, au sens où tous les auteurs français de SF actuels ont été publiés simplement en soumettant leurs manuscrits, sans avoir besoin d'être fils de ministres ou anciens candidats du loft. Ceci dit (outre le fait qu'il faut bosser dur, comme dit Roanne), la probabilité que ça arrive est de l'ordre de 1 pour cent. Pas plus.

Par contre, le piston ne sert à rien si ton bouquin n'est pas bon (c'est une de ces légendes urbaines qu'on entend régulièrement et dont je ne connais aucun exemple) et la notoriété n'est utile que si tu publies une autobiographie ou quelque chose en rapport avec l'activité qui t'a rendu célèbre. Je ne suis pas sûr que les amateurs de SF, par exemple, achèteraient un bouquin de SF uniquement parce qu'il est signé Zidane.

Donc, évite de te poser des questions métaphysiques. Bosse ton truc, fais-le lire autour de toi à des gens qui vont vraiment te critiquer, retravaille-le pour éliminer le plus de défauts possibles et tente le coup.

Le poutou,

[Roland Vartogue]

Si frustrant que ce soit, mieux vaut que tu dises aussi qu'un long passage de temps est une des conditions qu'il faut accepter concernant une possible publication.

Plusieurs raisons à cela :

- Ecrire une bonne histoire, ça prend du temps. Et quand c'est la première, ça prend encore plus de temps. Il faut travailler ton style et le faire mûrir pour te débarasser de pleins de casseroles que tu pourrais traîner. L'histoire elle-même va peut-être évoluer en écrivant et il est possible que tu en réécrive des pans entiers, ce qui ne fera qu'allonger encore le temps de gestation.
- Les éditeurs répondent pas vite, et on peut le comprendre vu la quantité de manuscrits (ou de maquettes de bandes dessinées pour certains) qu'ils reçoivent.

Bref, si je peux me permettre un conseil, il va falloir s'armer de patience et de persévérance. Si ton intérêt pour l'écriture n'est pas une petite passion passagère, et que tu crois vraiment tenir quelque chose, alors ouais, tu peux très bien entretenir l'espoir d'une future publication.

[Chwip]

C'est un rêve inaccessible. Du moins pour 99% de la population.
Sinon, tu bosses dessus.

Ah oui : c'est aussi un rêve non lucratif pour 99,99999999999999% de la population. On ne peut pas en vivre, sauf pour quelques exceptions.

Et puis si je peux me permettre, avant de penser à en vivre, écris.

[Sombreloup]

Je vais vous montrer, moi.

[Oliv]

Je ne sais pas vous, mais moi personnellement ça me choque un peu qu'on puisse se poser la question de la publication avant d'avoir commencé à écrire la moindre ligne.

Mais bon, je vois que notre cher ami est déjà passé par la FAQ des Jeunes Auteurs, et qu'il a commencé à parcourir ce forum, je ne me fais donc pas trop de souci pour lui... On dira que c'est une erreur classique de débutant.

[Neeva]

En tout cas, pour la BD, si tu démarches un éditeur avec uniquement le scénario sans le dessin, tu n'as quasi aucune chance... à moins de tenir un chef d'oeuvre absolu. Et si tu as un dessinateur, faut que son niveau soit très élevé pour qu'on lise ton scénario

[Eria]

Et puis si je peux me permettre, avant de penser à en vivre, écris.

Cela va de soi :)

Je comprend les réactions de certains comme celles d'Oliv. La raison pour laquelle je pense à cela avant d'avoir commencé l'écriture c'est que j'écris non seulement par plaisir mais également pour partager mon imaginaire avec les gens. Garder tout cela pour moi m'apporte bien moins que de le faire découvrir à d'autres. Et si un jour je pouvais aider certaines personnes (comme des enfants malades par exemple, dont j'ai fait partie à un moment de ma vie) à sortir l'espace d'un instant, même en pensée, à travers un livre modeste, de leur chambre d'hôpital, alors je serai content d'avoir pris le temps d'écrire parce que le réel but de ma créétivité est d'en faire profiter les autres.
Vivre de ma crétivité n'est qu'un bonus, que je n'envisage absolument pas sérieusement... Chaque fois que j'y pense, même si j'ai beau être rêveur, ma raison me met une grande claque et me remet les pieds sur terre.

Mais rassurez-vous, avec un peu de chance j'ai 3 belles et longues années d'école d'ingénieur que je compte bien mettre à profit, et consacrer un peu plus à l'écriture et l'invention que ces deux dernières années.

[Ganondorf]

Tu sais, si moi, à 17 ans, j'ai été accepté par le premier éditeur que j'ai contacté, il n'y a pas de raison que d'autres ne le soient pas.

Sûr, je ne peux pas vraiment en vivre pour le moment -quoique- mais peut-être que ça viendra.

Je l'espère, non pas que j'écrive pour l'argent, mais cela me permettrait au moins de m'y consacrer entièrement.

[Sand]

:| Tu sais, si moi, à 17 ans, j'ai été accepté par le premier éditeur que j'ai contacté, il n'y a pas de raison que d'autres ne le soient pas.

Dis-moi si je me trompe, mais c'est du compte d'auteur, non ? Quel éditeur exactement ?

(je ne sais plus si c'est toi ou un autre, sur ce forum)

Dans ce cas, navrée d'être cassante, mais tu n'as pas été accepté sur la qualité de ton livre mais sur la qualité de ton portefeuille.

[Oliv]

Ganondorf raconte son expérience ici.

En bref, cela semble être du "semi-compte d'auteur", avec un bouquin tiré à 200 exemplaires. Ce n'est donc peut-être pas ce à quoi pensait notre ami Eria en annonçant vouloir partager ses rêves avec un maximum de lecteurs... Et c'est surtout un mauvais exemple de ce qu'est l'édition.

Parce que finalement, contrairement à ce que l'on peut croire, être publié est très facile. En revanche, être publié dans de bonnes conditions, là est le vrai challenge, et rares sont ceux qui y parviennent.