Houlà, ce n'est pas le méga enthousiasme massif, les enfants !
D'un autre côté, les sujets type "club des tatoués" ont rarement un énorme succès : la plupart des gens n'ont pas de tatouages, quelques-uns détestent même franchement ça.
Moi, j'en ai deux. Pour l'instant.
Il n'est pas exclu qu'une idée de nouveau motif germe dans ma tête d'ici quelques années.
En attendant :
Maât
Fait en : novembre 1997
Chez : Tattoo Center, quai de la Fosse à Nantes
Localisation : hanche gauche
Origine du design : décalqué depuis une photo d'une fresque dans un temple égyptien.
Plus qu'une déesse, Maât est un concept. Sous les traits d'une jeune fille en robe rouge coiffée d'une plume, elle représente à elle seule toute une philosophie héritée de l'ancienne Égypte, la justice, l'équilibre, la sérénité, la supériorité du permanent sur l'éphémère, mais aussi l'écriture qui permet aux paroles de ne point s'envoler. Comme aurait pu le dire Baudelaire, "ordre et beauté, luxe, calme et volupté". Fan de cet idéal à l'époque, j'ai eu le coup de foudre pour la photo, vue dans un magazine, d'une peinture la représentant avec des ailes accrochées à ses bras étendus. Après avoir soupiré devant l'image pendant quelques mois, je me suis décidée à frapper à la porte d'un tatoueur qui a trouvé l'idée géniale. Les ailes ont néanmoins été sacrifiées, à cause du manque de place sur le support.
Maât a été traitée en aplats de couleurs (le rouge évidemment, mais aussi du vert sur les bracelets) pour rester au plus proche de la fresque d'origine. On notera qu'il lui manque une partie de sa chevelure, ce dont je me suis aperçue trop tard pour pouvoir râler.
Dix ans après, on voit que l'encre a commencé à se diluer, et les bras s'allongent au fur et à mesure que je prends du lard. Quand je serai une petite mamie de 95 kg, elle sera devenue une véritable femme-singe.
Hippocampes
Fait en : mars 2006
Chez : 109 Tattoo, rue Tiquetonne à Paris
Localisation : bas du dos (culmine un peu au-dessus de la taille et plonge au ras des fesses)
Origine du design : créé par le tatoueur d'après une paire de conversations arrosées de thé vert, un catalogue de bijoux Art Déco et une photo d'une grille en fer forgé.
L'hippocampe n'est pas qu'une bizarrerie de la nature qui nage à deux à l'heure et dont le papa s'occupe des œufs. C'est aussi une créature esthétiquement superbe, et qui a une tendance marquée à s'accrocher à ses congénères, comme s'il aimait tout le monde, peace and love and harmony. Donc deux hippocampes enlacés, c'était la base de mon envie de tatouage.
À l'origine, je voulais une étoile du Chaos dans le motif, mais le tatoueur m'a assurée que ça n'irait pas avec les hippocampes. Nous avons donc cherché ensemble un autre moyen de donner à ce tatouage une symbolique qui me ressemble. Quelques mots-clefs sont ressortis de notre échange : "magique", "Art Déco", "aquatique", "végétal mais pas floral". Armé de ce dialogue et des références iconographiques citées ci-dessus, le tatoueur a donc composé le dessin que vous voyez ici. Ce n'était pas ce que j'avais en tête à l'origine, mais j'ai trouvé ça tellement plus beau que mon idée initiale que j'ai dit banco tout de suite.
Contrairement au premier, ce tatouage a été réalisé tout en noir et en deux fois: contours, puis ombrages. Comme il est assez volumineux, il a tendance à pointer son nez sous mes vêtements.