Oliv a écrit :Je crois que le tour de force réussi par ce film est de proposer une première demi-heure tellement grandiose et tellement prenante - et, surtout, ne ressemblant à rien de déjà vu au cinéma - qu'on en oublierait presque que la suite est, en définitive, assez quelconque.
Tour de force? Oui, limite petite leçon de cinéma : je pense qu'un film comme Wall-E ouvre la porte à pas mal de discussions, mais en ce qui concerne la première demie-heure je trouve génial qu'un studio faisant des films en images de synthèses (aka cette "horreur qui annonce la mort des dessins animés traditionnels, faits à la main, remplis de poésie, blablabla...) ait les couilles de proposer une demie-heure de métrage (la première demie-heure même) sans une seule ligne de dialogue, ou presque. Une demie-heure qui, avec les moyens du bord et de l'époque, aurait put être réalisé à l'époque des films muets en N&B, et des premiers Disneys (lequel a décidé il y a quelques années de passer au numérique car "ça doit marcher : c'est Pixar qui nous coiffe au poteau à chaque Noël"...Cherchez l'erreur)...
Surtout quand la-dite demie-heure ne se contente pas de nous en mettre plein la vue à grand coups d'effets visuels, mais plutôt de nous faire rire et pleurer, et d'utiliser toutes les idées visuelles/scénaristiques/autres pour nous émouvoir. Et heureusement que Pixar a bien bossé sur les personnages principaux de ce film...
Bref, un grand hommage de la technologie moderne aux premières œuvres du cinéma, sans lesquelles le ciné d'aujourd'hui n'existerait pas. Il a fallut je ne sais combien de films en images de synthèses pour le voir cet hommage, et bien il était temps.
Je tiens aussi à signaler que Wall-E doit être le seul film "familial", qui commence avec un début très rigolo/poétique/émouvant, mais ayant pour cadre l'univers post-apocalyptique le plus déprimant que je n'ai jamais vu dans un film et où le héros est tout seul (je me suis quelques fois demandé si je voyais un film pour "gosses"...).
Alors oui, la deuxième partie du film, bien que très bonne (supérieure à Ratatouille à mon goût...Désolé, mais je n'ai pas aimé Ratatouille...Ni les quelques autres Pixar que j'ai vu...en fait Wall-E est le seul à m'avoir touché!), est en dessous de cette première partie magique. Ça ne m'a pas empêché d'avoir la tête dans les étoiles en tout cas!
Ceci dit, j'aurais adoré que tout le film soit totalement muet (d'ailleurs je pensais au départ que Wall-E était un film muet, d'où ma déception en apprenant un jour que seulement la première demie-heure l'était).
Qu'à cela tienne : les personnages principaux (Wall-E et Eve) eux resteront vraiment muets jusqu'à la fin...
Oliv a écrit :Bref, après ça, je ne veux plus jamais entendre que l'impression que l'on retire des premières scènes, dans un film ou dans un roman, n'est pas primordiale dans l'impression finale que laissera l'œuvre.
D'accord, et l'impression finale est souvent positive quand la deuxième partie est tout simplement "moins bonne que la première qui elle est excellente".
Mais quand une deuxième partie d'un roman/film/histoire est loupée au point de totalement flinguer la première, on va avoir tendance (en tout cas j'ai tendance...) à se souvenir plus de la deuxième que de la première...Ah : la je pense à la série Dark Angel : première saison plutôt sympa, deuxième horrible, et puis show annulé...Ça m'a assez refroidi.