Forum Mille Saisons

L'édition, c'est pas de la littérature. L'émission diffusée le 29 juillet sur France 3, dans laquelle le patron des éditions Héloïse d'Ormesson a dévoilé sa personnalité, son quotidien, ses réflexions... je pense que cela devrait intéresser pas mal de monde ici et donner lieu à des réactions intéressantes. Ce n'est pas de la fantasy, mais ça donne matière à réfléchir !
36min, mais ça vaut le coup d'œil.
Âmes sensibles s'abstenir.

http://www.lexpress.fr/culture/livre/l-integralite-de-strip-tease-avec-gilles-cohen-solal_785495.html

Qu'en pensez-vous ?

Instructif. En même temps, je pense que les auteurs ne sont pas dupes. En revanche, cette émission devrait être rendue obligatoire pour tous ceux qui achètent des livres dans les têtes de gondole sans savoir qu'on les manipule. Quoique, s'il fallait dénoncer toutes les manipulations, on n'en finirait pas...

C'est clair Anafesto mais j'ai trouvé ça bien intéressant aussi ! Ça montre le visage humain de l'édition (avec ce que ça comprend de positif et de négatif), la personnalité d'un éditeur, les petites rivalités, l'angoisse des chiffres, le comportement des auteurs tout le monde est servi !

J'aime ce qu'il fait et comment il le fait.
Si j'avais des tendances au fangirlisme, je serais sa groupie !

Youhouuuuu...

J'ai beaucoup aimé regarder ça. Merci pour le lien :)

Ça donne aussi envie de le montrer à tous les écrivains en herbes qui sont certains que Gallimard va éditeur ler chef-d'œuvre d'héroic fantasy, en trilogie de 1000 pages par bouquin.
Ah oui, âmes sensibles s'abstenir.
Remarquez je me suis également payé pas mal de beaux fou-rires en voyant le reportage.
La crème de la crème étant le dialogue qui commence par "tu es chiant" et se termine par "mais-heu, il y a du sucre?". Roh punaise, le coup du sucre m'a tué: on a du m'entendre au bureau!

Merci, Samantha, pour ce contenu corrosif et instructif.
Avez-vous lu l'article accessible en clickant sous la vidéo, sur les conséquences de ce reportage plutot incendiaire ? Je me demande ce que ce monsieur Cohen-Solal avait vraiment en tete en agissant ainsi devant la caméra, sachant pertinemment qu'il y aurait un retour de manivelle. N'etait-ce pas assurément contre-productif ? Ou alors il y a un gain pour lui, mais je ne vois pas oú...

Solal... Solal... Encore un qui a dû coucher avec Sarkozy pour réussir.

Sérieusement, je ne connaissais pas ce monsieur, et comme ma femme, je suis définitivement fan. A côté de lui, même l'affreux Oliv paraît constitué de guimauve!

J'ai particulièrement apprécié la scène dans le resto avec Max Monnehay: la jolie romancière qui signe quasiment un contrat en faisant du gringue à l'éditeur, sans rien montrer d'autre que de belles promesses, littéraires ou non... Quand on traîne ses guêtres dans le milieu, même si ce n'est que celui de la micro-édition, cela rappelle forcément des choses, n'est-ce pas?

Je ne sais pas ce qui est dit dans ce reportage et j'ai pas envie de consacrer 36 minutes à entendre une fois de plus que c'est tous des pourris dans le milieu, qu'éditeurs=escrocs, que l'édition=copinage etc. Cela dit... Héloïse d'Ormesson, c'est bien celle qui, faisant semblant d'ignorer ceci :

http://www.passiondulivre.com/livre-14409-chacun-son-foreman.htm

a colporté partout ce mensonge (voir la troisième phrase du laïus) :

http://www.impudique.net/2009/02/le-fiance-de-la-lune-deric-genetet/

Trinitrotoluène a écrit :Je ne sais pas ce qui est dit dans ce reportage et j'ai pas envie de consacrer 36 minutes à entendre une fois de plus que c'est tous des pourris dans le milieu, qu'éditeurs=escrocs, que l'édition=copinage etc.

Je ne crois pas que le "message" de ce reportage soit du genre "éditeurs = vilains pabôs". Il s'agit simplement de montrer que même les univers les plus attirants ont leur part d'ombre, et que la réalité n'est pas aussi reluisante que ce qu'on imagine quand on n'a jamais mis les pieds de l'autre côté du miroir. En l'occurrence, il s'agit de l'univers de l'édition, mais on aurait pu avoir la même chose avec le théâtre, le cinéma ou la chanson...

D'ailleurs, dans ce reportage le "mythe de l'éditeur" me semble moins éreinté que "le mythe de l'auteur". Les écrivains présentés ici sont arrogants, sûrs de leur génie, ils n'ont à la bouche que le terme "à-valoir", et ont le culot de parler devant leurs lecteurs de la souffrance de la création alors que leur quotidien est fait de luxe, de putes et de champagne... Connards comme de vrais auteurs, quoi.

Oui, être éditeur c'est aussi prendre en compte le facteur financier, et l'on sait qu'une merde se vendra mieux qu'un texte de qualité. Oui, pour rencontrer le succès, en littérature comme ailleurs, il vaut mieux être une jolie jeune femme au contact facile ou un bel homme chevelu aux manières d'artiste maudit... Mais ce n'est pas vraiment un scoop, si?

Yo :)

Cela fait longtemps que je n'avais plus participé à une discussion ici, mais le reportage, que je viens de regarder (et je remercie grandement Samantha pour ce lien !) m'y invite.

Je ne suis pas choquée par le personnage fort en gueule de l'éditeur. Ni étonnée par l'attitude puante des auteurs. C'est typique de la littérature générale, ça commence à polluer le fandom de SFFF, ça m'a rappelé d'abominables souvenirs de jeunesse et ça ne sert à rien d'épiloguer sur ces pseudo élites.

Ce qui me choque, ce sont les médias. Qui vous médiatisent un auteur de lit gen dont on apprend qu'en réalité il a vendu 800 exemplaires de son bouquin, et qui ignorent superbement les auteurs de SFFF qui vendent autant sinon plus.

Et le montant des à-valoir ! Cela aussi, ça m'a choquée ! Comment peut-on leur donner autant ? Qui reçoit autant dans les littératures de l'Imaginaire ? Personne ! (Ou alors Werber, et il n'est pas publié par un éditeur dédié, donc il ne compte pas vraiment).

Je n'arrive toujours pas à comprendre, et je digère de moins en moins, l'ostracisme subi par la SFFF.

Beltane> C'est clair que 200 euros d'avance en littérature de l'imaginaire, c'est déjà très bien. Et je suis entièrement d'accord avec toi concernant les ventes et le snobisme général dont souffre les littératures de l'imaginaire. Cela fait partie de tous les préjugés dont ces genres souffrent encore... et je suis sûre que tu parles d'expérience. Pour avoir un peu discuté avec certains journalistes à ce propos, c'était toujours "Et pourquoi ce genre si particulier ?" ... comme s'il fallait le justifier. Comme si l'auteur devenait d'abord le porte drapeau de la SFFF et devait à chaque fois dire "si si, ça existe, et ça se lit, et ça se vend..."

Sainte mère de dieu, Oliv plus vieux !
Ce type est certainement trop brut et trop sincère pour le trouver antipathique mais je comprends que les auteurs en question n'aient pas beaucoup apprécié les commentaires sur leurs vies privées (qu'il a regrettés d'ailleurs).
En tout cas c'est du grand spectacle, j'adore sa tentative de débauchage de la jeune auteur de chez Albin Michel, si je ne devais pas reprendre la bagnole, je me le re-regarderais avec une bonne pinte de bière et du pop corn, tiens!