Etre publié... Pour quoi faire?

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Napalm Dave
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Messagepar Napalm Dave » 06 Août 2007, 17:48

Roland Vartogue a écrit :Une raison qui me parait évidente, si peu modeste qu'elle puisse être, c'est qu'un auteur amateur pense tout simplement avoir quelque chose à apporter au monde de la littérature.

Je sais pas pour vous, mais la plupart des gens que je connais et qui écrivent à leurs moments perdus essayent de créer le genre d'histoire qu'ils aimeraient trouver en librairie.
Moi, j'estime que la fantasy est ce que je préfère, mais je constate avec tristesse que, paradoxalement, je n'aime pratiquement aucun bouquin dans ce genre. J'ai des très gros coups de coeur, en nombre extrêmement limité.
Eh ben, puisque je trouve qu'il manque quelque chose à ce que je lis, autant essayer moi-même d'écrire ce quelque chose, non ?

C'est ça ou déprimer dans mon coin en attendant que les livres de mes rêves soient écrits miraculeusement par d'autres...


Je dois admettre encore une fois que la sagesse parle par la voix du phacochère, l'intérêt d'être publié, c'est d'avoir une création visible et reconnue, qui fait effectivement avancer son domaine. Un peu comme un illustrateur pro verra son travail influencer celui des autres. L'écriture, c'est un peu comme les films pour adultes, on s'excite beaucoup devant les performances des pros, mais un jour, on s'aperçoit que c'est quand même mieux de se mettre à la pratique, si vous me pardonnez cette comparaison plus que vaseuse.
contrairement à un site web, l'édition a l'avantage de présenter un autre contact avec le lectorat: on sait concrètement combien de personne vous lisent et ce qui leur plaît, et aussi qui revend votre livre.
L'édition est normalement aussi gage de qualité, mais ça c'est un autre débat.

Chwip
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Messagepar Chwip » 06 Août 2007, 18:43

Je vais mettre tout le monde d'accord, je pense, et résumer le tout :


Pour se la péter.


D'ailleurs, j'adorerais avoir suffisamment de talent pour écrire plein de trucs à mettre sur un site. :lol: :lol:
Mais ce que je fais de mieux est lire. Chacun sa croix. :wink:

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eLiz
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Messagepar eLiz » 06 Août 2007, 19:05

Oh, se faire publier... L'argent, bien sûr, quoi d'autre ? diablo La reconnaissance, pouvoir faire des émissions de télé chez Ardisson ou chez Fogiel, prendre un air pénétré en faisant perler de sa bouche d'exquises inepties qui raviront le regard des couche-tards moitiés saouls... mraaaouf... Se faire interviewer, recevoir des lettres d'amour enflammées avec des peluches bisounours ou des strings léopards, avoir sa photo dans le dernier magazine à la mode avec un super éclairage genre "rien n'a jamais altéré mon visage depuis que je suis née, je suis aussi fraîche qu'une rose bénie par la rosée", se dire qu'on va avoir une carrière littéraire magnifique, se faire adapter au cinéma par le plus grand des cinéastes (ou tourner le film soi-même, allez savoir), songer tous les jours qu'on est riche, célèbre, et qu'en plus on est pas tombé dans le summum du décadent (car entre nous, écrire un livre me paraît plus exaltant que de participer à Secret Story, même si le résultat peut déboucher sur la même chose : pousser des chariots à Carrouf après avoir dépensé ses gros chèques)...

Plus sérieusement, ou moins sérieusement, se savoir bankable dans la société dans laquelle on vit, n'est-ce pas la plus belle des récompenses ? *grasse ironie*

Non allez. Osons croire que finir sur du papier c'est top la gloâââr car, faut dire, il n'y a pas encore de comité de lecture pour les multiples sites internet et blogs qui fleurissent et qui diffusent leur saga de la mort qui tue ; se voir "validé" par des pros du marketing ou par des passionnés qui rampent auprès des librairies pour vendre quelques unes de leurs petites merveilles inconnues, c'est un réconfort supplémentaire, car il faut le dire, sur Internet, pour plaire... il suffit de savoir aligner deux mots, et de savoir flatter son lecteur. Ah, c'est pareil en édition ? Oui mais sur le front sur lequel il y a marqué "Gallimard" ou "5ème Saison", on se dit : lui, au moins, ne me dira pas "trop dla bal ton text c tro kool kisssss jtador c encor miE que DBZ" ; son avis sera un tout petit peu plus critique, et sur le net, faut l'avouer, la tendance "on s'aime tous on est tous formidables" gâche un peu les éventuels vrais compliments qu'on pourrait recevoir (mais en ce sens je crois rejoindre Sheratan !).

Quant à avoir 1000 lecteurs fidèles sur le web... Ca, ça marche si on poste le truc petit à petit, je suppose, car les gros blocs déjà bien finis ont tendance à rebuter. Ca fonctionne par épisodes, par chapitres, avec des suiveurs qui sont affamés à la fin de chaque petit bout mis en ligne ; et moi ce mode de fonctionnement me fatigue terriblement. En plus, il faut faire une folle campagne promotionnelle pour espérer se faire lire, sur la toile... chose que je préfère laisser aux marketteurs des maisons d'édition, justement. Et je préfère avoir bien fini, bien proprement, avec l'aide de professionnels plus ou moins compétents, et qu'on puisse se planter n'importe où pour lire mon machin.

En fait, si on y réfléchit bien, se faire éditer c'est comme se dire : je ne veux être lu que si il y a une chance qu'on veuille bien me lire... Je n'irai pas courir après mon lecteur, aller l'asticoter à la première occasion pour lui dire "tiens va lire mon truc c'est trop bien"... En somme, l'édition est affaire de fierté personnelle.

Han là, pourtant, dès mon retour, je m'étais dit : "arrêêêête les pavés c'est indigeste". Je suis faible.
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Oliv
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Messagepar Oliv » 06 Août 2007, 19:56

Bon, si j'ai bien suivi certains des derniers commentaires, être publié comporte un intérêt dans le sens où il s'agit d'une sorte de reconnaissance "officielle" de la part de "professionnels de la profession"... Ce qui est tout à fait vrai, mais cela ne tient pas compte d'une part qui me semble de plus en plus importante: 1/ ceux qui se font publier par des "éditeurs" à compte d'auteur, 2/ ceux qui se font publier par des éditeurs qui n'ont d'éditeur que le nom - promis, je ne cite personne.

Dans ces deux derniers cas de figure, l'argument "mon travail est reconnu par un pro, cool, c'est que je suis bon", ne tient plus.

Donc au final, si je comprends qu'on puisse mouiller sa petite culotte à l'idée d'être publié par Gallimard ou par Denoël - et même par Bragelonne qui, bien que n'étant pas à proprement parler ma tasse de thé, reste un éditeur tout à fait respectable - autant la volonté de milliers "d'auteurs" d'être "publiés" par des "éditeurs" aussi calés en littérature que ma mère est calée en astronautique, me laisse perplexe.
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Sand
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Messagepar Sand » 06 Août 2007, 20:38

Mais mon coco, la mariée, si tu la paies pour son baiser, ça porte un autre nom :toothy2:

(ça m'étonne que tu n'ais pas fait le rapprochement tout seul)

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Neryelle
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Messagepar Neryelle » 06 Août 2007, 20:51

eLiz a écrit :Quant à avoir 1000 lecteurs fidèles sur le web... Ca, ça marche si on poste le truc petit à petit, je suppose, car les gros blocs déjà bien finis ont tendance à rebuter. Ca fonctionne par épisodes, par chapitres, avec des suiveurs qui sont affamés à la fin de chaque petit bout mis en ligne ; et moi ce mode de fonctionnement me fatigue terriblement. En plus, il faut faire une folle campagne promotionnelle pour espérer se faire lire, sur la toile... chose que je préfère laisser aux marketteurs des maisons d'édition, justement.

Bof, je serais pas si négative. Perso j'ai un site web pour lequel je peux pas dire que j'ai fait des masses de promotion (à part mettre en signature sur quelques forums :p), avec des textes longs et un peu imbuvables... et bon, je dirais pas que j'ai 1000 lecteurs fidèles, mais j'ai quand même eu quelques retours, ce qui est plutôt cool. Mieux que rien en tout cas :o Bien sûr j'aurais préféré voir une critique du bouquin dans Libération, mais bon... D'un autre coté je suis pas persuadée qu'en étant éditée chez un petit éditeur j'aurais eu droit à une critique dans libé pour autant :o et je pense que le taux de retours est plus important sur le net (j'ai jamais écrit à un auteur d'un livre papier en tout cas) , même si effectivement beaucoup se limitent à "kikooo trobien".



Après moi perso à "pourquoi être édité" je répondrais juste "pour toucher plus de gens". Mais bon comme, une fois que j'ai fini un texte, j'ai une envie pathologique de le foutre en ligne maintenant tout de suite allez allez allez plutôt que d'attendre six mois la réponse d'un éditeur, c'est pas près d'arriver :)
Dernière édition par Neryelle le 06 Août 2007, 21:03, édité 1 fois.

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eLiz
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Messagepar eLiz » 06 Août 2007, 20:58

Oliv a écrit : 1/ ceux qui se font publier par des "éditeurs" à compte d'auteur,


Sand a bien résumé la chose ! :toothy2:
Je n'irai pas payer pour avoir des lecteurs, ça, c'est clair !

Oliv a écrit :2/ ceux qui se font publier par des éditeurs qui n'ont d'éditeur que le nom - promis, je ne cite personne.


Je n'irai pas non plus voir ces mecs-là. La gloire (financière ou spirituelle) ou rien !

Quant aux milliers d'auteurs dont tu fais mention... On est encore trop arriérés, niveau inconscients collectifs, pour sortir de la sacralisation du format papier. Mais qui sait si dans quelques années, la consécration ultime sera pas de pouvoir vendre son livre virtuel dans Second Life...


Neryelle a écrit :Bof, je serais pas si négative. Perso j'ai un site web pour lequel je peux pas dire que j'ai fait des masses de promotion (à part mettre en signature sur quelques forums :p), avec des textes longs et un peu imbuvables... et bon, je dirais pas que j'ai 1000 lecteurs fidèles, mais j'ai quand même eu quelques retours, ce qui est plutôt cool. Mieux que rien en tout cas :o Bien sûr j'aurais préféré voir une critique du bouquin dans Libération, mais bon...


Mettre en signature sur un forum c'est déjà un geste fort ! :toothy2:

Non mais plus sérieusement, c'est plutôt cool, mais moi, j'ai une telle désaffection des "kikoo lol" que errrrrffff... J'ai toujours peur de tomber sur çaaaa... Ca me dérangerait pas de les avoir comme lecteurs papiers, mais avoir des commentaires réguliers d'eux et me rendre compte que je n'ai qu'eux comme lecteurs... :|

Neryelle a écrit :Après t'as raison sur le fait que publier par petit bout est, d'expérience, beaucoup plus "lucratif" en terme d'audience :) mais bon d'un autre côté rien n'empeche de publire chapitre par chapitre un texte après l'avoir super relu et retravaillé.


Je suis trop tarée pour ça. Je retravaille en permanence tout. :toothy2:
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Lau
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Messagepar Lau » 06 Août 2007, 21:52

J'écris pour moi, je tente la publication pour me brosser l'égo : ça me fait du bien. :cool:
Les prix littéraires, c'est comme les hémorroïdes. Tous les trous du cul finnissent par en avoir un jour.

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Oliv
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Messagepar Oliv » 06 Août 2007, 23:06

Vous allez me trouver complaisant mais finalement, en relisant ce débat, il me semble que la meilleure réponse ait été apportée par Chwip:

Chwip a écrit :Je vais mettre tout le monde d'accord, je pense, et résumer le tout :


Pour se la péter.

En effet, il suffit de voir que des sales types comme Ottar viennent se pavaner sur tous les forums où ils sont inscrits pour en conclure qu'être publié, même à vingt exemplaires chez un escroc qui vous coûte la peau de ce que vous voulez, c'est avant tout une bonne manière de recevoir des félicitations à peu de frais et de susciter l'envie et l'admiration chez les gens pour qui "être publié" = "être un écrivain" / "ne pas être publié = "ne pas être un écrivain".
À l'Affreux Oliv (Mars 2005-Février 2010), la Patrie pas reconnaissante.

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Nynaeve
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Messagepar Nynaeve » 07 Août 2007, 00:03

Oliv a écrit :Bon, si j'ai bien suivi certains des derniers commentaires, être publié comporte un intérêt dans le sens où il s'agit d'une sorte de reconnaissance "officielle" de la part de "professionnels de la profession"... Ce qui est tout à fait vrai, mais cela ne tient pas compte d'une part qui me semble de plus en plus importante: 1/ ceux qui se font publier par des "éditeurs" à compte d'auteur, 2/ ceux qui se font publier par des éditeurs qui n'ont d'éditeur que le nom - promis, je ne cite personne.

scratch Je ne comprends pas. L'idée de la reconnaissance officielle (à laquelle j'adhère) est valable dans le cas des maisons d'éditions sérieuses. On est d'accord là dessus. Mais ceux qui se dirigent vers les éditeurs à compte d'auteur et autre... ce n'est plus la question de reconnaissance qui prime non ? Alors où est le problème ?

On laisse le besoin de reconnaissance à ceux qui veulent "vraiment" se faire publier et le besoin de se faire lire sur papier (je m'avance peut-être un peu) aux autres. Je doute vraiment qu'on puisse espérer de la reconnaissance de cette manière. D'ailleurs comment peut-on seulement en espérer ? scratch

Ou il faut reposer la question : pourquoi se faire publier autrement ? Et on en revient à l'éternel débat qui déchirent les foules... :roll:

Oliv a écrit :autant la volonté de milliers "d'auteurs" d'être "publiés" par des "éditeurs" aussi calés en littérature que ma mère est calée en astronautique, me laisse perplexe.

Idem :-?

Ou alors, comme tu le dis, on en revient juste au post de Chwip : pour se la péter (ce qui est vrai aussi avec les éditeurs sérieux). :lol:

Petit garcon
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Messagepar Petit garcon » 07 Août 2007, 01:10

Je pensse que ceux qu'ils veulent être publié est avant tout pour une satifaction personelle, une récompensse pour un travaillet rès dur :D

lambertine
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Messagepar lambertine » 07 Août 2007, 03:54

Quant à avoir 1000 lecteurs fidèles sur le web... Ca, ça marche si on poste le truc petit à petit, je suppose, car les gros blocs déjà bien finis ont tendance à rebuter


Bah oui, je fais du "roman feuilleton" et je n'en ai pas honte. Les plus grands classiques français (quitte à de la péter...) ont d'abord été publiés comme ça. Ca ne m'empêche pas de tout retravailler par la suite pour en faire un "gros bloc" (et ça ne m'empêchera pas non plus de présenter ce gros bloc terminé-relu-rerelu etc... à un éditeur pour élargir mon lectorat). C'est vrai par contre que lire longtemps sur écran peut être fatigant, et surtout peu pratique. N'empêche que des lecteurs qui se sont "tapé" tout le Précepteur en une fois, il y en a.

En plus, il faut faire une folle campagne promotionnelle pour espérer se faire lire, sur la toile...


Ben non. Perso, je n'ai fait aucune promo. Je "publie" sur un site Tolkien et tout est parti de la. D'ailleurs, pour être franche, au départ, je ne pensais pas que quiconque me lirait. Contrairement à l'impression que je peux donner, je n'ai aucune confiance en moi.

sur Internet, pour plaire... il suffit de savoir aligner deux mots, et de savoir flatter son lecteur. Ah, c'est pareil en édition ? Oui mais sur le front sur lequel il y a marqué "Gallimard" ou "5ème Saison", on se dit : lui, au moins, ne me dira pas "trop dla bal ton text c tro kool kisssss jtador c encor miE que DBZ"


Pour être lu une fois, oui. Pour plaire à long terme, non. D'accord, les "retours" ne sont pas les critiques de professionnels (quoique... si, parfois, ça fait un drôle d'effet d'être "citée" dans des "conventions" de Fantasy). Je reconnais qu'être accepté par un éditeur signifie que le texte, le roman, la nouvelle a plu a au moins un "expert" ce qui est valorisant. Au moins, il a jugé que votre "histoire" est intéressante et bien écrite... ou pour certains, qu'elle est "bankable". Parce que, franchement, quand je vois les bouquins qui aboutissent en tête de gondole de la FNAC (pas tous, hein...) je me dis que j'en échangerais beaucoup contre un seul chapitre de Guillaume Dhalluin ou de Ness du Frat. Alors, si le lecteur papier préfère une 120ème resucée de la Belgariade ou les Mémoires de Loana (bon, parce que vu ce qui est présenté par certains éditeurs, faut croire que c'est le cas...) je ne vois pas pourquoi mépriser le lecteur sur écran, qui n'est pas obligatoirement un crétin fini qui envoie des commentaires en style SMS (personnellement, je n'en ai jamais reçu - même si j'avoue qu'une majorité - une majorité, pas toutes - des réactions sont positives. D'un autre côté, il ne me viendrait jamais à l'idée de contacter l'auteur d'un truc qui ne m'a pas plu. Ce que je n'aime pas, que ce soit sur papier ou sur écran, j'arrête de le lire, sans plus)

En somme, l'édition est affaire de fierté personnelle.


Bah oui, peut être. Je préfère dire "affaire de motivation". Car ils me motivent, mes web-lecteurs.

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Messagepar Yzabel » 07 Août 2007, 06:24

Après relecture du topic ce matin (je tombe du lit facilement): finalement, moi aussi je suis plutôt d'accord avec Chwip.

Peut-être que c'est juste pour se la péter, ok. ('Tention, où est la foule poussant de grands cris de "mais euuuh, l'écriture c'est noobleuuh, faire ça pour la gloire c'est le mal"? ;))

D'un autre côté, je trouve qu'on vit dans un monde et surtout un pays où le culte de la médiocrité commence à atteindre des sommets, donc pourquoi pas se la péter? C'est vrai, quoi, pourquoi toujours donner dans la (fausse) modestie, les yeux baissés, les raisons pleines d'idéalisme et de cheveux au vent sur la falaise? De quoi on a honte, de passer pour des vendus? Comme si ça allait changer quoi que ce soit si on ne le faisait pas, de toutes manières.

Si c'est effectivement pour se la péter, alors autant le dire, autant le revendiquer. Je sais bien qu'on est tous uniques et tous avec notre élément qui nous distingue, mais pourquoi pas un deuxième élément qui nous distingue un peu plus, tiens.

(Oui je sais, je me la pète aussi pour d'autres choses hors ligne. J'en ai eu marre de justement de toujours me retrouver à minimiser mes succès et autres choses bien juste pour ne pas froisser quelques egos. Ne vous étonnez pas. ;))

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Messagepar Roanne » 07 Août 2007, 08:25

Je ne cherche pas à me faire publier (mon site me suffit) mais quitte à l'être, je pense que ce serait pas mal que ça rapporte un peu de sous, ne serait-ce que pour augmenter un budget culturel souffreteux ou me la pêter avec de belles fringues dans de fous week-end à l'occasion de salons... tant qu'à faire autant rencontrer les pauvres fous qui ont aimé ce qu'on a mis des mois des années à écrire.
Donc :
- être lu
- gagner du fric
- être reconnu
- se la pêter
- signer des autographes
- avoir plus de marge de manoeuvre pour éditer le prochain roman qui est déjà en train de germer (c'est toujours plus facile quand on l'a déjà fait une fois)
- rencontrer d'autres auteurs
- se la jouer jet set
- accessoirement apporter la preuve à sa famille qu'on est pas bon à enfermer sous prétexte qu'on écrit.
Je rigole bien entendu car à moins de faire un best seller, aucune chance de parvenir à la plupart des bêtises mentionnées dans cette liste :lol: mais j'avais trop envie de l'écrire... :wink:

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Napalm Dave
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Messagepar Napalm Dave » 07 Août 2007, 09:40

Sand a écrit :Mais mon coco, la mariée, si tu la paies pour son baiser, ça porte un autre nom :toothy2:

(ça m'étonne que tu n'ais pas fait le rapprochement tout seul)


Pas mieux. Si je tiens vraiment à avoir un exemplaire papier de mes écrits et rien d'autre, je préfère encore aller voir l'imprimeur qui est à deux-cent mètres de chez moi et faire un devis. Mais bon, comme ce n'est pas mon optique, j'irai sans doute plutôt concocter un pdf des histoires que je ne verrais pas s'insérer dans un recueil.
Comme quelqu'un l'a bien dit, le compte d'auteur, c'est payer pour avoir des lecteurs. Sauf qu'on est même pas sûrs qu'ils seront au rendez vous les lecteurs. Au moins, un éditeur s'arrange un minimum pour faire la promo de ses livres, de ses auteurs et pour les faire distribuer dans les surfaces de ventes adéquates (sinon, et bien c'est lui qui prend des risques!).
On en arrive à ce qu'il y a de commun entre un auteur sérieux et un éditeur sérieux: la rigueur de travail. Un auteur sérieux s'engage à écrire (et à retravailler) une oeuvre publiable, un éditeur sérieux s'engage à la distribuer comme il se doit. Et tout le reste n'est que fioritures.

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Messagepar Beorn » 07 Août 2007, 09:55

Oliv a écrit :être publié comporte un intérêt dans le sens où il s'agit d'une sorte de reconnaissance "officielle" de la part de "professionnels de la profession"... Ce qui est tout à fait vrai, mais cela ne tient pas compte d'une part qui me semble de plus en plus importante: 1/ ceux qui se font publier par des "éditeurs" à compte d'auteur


1) comme tu l'as dit, juste pour pouvoir mentir à ses copains en disant "regardez, je suis publié"

2) pour l'illusion qu'un compte d'auteur peut-apporter-la-célébrité-sait-on-jamais (je pense que certains y croient vraiment)

3) Pour avoir une occasion de toucher un début de public et de se faire un peu connaître, moyennant un vrai et fatiguant et incertain boulot individuel de fou pour la promotion du bouquin, comme le présentait Sheratan.
Mais ceux-là, je pense que tous les doigts d'une seule main suffisent à les compter.
Les conseils de Tonton Beorn + ses frasques dans le monde de l'édition
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Messagepar Sand » 07 Août 2007, 11:13

Ou aussi parce que nous vivons dans une société médiatique et que le rapport aux media gouverne une bonne partie de notre vie.

Etre publié est alors une façon de dire "j'existe !"

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Messagepar Jean-claude Dunyach » 07 Août 2007, 13:12

Roanne a écrit :- être lu
- gagner du fric
- être reconnu
- se la pêter
- signer des autographes
- avoir plus de marge de manoeuvre pour éditer le prochain roman qui est déjà en train de germer (c'est toujours plus facile quand on l'a déjà fait une fois)
- rencontrer d'autres auteurs
- se la jouer jet set
- accessoirement apporter la preuve à sa famille qu'on est pas bon à enfermer sous prétexte qu'on écrit.


C'est intéressant, comme liste, et je peux peut-être apporter un éclairage par rapport à certains des points - en faisant le bilan de ce que 25 ans de publication a pu m'apporter.

- être lu : ça oui, même s'il y a un retard perétuel entre ce que les gens ont lu (mon avant dernier bouquin) et ce que j'écris, qui est plutôt autre chose. Mais c'est un des aspects les plus sympas, c'est vrai. Il y a un retour, l'écriture cesse d'être un acte solitaire. Et on apprend à progresser avec le regard des autres.

- gagner du fric : euh... oui, on en gagne, et parfois pas mal. Ceci dit, dans l'ensemble, le taux horaire auquel un écrivain est payé - quand il est payé - est très en dessous du SMIC.

- être reconnu : par qui ? Dans la rue, faut pas rêver, les gens ne font attention qu'à ceux qui passent à la télé ;-) Etre reconnu par ses pairs ? OK, entre écrivains, on se parle et en général les échanges sont passionnants, mais c'est pareil au sein de l'amicale des pécheurs de goujons de l'Ariège. Et l'écriture est un des domaines artistiques où l'oeuvre est plus importante que l'artiste. Je ne m'en plains absolument pas !

- se la pêter : ça, c'est chacun son truc. Ceux qui veulent peuvent. Pas besoin d'écrire un bouquin pour ça, d'ailleurs.

- signer des autographes : certes. Et c'est du boulot.

- avoir plus de marge de manoeuvre pour éditer le prochain roman qui est déjà en train de germer (c'est toujours plus facile quand on l'a déjà fait une fois) : Joker, là. Le milieu de l'édition est très mouvant, et pour être sûr d'être édité le coup d'après, vaut mieux vendre beaucoup à chaque fois. En ce qui me concerne, j'ai perdu en route une demi-douzaine d'éditeurs et beaucoup de mes bouquins ont été publiés ailleurs que là où je les ai proposés la première fois.

- rencontrer d'autres auteurs : là, oui, c'est vrai que ça marche et que c'est chouette... On peut aller trouver Silverberg ou Jeury ou n'importe qui dont on est fan, et le contact qu'on aura, de professionnel à professionnel, sera beaucoup plus intéressant, dense et riche, que celui qu'on aura lors d'une séance de dédicace. Ce sentiment de fraternité est une des meilleures choses de ce métier. Croyez-moi, j'en profite !

- se la jouer jet set : :lol: Tu étais ironique, c'est ça ? Rassure-moi...

- accessoirement apporter la preuve à sa famille qu'on est pas bon à enfermer sous prétexte qu'on écrit : euh, à moins de vendre beaucoup et de passer à la télé, tu restes quelqu'un qui ne gagne pas bien ta vie et qui rame pour survivre. Alors qu'il serait tellement plus simple d'accepter ce poste de caissier au supermarché du coin...
En plus, si ta famille pense que tu es bon à enfermer, rien ne pourra la faire changer d'avis :P

Je vous poutoune,
Je compte pour un. Comme chacun de vous.
http://perso.orange.fr/Jean-Claude.Dunyach/Accueil.html

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SilverMoon
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Messagepar SilverMoon » 07 Août 2007, 14:03

Tout d'abord je réponds à cette question alors que je n'ai jamais soumis mes textes pour la simple et bonne raison que je ne trouve pas mon style aboutis à l'heure actuelle. Donc pour l'instant c'est boulot boulot et plus tard soumission.
Cependant je peux dors et déjà répondre car bien entendu je me suis posée cette fameuse question: Pourquoi je veux être publiée?

Pff... Par quoi commencer... Alors en premier c'est pour partager mon imagination, faire resentir des émotions aux gens, faire rêver également. Bref, rien de bien nouveau à ce qui à déjà été dit précédemment.
Ensuite, c'est aussi pour moi (eh oui! tout auteur en herbe est égoïste sur les bords, que voulez-vou!), l'amour de son histoire que l'on souhaite faire découvrir à plus de monde, par contre je ne suis pas à la recherche de l'argent, pour moi c'est simplement la passion de l'écriture et l'envie de partager.
De plus, lorsque je me lance dans l'écriture j'essaye de donner une dimension et une dynamique que je souhaite découvrir lors d'un nouvel achat de livre, après tout, tant qu'à faire autant se faire plaisir un maximum!
Maintenant, l'édition n'est pas une fin en soit pour moi, certe c'est un but, mais si je n'y parviens pas il y a toujours moyen de recevoir des échos de son écriture!

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Sand
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Messagepar Sand » 07 Août 2007, 14:04

Jean-claude Dunyach a écrit :
- accessoirement apporter la preuve à sa famille qu'on est pas bon à enfermer sous prétexte qu'on écrit : euh, à moins de vendre beaucoup et de passer à la télé, tu restes quelqu'un qui ne gagne pas bien ta vie et qui rame pour survivre. Alors qu'il serait tellement plus simple d'accepter ce poste de caissier au supermarché du coin...
En plus, si ta famille pense que tu es bon à enfermer, rien ne pourra la faire changer d'avis :P

Je vous poutoune,


Le fait de gagner sa vie n'a rien à voir là-dedans ^^ (je crois qu'en plus là tout le monde a bien intégré que les écrivains ne font pas fortune, sauf rares exceptions - et tous les auteurs prennent un boulot "alimentaire" en attendant/espérant être l'exception :P )

Il y a malheureusement beaucoup de familles (surtout celles où on ne lit pas autre chose que le paquet de cornflakes) où toutes ses "conneries littéraires" sont très très mal vues, et même certains gosses qu'on force à aller se faire chier au foot plutôt que de lire un livre. Alors si ledit gosse se met à écrire...
Dans ce cas, la publication est une façon de dire "vous voyez, vous aviez tort, je ne fais pas un truc inutile, mais quelque chose que vous ne pouvez pas comprendre !".
Quand on n'a pas l'approbation de sa famille, il faut bien chercher du soutien quelque part.


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