(le fil où Anilori se lamente)

[Anilori]

Là, j'ai besoin d'aide en urgence.

Mon colocataire est au fond du trou après une rupture, je viens de recevoir un mail de sa part après plusieurs semaines de black-out total, il est vraiment désespéré, il parle d'en finir, je ne peux pas le laisser dire ça, je veux faire quelque chose, et avec ma phobie sociale qui m'a laissée toute ma vie à l'écart des relations humaines je n'y connais absolument rien en psychologie, et encore moins en amour...

Et puis je me connais, je suis nullissime pour consoler les gens, la seule chose que je suis capable de faire c'est de souffrir et de pleurer avec eux, ce que je suis en train de faire à l'instant... Je ne pense pas que ça soit très efficace...

[Elsie]

Aïe... comportement dépressif, manifestement...

Je doute que tu y arrives seule. Franchement je ne sais que te dire à part de rester vigilante et de garder sous le coude le numéro des urgences psychiâatriques et du SAMU...

Il ya aussi SOS suicide, je te passe le lien... il seront de bon conseil, je pense :

http://www.sos-suicide-phenix.org/

[Chwip]

Emmène-le se balader, et prendre un café, fais le parler, qu'il vide son sac (ça prend en général beaucoup de temps), fais une réserve de mouchoirs propres, et en avant.
Mais ne le laisse pas enfermé.

[Anilori]

Le problème c'est que le bonhomme est introuvable ! Ca faisait des semaines que je ne l'avais pas vu alors qu'il habite la pièce à côté. Son portable est éteint en permanence. Il ne répond pas quand on frappe. Il fait exprès d'attendre que je ne sois pas là pour sortir, et il rentre tard le soir quand je dors.
Il a fallu que je placarde un mot sur sa porte, disant grosso modo que s'il ne voulait plus me voir je pouvais déménager mais qu'auparavant j'aimerais bien récupérer les cours que je lui ai prêtés, pour qu'il se décide à m'envoyer un mail.

J'aimerais bien pouvoir le voir en face, mais ça ne va pas être facile...

[Syven]

Le problème c'est que le bonhomme est introuvable ! Ca faisait des semaines que je ne l'avais pas vu alors qu'il habite la pièce à côté. Son portable est éteint en permanence. Il ne répond pas quand on frappe. Il fait exprès d'attendre que je ne sois pas là pour sortir, et il rentre tard le soir quand je dors.
Il a fallu que je placarde un mot sur sa porte, disant grosso modo que s'il ne voulait plus me voir je pouvais déménager mais qu'auparavant j'aimerais bien récupérer les cours que je lui ai prêtés, pour qu'il se décide à m'envoyer un mail.

J'aimerais bien pouvoir le voir en face, mais ça ne va pas être facile...

Pas évident comme cas.

Ben, force sa porte en pleine nuit. Refuse de bouger tant qu'il ne t'aura pas tout raconté. Et puis essaie de le convaincre qu'il a besoin d'aide. Il faut qu'il fasse son deuil. Il faut le convaincre que les autres humains vivent ce genre de drame, et qu'ils arrivent à survivre, voire à retrouver l'amour.
Il protestera qu'il ne retrouvera jamais la même chose, et tu lui pourras lui dire que c'est évident, et que c'est bien pour cela que ça se passera différemment, (de facto, mieux.)

J'essaierai ça. C'est mon baratin classique pour SOS copine.

Ou alors tu fous un somnifère dans sa bouffe pour être sûre qu'il ne s'échappe pas, et après tu l'attaches. Ensuite, tu appelles sa mère. (Ne me traitez pas de malade, merci.)

Bon courage, Ani.

[Sand]

Mouais.

Vu les quelques tonnes de suicidés en puissance que j'ai vu passer suite à rupture amoureuse...

Le mieux est souvent de ne rien dire, juste d'écouter et de laisser chialer. Un vague "allez allez" en tendant le mouchoir suivant.

Avec un énorme gateau au chocolat et une boisson chaude.

[Chwip]

Tu vois, Ani, la technique est la même, il n'y a que la bouffe qui change !
C'est pas si terrible.
Courage !

[le_navire]

Je suis d'accord avec notre biquette adorée, tu dois forcer sa porte, lui tambouriner dans les oreilles durant des heures, jusqu'à ce qu'il cède et qu'il t'ouvre. Et là, engueule le un bon coup. Dis lui qu'il t'emmerde, qu'à cause de lui tu es morte d'inquiétude, et que c'est dégueulasse de se comporter comme ça. Fais le se sentir coupable vis-à-vis de toi, c'est le meilleur moyen de lui rappeler qu'il existe un reste du monde en dehors de son problème perso. Je sais que ça parait brutal, mais ça marche. Après, lorsqu'il aura commencé à communiquer, tu pourras être plus détendue...

[Wendek]

De ce que j'ai vu de ses posts, je vois pas qu'Anilori soit du genre à gueuler dessus. :clown: Surtout que ta méthode, j'ai personnellement des doutes sur son efficacité, et ce n'est pas parce qu'elle a marché avec les cas que tu as connu qu'elle marche de manière globale. Surtout que faut pas croire hein, mais des mecs qui sont capables de se tuer pour ça, y'en a vraiment (bien qu'ici certaines aient l'air de trouver ça invraisemblable), donc si en plus la seule personne en contact avec lui lui gueule dessus, honnêtement j'ai des doutes sur le côté "remonte le moral"...


Parce que personnellement, si je déprime et qu'on me dit que j'emmerde le monde, ma première réaction serait plutôt "bah alors une raison de plus d'en finir, hein?".

[Lune-des-Illusions]

Anilori, je peux te donner deux-trois conseils. Lui faire son plat préféré, lui parler à travers la porte, surtout éviter les phrases comme " tu en trouveras une autre ", " ce n'était pas la bonne " car certain le prendront très mal.
Mais si cela ne s'améliore pas, tu n'as pas le choix, faire appelle à un aide psychologique extérieur. Si sa dépression est à un stade plutôt.. grave, tu ne pourras rien faire seule. En tout cas, je te souhaite bonne chance.

[Gyl]

Appelle sa mère! S'il refuse de t'écouter, sa maman va certainement réussir à le bouger. En tout cas, fais ce qu'il faut pour éviter un drame. S'il te parle, c'est qu'il s'agit, pour le moment, d'un appel au secours. La bêtise que tu commettrais, c'est de ne pas y répondre. Appelle les flics, fais venir un médecin, prend contact avec SOS suicide (non seulement ces personnes pourront l'aider, mais ils te donneront des conseils pour au moins faire face à ces paroles), si tu connais ses copains alors appelle-les. Bref, il existe énormément de moyens. Oublie ta timidité et fonce !

[Anilori]

Mais je ne connais pas sa mère, moi, ni aucun de ses copains... Pour le moment, j'ai répondu à son mail, j'ai laissé une espèce de message sur sa saleté de répondeur, et j'ai la ferme intention d'essayer de lui mettre la main dessus ce soir, dussé-je veiller jusqu'à trois heures du matin.

Ah, et puis j'ai envoyé un message au lien que m'a donné Elsie et j'ai réussi à avoir un rendez-vous d'urgence avec mon psy demain matin ; j'espère avoir des conseils, à défaut d'autre chose.

Je me demande si je ne devrais pas risquer le coup d'aller demander le numéro de sa famille au secrétariat de notre Ecole... je ne sais pas s'ils accepteraient...

[Lune-des-Illusions]

Dans un cas aussi grave, le secrétariat agira sûrement, peut-être qu'ils joindront sa famille directement. Du moins, je l'espère.

[Xss]

N'ayant absolument aucune connaissance sur le sujet (à part le fait d'improviser, ce dont je suis très mauvais) et étant comme toi Anilori, incapable de consoler quelqu'un, je ne peux que te souhaiter bonne chance et bon courage. J'espère que tout ce passera bien.

[William FireSky]

Vu que pas mal de choses ont deja ete dites, je prefere, pour une fois, me la fermer, avant de dire une connerie ...

mais bon, quand meme, le meilleur des trucs c'est de le laisser parler, et de lui parler ^^

[Oliv]

Dites, les gens, c'est parce que l'incitation au suicide est punie par la loi - faudrait qu'on m'explique, d'ailleurs - que personne n'a eu le cran de dire que...

(...)

Bon, je m'auto-censure, mais je tiens tout de même à souligner que je trouve toujours limite indécent cette pulsion humaniste qui pousse le quidam de base à vouloir maintenir en vie, sans même leur demander leur avis, ceux qui semblent avoir choisi leur camp.

[Xss]

Ahem.
Si le gars en question avait vraiment choisit son camps, il n'aurait pas envoyé de email à Anilori en parlant de suicide : il serait passé directement à l'acte sans le dire à personne.
Et puis qu'est ce que tu préfèes? Qu'Anilori reste les bras croisées à ne rien faire, que l'autre finalement se suicide, et qu'ensuite on se rende compte que "oooh, mazette, il avait envoyé un email à une certaine Anilori, sa colocataire. Et elle n'a rien fait pour éviter ça". Qui c'est qui aura des problèmes alors? Et toc!

[Anilori]

Et de toute façon je n'ai pas besoin d'un Oliv pour me tenir ce genre de discours, merci, j'ai tout ce qu'il faut ici.

En réussissant à rester éveillée jusqu'aux alentours d'une heure du matin, j'ai finalement réussi à mettre la main sur l'énergumène, qui ne m'a pas paru aussi désespéré à l'oral qu'à l'écrit (mais c'est sans doute parce qu'on se confie plus aisément à l'écrit, je ne me fais pas trop d'idées là-dessus), mais qui m'a tenu je ne sais quelle espèce de discours nihiliste comme quoi

"n'ayant jamais démontré scientifiquement la nécessité d'exister, il attendrait d'être au bord de mourir de faim pour songer à faire quelque chose pour sa survie, et qu'il était inutile que je lui donne des ordres ou des conseils car dans tous les cas il ne les suivrait pas".

Ce... philosophe essaie de me démontrer que son état est naturel de la condition humaine et le pire est que je me dis qu'objectivement, il n'a pas tout à fait tort ! (Mais évidemment, je n'allais pas lui dire ça. Et comme je ne suis pas douée du tout pour argumenter, je n'ai rien pu répondre.)


Enfin ! Au moins nous avons parlé (enfin, il a parlé, j'ai écouté, comme d'habitude), et c'est déjà quelque chose, même si une grande partie de la conversation a porté sur la nécessité objective de l'existence, sur le hors-série de Sciences et Avenir sur les fictions scientifiques, sur Saint-John Perse, sur Baudelaire et sur la lessive en panne de notre autre colocataire.

[Sand]

Ah, un théoricien.

Fais attention, pense à te blinder mentalement : ça peut être contagieux.

[Ookdelph]

Faut lui parler du syndrôme du prisonnier : moins on en fait, moins on a envie d'en faire, et ça c'est pas sain.
Il continue de s'enfermer ? Je suis d'accord pour lui rappeler qu'il n'est pas seul dans sa petite bulle de douleur, qu'il lui reste de la famille, et des colocs envers qui il a des obligations (ménage, cuisine, que sais-je) Faut qu'il bouge, quoi !

C'est pas facile, ni de se secouer, ni de secouer (parce qu'effectivement, pousser les mauvais boutons peut l'inciter à s'enfoncer encore plus) mais il faut essayer...

Bonne chance, et bon courage, il a l'air bien braqué :S

/D.