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Publié : 06 Avr 2007, 17:06
par Yzabel
Roland Vartogue a écrit :J'adore les méchants invisibles ou masqués que les auteurs nous présentent comme une énigme ambulante. Le summum de cette tendance c'est le gars que l'on ne fait que citer de temps en temps, mais qui reste en dehors de l'action, très loin à tirer les ficelles jusqu'au moment fatidique où il entre enfin en scène. Je me souviens encore de mon étonnement quand je me suis rendu compte qu'il y avait quelqu'un dans l'ombre qui donnait des ordres à Dark Vador.

Je n'ai qu'un nom à ajouter ici: Usual Suspects.

Bon sang, ça, c'était bon -- et un bon exemple (enfin, selon moi) de ce que tu exposes ici.

Publié : 06 Avr 2007, 17:41
par Roland Vartogue
Tout à fait, jouer sur le côté légendaire d'un personnage le rend plus grand que nature. Et peu importe si ce que l'on dit sur le méchant en question est vrai ou pas. l'important c'est que les protagonistes se demandent dans un coin de leur tête si ça ne pourrait pas être vrai, et les lecteurs aussi par la même occasion...

Publié : 14 Avr 2007, 14:34
par Saulz
La notion de mystère et de doute peut être des plus agréables à traité lorsque l’on parle des méchants dans une histoire. Après tout, comment vaincre ce dont on ignore tout ? J’aime bien aussi ce genre de méchant vivant dans l’ombre, dont on ne sais rien au départ et, au fil des pages, on en découvre la puissance et l’influence. Cette progression aide à lui conférer cet aspect mythique. J’aime bien avoir ce genre de réaction en lisant sur « les méchants » : « Quoi ? Il était déjà immonde, cruel et puissant, mais il n’était que l’esclave d’un autre encore plus puissant ? Houla ! Quel démon il doit être ce supérieur ! » Parfois, pareille mise en scène permet de montrer le coté servile et un peu faible de ce méchant qui se montrait au grand jour, ce qui ne me déplait guère. Ou encore, il y a aussi le héros qui manipule crapuleusement autrui, mais qui lui-même se fait manipuler sournoisement par une tierce personne Qui a dit que les méchant sont toujours des êtres surpuissants qui imposent leurs visions à autrui après tout ? Ne peuvent point-ils être un peu faibles eux aussi ?

Un autre sorte de « méchant » qui me plait bien, c’est ce genre de pseudo-allié dont on ignore les intentions réelles et dont on ne sais jamais s’il est un allié ou un traître ennemi. Encore là, une once de mystère qui se conserve… de voir à quel point le traître peut avoir abuser du héros aide aussi à en forger le caractère machiavélique et immonde. J’avoue, dans mes écrits, j’use de ce type de relations ( j’aime bien cette idée d’un peuple qui en domine un autre en restant dans l’ombre et en vivant dans l’anonymat, je l’ai mis dans mon roman. Cliché peut-être, je le sais, mais j’aime trop le mystère qui ce dégage de ce peuple et du peu que j’en dis tout au long des pages !). Certes, il y a maintes façons de faire paraître un personnage antipathique face à la cause défendue par le héros et peut-être pourrons-nous en trouver encore d’autres ?

Publié : 15 Avr 2007, 12:57
par Misato
Vous qui aimez les méchants, voici l'occasion de leur déclarer votre flamme: http://www.dreampress.com/projets.htm
:P

Publié : 15 Avr 2007, 15:20
par lapin blanc
Dans mon projet de roman, j'introduis une notion de multi-méchants.
Je n'ai pas un seul méchant, mais plutôt une multitude qui agissent plus ou moins de concert ( en connaissance de cause ou non d'ailleurs) ou qui essayent de se manipuler.
De plus, ils sont méchants non pas par simple envie de faire le mal, mais parce qu'ils ont des motivations et un but en opposition avec la vie et les projets du héros.
Dans mon roman, pas d'élu pour sauver le monde des méchants, mais juste un homme qui lutte contre des interêts qui lui échappent.

Publié : 15 Avr 2007, 15:52
par Anilori
En somme, bientôt, c'est le super-grand-dieu-du-mal-maléfique-parce-qu'-il-aime-ça qui va devenir original ! :lol:

Publié : 15 Avr 2007, 16:07
par lapin blanc
Anilori a écrit :En somme, bientôt, c'est le super-grand-dieu-du-mal-maléfique-parce-qu'-il-aime-ça qui va devenir original ! :lol:


Oh mais j'ai tout de même un super méchant puissant et un tantinet cinglé qui n'hésite pas à tuer. Seulement, il a une motivation à le faire. Même s'il peut y trouver du plaisir, il le fait dans un but précis.
Ce qui, à mes yeux, le rend encore plus terrifiant.
Et puis j'ai aussi l'archétype du type détestable : libidineux, égoiste, profiteur et qui n'hésite pas à trahir pour sa soif de pouvoir. Sa seule faiblesse, il est trop couard et limité intellectuellement pour agir de son propre chef.
:wink:

Publié : 24 Juin 2007, 15:34
par Draconesse
Concernant les "méchants", en fait je n'en ai pas toujours car j'écris majoritairement du fantastique. Je les aime intelligent (pas toujours évident à trouver dans les romans actuels), un brin sadique et cynique, grand, lourd passé, faiblesse sentimentale, attention particulière au héros.

Parmi tous ceus que j'ai créé, y en a un que j'aime plutôt bien (même s'il ne correspond pas à mes critères), un second que j'apprécie et un dernier que j'adore :heart:

D'ailleurs, je cherche toujours un méchant qui ressemble à ce dernier... sans succès. Remarque, dans ce cas, la notion de "méchant" est subjective (récit à la première personne), et donc difficilement définissable.

Publié : 10 Jan 2008, 15:52
par Roanne
Hop, je remonte car de nouveau d'actualité !

Publié : 10 Jan 2008, 16:21
par Eonath
J'aime bien les méchants qui ne savent pas qu'ils le sont.


:roll:

Publié : 10 Jan 2008, 19:05
par Draconesse
C'est le propre du méchant intelligent, je pense, Eonath : faire un travail efficace avec ses propres convictions, et non être méchant pour être méchant. D'ailleurs, c'est une notion subjective : "L'ennemi est con ; il croit que c'est nous l'ennemi mais en fait c'est lui."

Publié : 10 Jan 2008, 19:08
par Oph
Draconesse a écrit :C'est le propre du méchant intelligent, je pense, Eonath : faire un travail efficace avec ses propres convictions, et non être méchant pour être méchant.

Tout à fait, Draconesse : je ris de bon coeur à chaque fois que je vois ou entends un méchant d'opérette clamer "Le Maaaal règnera sur Teeeerre !"
Parce qu'un vrai méchant n'oeuvre pas pour le Mal, il est juste dans un camp différent de celui du gentil.

Enfin, ça, tout le monde l'a bien mieux dit que moi.

Publié : 11 Jan 2008, 01:32
par lambertine
Les méchants ? J'aime pas les méchants.

Relativisons : je n'aime pas les méchants en tant que "personnes" même s'ils font souvent de bons "personnages". Surtout les "méchants intelligents" à la Tywin Lannister ou Littlefinger. N'empêche que je n'aimerais pas les avoir dans mon entourage, et qu'ils ne me fascinent pas plus qu'Hannibal Lecter ou Saroumane.

Maintenant, quelques rearques en vrac :

Des méchants et des héros, si, ça existe dans la vraie vie (et ça ne veut pas dire que les héros sont forcément "gentils"). Il y a des Dutroux et des Jean Moulin, des Mère Thérésa et des Hitler. Ce sont des exceptions ? Ben oui. Mais les héros et les méchants littéraires sont aussi des exceptions dans leur monde.

Les "grands méchants" ne veulent pas que le mal règne, puisqu'ils sont persuadés que le Mal c'est l'autre et qu'ils ont raison (même des Grands Méchants à la Torak ou à la Sauron). Maintenant, les méchants moins grands... Un Littlefinger, par exeple, sait très bien que provoquer une guerre civile par des manipulations retorses, ce n'est pas "bien" Un type qui vole et tue pour des motifs financiers (mon personnage de Gwandir dans l'Arbre de la Dame) aussi. Ils s'en fichent, et c'est tout.

Un "ennemi" n'est pas forcément un "méchant", et un peuple ennemi encore moins un peuple de méchants.

Quid de "mes" méchants ? Gwandir est un voleur de grands chemins parfaitement amoral, Ali Guermouche (Le Capitaine de Gondor) est un "ennemi" avec leque le héros se "réconciliera" la guerre terminée, le Harrengarst (Le Précepteur) est un vrai-grand-méchant fanatique et Edmond un petit imbécile. Y en a de toutes les sortes.

Publié : 11 Jan 2008, 10:37
par Séraphar
J'aime bien les méchants qui ne savent pas qu'ils le sont.


Voilà quelqu'un qui a tout compris au méchant, il faut qu'il ne sache pas qu'ils sont les méchants puisque c'est une question de point de vue, sinon, ça veut dire qu'il est dérangé ton mec ou ta fille !

Publié : 11 Jan 2008, 21:13
par GabrielleTrompeLaMort
Séraphar a écrit :
J'aime bien les méchants qui ne savent pas qu'ils le sont.


Voilà quelqu'un qui a tout compris au méchant, il faut qu'il ne sache pas qu'ils sont les méchants puisque c'est une question de point de vue, sinon, ça veut dire qu'il est dérangé ton mec ou ta fille !


"L'ennemi est con : il pense que c'est nous l'ennemi, alors que c'est lui !" P. Desproges. :lol:

Publié : 13 Jan 2008, 08:59
par Séraphar
Séraphar a écrit:
Citation:
J'aime bien les méchants qui ne savent pas qu'ils le sont.


Voilà quelqu'un qui a tout compris au méchant, il faut qu'il ne sache pas qu'ils sont les méchants puisque c'est une question de point de vue, sinon, ça veut dire qu'il est dérangé ton mec ou ta fille !


"L'ennemi est con : il pense que c'est nous l'ennemi, alors que c'est lui !" P. Desproges.


Exactement :lol: :lol: le même principe, ça tombe pile poil !

mais bon la question du mécahtn rejoint un peu celle du Héro déchu, don cje ne vais pas m'étendre (par terre ? il n'en est pas question) et inviter ceux veulent parler de méchant avec les héro déchu :cheers: Même si on peut émettre des différence et des nuances entre les deux forums ...

Publié : 13 Jan 2008, 15:47
par lambertine
Voilà quelqu'un qui a tout compris au méchant, il faut qu'il ne sache pas qu'ils sont les méchants puisque c'est une question de point de vue, sinon, ça veut dire qu'il est dérangé ton mec ou ta fille !


Oui, et ?

A. Des types dérangés, ce n'est pas ce qui manque.

B. Je veux bien que le méchant "politique" croie faire le "bien" ou le fait selon son "point de vue". Que le voleur de grands chemins ou l'assassin de vieilles dames soit dans le même cas, j'en doute fortement.

Le relativisme a tout de même ses limites.

Publié : 13 Jan 2008, 20:07
par Kran
Yep.

On en revient toujours au problème de savoir de quoi on parle. Qu'est-ce qu'un méchant, qu'est-ce qu'un gentil? Donc, que sont le bien et le mal, et les moyens pour y arriver?

On est pas sorti... :lurk:

Chacun a sa propre définition, caractéristique de sa propre vision du monde.

Tenez, dans le prochain Burton, Sweeney Todd, c'est un méchant ou un gentil?

Publié : 13 Jan 2008, 20:35
par Oph
Kran a écrit :Tenez, dans le prochain Burton, Sweeney Todd, c'est un méchant ou un gentil?

Je suis tentée de répondre "on s'en fiche un peu, c'est le personnage principal".
Pour développer, il a ses raisons de faire ce qu'il fait, et même si, à la base, je condamne la vengeance, quand c'est dans une fiction et que c'est bien amené, je ne vois pas le gars comme un méchant. En revanche, s'il se fait prendre par la justice, il en prend pour son grade et c'est normal.
On peut faire des choses terribles sans être à classer dans les méchants.

Ça me fait penser à un projet qui me trotte dans la tête, dont l'héroïne provoque sciemment une guerre qui va fatalement tuer plein d'innocents et même certains de ses copains, mais pour moi, ce n'est clairement pas une méchante, juste quelqu'un de très rancunier.

Publié : 13 Jan 2008, 21:22
par Kran
Oph a écrit :
Kran a écrit :Tenez, dans le prochain Burton, Sweeney Todd, c'est un méchant ou un gentil?

Je suis tentée de répondre "on s'en fiche un peu, c'est le personnage principal".


Justement, je ne pense pas. Cela a de l'importance pour plusieurs points, le premier étant la façon dont il est perçu par le lecteur/spectateur, et donc comment il sera traité par l'artiste. Je ne connais pas de personnage qui ait pu assouvir sa vengeance, même justifiée, sans être, sinon puni, du moins écarté de la société et jugé par cette dernière (par jugé, je ne pense as à un tribunal mais à la considération des citoyens).

Le lecteur lambda ne comprendrai pas un protagoniste principal qui se vengerait sans scrupule, tuant des innocents, et repartirai dans la lumière aimé de tous, quelle que soit sa justification. Quelle que soit la considération de l'écrivain ou autre artiste, il est obligé de tenir compte de la perception de son lectorat (au moins de son éditeur whistle :cry: ) pour mener son histoire.