Forum Mille Saisons

Bon heu...Pris dans la rédaction de votre récit, vous arrive-t-il d'être obligé d'écrire un passage utile pour la comprenette du lecteur (potentiel) mais qui ne vous passionne pas, ou bien qui s'avère fastidieux à écrire, casse-pied, pas marrant etc.?
Si c'est le cas, comment vous en sortez-vous?



Mon passage décrit la fomentation d'un complot, avec manigances, chantage, intrigues alliances véreuses et autre marchés de dupes, or c'est intéréssant dans le récit,
1) pour comprendre qui pactise avec qui et comment
2) pour la suite puisque cela explique aussi certains bouleversements politiques à venir
3) ça montre la noirceur de certains..

Le problème c'est que moi, ça ne me passionne pas à écrire, je ne suis pas de nature machiavélique ni retorse...je préfère la bonne vieille baston...(pas choisi d'incarner un barbare sur ce forum pour des nèfles) Je ne penses pas que ce sera lourd à digérer pour le lecteur mais pour écrire ça je suis obligé de me forcer (ptet que je suis trop bête pour apprécier les raisonnement intellectuels dépassant le Babebibobu) c'est à la fois un challenge et un passage obligé (comme Anilori qui galère pour écrire des scènes de matraquage de trogne)
Je ne me suis pas fait c** en les écrivant, simplement c'est pas ce que je préfère...alors je rame
Ce ne sont pas 8 pages de descriptions rébarbatives, le plus gros du chapitre est sous forme de dialogue entre deux pas beaux de l'histoire, j'ai juste du mal à entrer dans la tête d'un fumier sadique calculateur....voilà

*kof kof trop de poussière*

Il faut se lancer, c'est tout ! Un peu de courage !

Moi c'est l'inverse, j'ai du mal avec la baston à l'écrit. Du coup, moi j'en fais pas.

Je le fais et je ferme ma gueule.

Le chapitre que j'écris actuellement est un peu comme ça: une transition nécessaire au récit mais pas franchement ma partie favorite du roman. J'essaye de l'etayer de personnages pittoresques et d'évènements sympathiques, sans compter l'atmosphère qu'il ne faut en aucun cas relâcher, même dans ces moments là.

Eskael, j'ai envie de te demander pourquoi tu écris un roman avec ce genre de complot si ça ne t'intéresse pas du tout.

Tu sais, tu aurais très bien pu écrire une épopée barbare de Sord and Sorcery à la Conan et tu aurais été content tout du long en l'écrivant. Prends un truc comme 300 (en plus dans la BD, y'a pas les intrigues politiques), c'est le genre de défouloir qu'il te faut.

Moi, en général, quand une scène ne me motive pas du tout à écrire, c'est qu'elle n'est pas bien définie dans ma tête et qu'il lui manque encore un petit quelque chose pour déclencher mon enthousiasme.

Puisse-t-il t'entendre et revenir parmi nous. Il y a bien longtemps qu'on ne l'a vu. Une histoire de moto et de boulangère, il me semble.

D'accord avec Roland et Sombreloup : pour moi, si on n'arrive à écrire une scène, c'est qu'on la maîtrise mal, donc, à refaire.

Il y a mille façon de faire avancer une histoire. Elle peut être racontée par un témoin par exemple, ou devinée par un esprit intelligent ou encore dévoilée par bribes à travers les actes des personnages.

Dans un monde idéal, quand votre plan détaillé est vraiment abouti, vous n'avez plus qu'à aller d'une scène jouissive à l'autre.

Bon, ça ne m'est jamais arrivé, je l'avoue. Mais je me dis que si je faisais vraiment tout ce qu'il faut en amont, ça serait le cas.

Beorn a écrit :D'accord avec Roland et Sombreloup

D'accord avec Roland et Sombreloup et Beorn. J'en avais parlé sur un autre forum avec miss Gabrielle Trompelamort. Pour moi, tu dois aimer ce que t'écris avant tout. Si ce passage t'ennuies, je crains fort que ça se ressente dans l'écriture, c'est ça risque d'ennuyer les lecteurs aussi.

Perso, moi aussi je suis de ceux qui écrivent un roman semi-hémophile ou le sang coule abondement, une épopée dark et barbare et je tombai sur certains passages qui me gonflaient, des passages utiles à la progression de l’histoire mais aussi divertissant qu'une poignée de porte. Inutile d’écrire de longs passages qui nous emmerdent, si moi, l’auteur, je trouve ce passage d’un ennui mortel, fort probable que le lecteur sera aussi las que moi à la lire. Ma solution ? Quand un passage est trop calme et ennuyant à mon goût, je n’hésite pas à amener barbarie et méchanceté dans le décor. Par exemple, mon perso volait l’équipement de chevalier fraîchement acquis de son ami par pure vengeance. Il n’a pu être guerrier, et bien il vole les armes de son ami. L’idée n’était pas mal, mais … bof, il se faufile dans la demeure sans se faire prendre, discret telle une ombre au cœur de la nuit en fuyant avec son butin sans être vu. Hum… ça manque d’action dans ce chapitre. Après relecture, j’ai changé le tout : mon perso vole l’équipement de son ami, mais se fait prendre, son ami le prend en flagrant délit. Aussitôt, mon perso ne se gêne guère pour rosser de coups de poings son ancien ami qui l’abandonna, lui casse le nez en dérobant ses précieuses possession sous l’œil triste et impuissant de son ancien ami étendu sur le sol, ensanglanté. Ça m’ennuyait, alors j’ai rajouté de l’action, j’amplifiai le caractère traître et perfide de mon perso qui massacre son ami, et j’ai repris beaucoup de scènes de cette façon. Quand un passage m’ennui, je ne me gène pas pour ajouter une once de sadisme, de torture ou de déchéance pour que le tout me plaise plus, pour me donner un nouveau regard sur cette scène et ainsi gagner le goût de l’écrire.

Si tu veux écrire dans le style barbare et sanglant , dans ta conspiration, rien n’empêche que ceux qui l’organisent ne s’entendent pas sur certains aspects et qu’ils règleront quelques différents par grands coups de poings. Si tes persos veulent comploter pour assassiner un perso et que ça manque d’action, tu peux toujours décrire la façon dont ces dernier désirent occire cruellement leur adversaire, laisser transparaître leur sadique esprit vengeur au fil de la conversation, tu peux démontrer l’immuable mépris qu’ils ont pour leur adversaire, leur petit coté de tortionnaire immoral qui les rends immondes. Ou encore, si la scène est trop longue et ennuyante, tu peux la séparer en deux, il peut se dérouler une action en simultanée qui permet de faire une pause au cœur de ces manigances, un flash-back qui rappelle un ancienne bataille qui causa bisbille entre ces conspirateurs et qui provoque une certaines rivalité ou méfiance entre les parties, je ne sais pas, je lance quelques idées comme ça. Difficile de le dire, je n’ai pas lu ton texte. Bref, si le passage t’emmerde, trouve une façon de le rendre intéressant et tu passera au travers. L’important, c’est décrire quelque chose qui nous plaît !

Sombreloup a écrit :Je le fais et je ferme ma gueule.

Je plussoie !

Faut pas rêver. Ecrire c'est agréable mais c'est comme tout. Ya des bons et des mauvais côtés. Quand on a un récit on ne peut pas se contenter d'en faire une succession de scènes d'actions, il faut quand même un scénario derrière, histoire de ne pas lasser son lecteur. L'inverse est également vrai. De même pour les personnages, si tant est que l'on ne désire pas n'avoir que des clones qui ont tous le même schéma de pensées et de réactions, on devra un peu se creuser pour que son lecteur puisse facilement les distinguer les uns des autres. C'est sûr, il faut d'abord écrire pour soi. Mais je doute qu'on parvienne à s'attacher l'intérêt d'un public en ne faisant que ça. Il faut se faire plaisir, ok, mais l'excès nuit en tout. Après si son objectif ce n'est qu'écrire que pour soi, c'est une autre histoire.
C'est mon avis.

Sombreloup a écrit :Faut pas rêver. Ecrire c'est agréable mais c'est comme tout. Ya des bons et des mauvais côtés. Quand on a un récit on ne peut pas se contenter d'en faire une succession de scènes d'actions, il faut quand même un scénario derrière, histoire de ne pas lasser son lecteur. L'inverse est également vrai. De même pour les personnages, si tant est que l'on ne désire pas n'avoir que des clones qui ont tous le même schéma de pensées et de réactions, on devra un peu se creuser pour que son lecteur puisse facilement les distinguer les uns des autres. C'est sûr, il faut d'abord écrire pour soi. Mais je doute qu'on parvienne à s'attacher l'intérêt d'un public en ne faisant que ça. Il faut se faire plaisir, ok, mais l'excès nuit en tout. Après si son objectif ce n'est qu'écrire que pour soi, c'est une autre histoire.
C'est mon avis.

Et je le partage.
Il est bien, ce garçon, non ?

Ouaip, d'accord sur le fait qu'on n'écrit pas QUE par plaisir. Ecrire, c'est difficile, il faut parfois se forcer et ça demande de la volonté.

Mais enfin si une scène ne passe pas, il faut se poser des questions : pourquoi ça ne passe pas ? Qu'est-ce qui cloche ? Est-ce qu'il n'y a pas moyen de faire autrement ou mieux dans la mesure de mes compétences ?

Sinon, sur le long terme, il y a aussi un autre moyen de travailler ses faiblesses : c'est de soigner le mal par le mal.
J'ai pratiqué ça avec des nouvelles. Si j'identifiais une faiblesse récurrente dans le style ou dans le reste, j'écrivais une nouvelle "exercice de style".

Par ex, pour travailler des dialogues : écrire une nouvelle qui ne se passe qu'au téléphone.
Ici, si Eskaël n'aime pas les complots : écrire une petite histoire classique de famille royale avec traîtres et ambitieux.

Une fois que tu auras trouvé quelques clefs pour décrire les ambiances lourdes de menace, avec les conversations feutrées, les visages crispés, les cauchemars et les crises de paranoïa, tu auras peut-être vaincu ta faiblesse, peut-être même que tu apprendras à bien aimer ce genre d'intrigues.

Eskael a écrit :Bon heu...Pris dans la rédaction de votre récit, vous arrive-t-il d'être obligé d'écrire un passage utile pour la comprenette du lecteur (potentiel) mais qui ne vous passionne pas,

Oui

Eskael a écrit :ou bien qui s'avère fastidieux à écrire, casse-pied, pas marrant etc.?

Oui

Eskael a écrit :Si c'est le cas, comment vous en sortez-vous?

Mal, je le fais le plus court possible et je passe vite à autre chose ...

Petit conseil, trouve-toi un ami retord et demande lui de l'écrire, et après tu reprends ça à ta sauce

J'y vais lentement, je m'arrache les cheveux, je cris, je hurle... mais je le fais, et avec autant d'application que pour les autres passages, si ce n'est plus.

Je veux bien croire que tout n'est pas passionnant à écrire dans un livre, mais si vous n'avez aucun plaisir en vous relisant une fois cette corvée terminée c'est soit que vous faites un roman qui n'est pas à votre goût, soit que la scène en elle-même est ratée.

GabrielleTrompeLaMort a écrit :J'y vais lentement, je m'arrache les cheveux, je cris, je hurle... mais je le fais, et avec autant d'application que pour les autres passages, si ce n'est plus.

Tu dois avoir une sacrée coupe ...