Le happy end fait-il encore des émules ?

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siana-blackangel
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Messagepar siana-blackangel » 02 Août 2008, 13:43

paladin a écrit :Ce qui me semble essentiel surtout c'est la cohérence dans l'histoire: les faits racontés amenent à une conclusion qui sera plus ou moins optimiste ou pessimiste.
Quand j'écris une nouvelle je cherche, avant de la détailler, une ligne conductrice qui part d'une situation de départ, se develloppe selon certaines peripéties et amènent donc à une conclusion: c'est ce qu'il s'est passé avant qui déterminera la fin, heureuse ou non ou avec toutes les nuances (Et souvent bien sûr en developpant l'histoire ma fin change!)
Il peut y avoir une fin completement différente de ce que à quoi on s'attendait si on veut faire un twist final surprenant mais dans cas il faut l'avoir prévu au départ aussi: la révélation finale de "Sixième Sens" est inatendue mais elle est préparée depuis le début!


Beorn a écrit :
Neeva a écrit : Du coup, j'ai changé de cap, d'abord parce que la fin d'une nouvelle doit être cohérente et non se finir tout le temps bien parce que l'auteur est optimiste, ou tout le temps mal parce que l'auteur est pessimiste.


D'une part je pense que pour les nouvelles, c'est différent : on peut plus facilement forcer sa nature sur 10 pages que sur 300.

D'autre part, tu caricatures mon propos : je ne dis pas que la fin doit être heureuse parce qu'on est optmiste, je dis que qu'elle doit être cohérente avec le récit.

Neeva a écrit :Je pense aussi qu'avant de penser "fin heureuse" ou "fin tragique", faut penser "fin cohérente". Perso, je préfère les fins tragiques car je les trouve plus intéressantes, plus puissantes. Mais des évènements tragiques pendant la nouvelle et une fin heureuse, ça me va aussi, question d'équilibre et de cohérence.


Je suis d'accord avec vous.
Je rajouterais qu'avant de décider d'une fin heureuse ou tragique, il faudrait se demander ce qu'on arrivera le mieux à traiter entre les deux.
Inutile de se lancer dans une fin qu'on ne maîtrisera pas, (sauf si on est décidé à vouloir apprendre à en faire d'autres).


lambertine a écrit :J'avoue avoir une préférence pour les fins douce-amères; mais, finalement, les fins dites "heureuses", comme le disait ma grand-mère, ne sont pas des fins. Elles disent tout bêtement que la vie continue; et elles ne disent pas particulièrement que tout restera pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Quelque part, je me demande aussi si le rejet des fins heureuses ne vient pas du fait qu'elles impliquent qu'à la fin de l'histoire, les héros deviennent "monsieur tout le monde". L'aventure est finie, bonjour le quotidien.


Il n'y a peut-être pas toujours le quotidien "d'avant".
En sachant que les personnages ont vécus des situations difficiles et qu'ils ont acquit de l'expérience dans certains domaines grâce à leurs aventures (car ne rien en apprendre ou en avoir tiré serais presque illogique), ils ne sont plus les mêmes qu'avant. Ils peuvent être différents dans leur façon de faire et de penser.
Et puis le quotidien dépend de chacun non?
Si le personnage veux continuer de voyager et de se mettre des des situations difficiles, rien ne l'en empêche.
Il n'est pas obligé de redevenir monsieur tout le monde.

Je crois que la situation du héros doit dépendre de la fin de l'histoire et de ce qu'il a accompli.
Selon ce qu'il aura fait, il deviendra ou non quelqu'un de connu. Et s'il désire retourner à sa vie normal il le pourras aussi, mais en gardant ses aventures en souvenir.


Silex a écrit :
Curwen a écrit :Oui, enfin, quand tous les personnages importants meurent comme dans Hamlet, il faut quand même être assez acharné pour imaginer ce qui se passe ensuite. :lol:

Ils se retrouvent dans l'au-delà bien sûr. :roll:


Ou autre part, dans un autre monde (selon le sens que l'on admet à "la Mort")!
:P


xbq a écrit :Pour cette simple raison, j'aime pas les happy end complètes, qui viennent en quelque sorte "clore" l'univers. D'un autre côté, il ne faut pas que l'histoire finisse mal sans raison apparente, juste pour que ça se finisse mal ; auquel cas il ne reste que le dégoût, si on s'est attachés aux personnages :| (là je pense à la croisée des mondes).


Je ne comprends pas ce que tu veux dire.
Ou vois-tu que La croisée des mondes se finit mal sans raison?

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Messagepar Neeva » 03 Août 2008, 00:29

Beorn a écrit :
Neeva a écrit : Du coup, j'ai changé de cap, d'abord parce que la fin d'une nouvelle doit être cohérente et non se finir tout le temps bien parce que l'auteur est optimiste, ou tout le temps mal parce que l'auteur est pessimiste.


D'une part je pense que pour les nouvelles, c'est différent : on peut plus facilement forcer sa nature sur 10 pages que sur 300.

D'autre part, tu caricatures mon propos : je ne dis pas que la fin doit être heureuse parce qu'on est optmiste, je dis que qu'elle doit être cohérente avec le récit.
Et comme tout le reste du récit est déjà imprégné du caractère de l'auteur, la fin la plus cohérente, ce sera celle que lui inspire son caractère, comme pour le reste du récit.

Ecrire à l'encontre de ses convictions, de ses perceptions, c'est être faux et c'est courir à l'échec (comme je l'ai dit, c'est une conviction personnelle, ça ne se démontre pas).
Maintenant, il y a trente-six façons d'inventer des récits et des fins en accord avec son propre caractère. Il peut exister une infinité de nuances.

Neeva a écrit :Ensuite parce qu'il faut se renouveler (commencer une nouvelle en sachant qu'elle va se finir mal, y a plus de suspense)


Se renouveler ?
Oui, changer de technique, faire des exercices de style, essayer des genres nouveaux, je suis entièrement d'accord.
De plus, se renouveller, c'est aussi tatonner pour essayer de se connaître soi-même.
La technique de Marcel me semble très utile pour une bonne raison : en essayant de faire une fin différente, on peut se révéler à soi-même. Si j'essayais une fin triste, est-ce que je n'y serais pas meilleur ? Est-ce que ça ne me correspondrait pas mieux ?

Mais changer sa propre nature profonde, non : je ne dis pas que c'est impossible, mais ça ne relève plus de la littérature...

Roanne a écrit :Vu ma nature, si j'appliquais cette imparable logique (que la fin ressemble à l'auteur), toutes mes histoires se termineraient par des parties de jambes en l'air...


Rôôô... Mais peut-être que tu es faite pour les récits érotiques, tout simplement ? :cool:
(enfin, pour ce qui est de tes activités d'auteur, pour les autres, je ne me prononcerais pas :roll: )

Bien sûr, il ne faut pas écrire contre nature, le résultat n'en sera que décevant. Ce que je voulais dire, c'est que même en étant de nature pessimiste, on peut arriver à faire un happy-end cohérent (et inversément). Je dirais même qu'on doit pouvoir le faire, sinon on risque de touner en rond.

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Messagepar xbq » 03 Août 2008, 04:35

Siana... C'est un débat qui serait pas très intéressant parce que j'ai sans doute tort vu que ça fait très longtemps que j'ai lu le bouquin, et en plus c'est pas très approprié de spoiler ici. C'était pas très malin de ma part de sortir cet exemple, si tu veux on en discute par mp ?
Il faut qu'il y ait des trolls sous les ponts. Autrement, à quoi sert ce monde ?

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Messagepar lambertine » 03 Août 2008, 09:29

Il n'y a peut-être pas toujours le quotidien "d'avant".
En sachant que les personnages ont vécus des situations difficiles et qu'ils ont acquit de l'expérience dans certains domaines grâce à leurs aventures (car ne rien en apprendre ou en avoir tiré serais presque illogique), ils ne sont plus les mêmes qu'avant. Ils peuvent être différents dans leur façon de faire et de penser.
Et puis le quotidien dépend de chacun non?
Si le personnage veux continuer de voyager et de se mettre des des situations difficiles, rien ne l'en empêche.
Il n'est pas obligé de redevenir monsieur tout le monde.

Je crois que la situation du héros doit dépendre de la fin de l'histoire et de ce qu'il a accompli.
Selon ce qu'il aura fait, il deviendra ou non quelqu'un de connu. Et s'il désire retourner à sa vie normal il le pourras aussi, mais en gardant ses aventures en souvenir.


Je ne parle pas du quotidien d'avant, mais d'un quotidien, même si c'est un quotidien de Roi. On ne peut pas nier que la Belgariade/Mallorée, par exemple, ait un "happy end". On ne peut pas nier non plus que Garion ait pas mal évolué, personnellement et socialement. N'empêche que sa vie post-aventure devient banale.
Ca ne veut pas dire que pour le héros, de façon interne, la vie soit ennuyeuse ou qu'il regrette l'aventure. Dans "la vraie vie", les vrais héros ont rarement cherché l'aventure : elle leur est le plus souvent tombée dessus sans prévenir. C'est aussi le cas de la plupart des héros de fantasy. S'ils se battent, voyagent, affrontent des monstres, c'est très souvent parce qu'ils y sont obligés, par leur statut, leur destin ou le hasard, et ils sont bien contents de retrouver une vie "pépère". Mais le lecteur, le spectateur est-il toujour prêt à imaginer que le héros-sans-peur-et-sans-reproche remise son épée pour aider Bobonne à torcher les gosses ((vu les réactions du public à la fin de l'Asssassin Royal - part 2, par exemple) ? Est-il prêt à accepter que ce fameux héros n'ait jamais voulu autre chose ?



Je ne comprends pas ce que tu veux dire.
Ou vois-tu que La croisée des mondes se finit mal sans raison?


Il me semble que Siana ne spoile pas : on ne sait pas comment se termine ALCDM en lisant son post. Et à la lecture de ce post, je constate que le fait que la fin soit perçue comme tragique ou pas (voire comme happy ou pas) dépend essentiellement du lecteur. Perso, je trouve la fin d'ALCDM plus amère que réellement tragique. Et qu'elle était annoncée par des tas de détails dans le bouquin (et, bon, ALCDM est en soi un bouquin plutôt cruel).

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Messagepar siana-blackangel » 03 Août 2008, 18:37

T'inquiètes xbq, je me demandais seulement pourquoi tu avais écrit cela, car ce n'est pas ressorti dans ma propre lecture de la trilogie.

Il y a des points négatifs et des points positifs à la fin, de ce que je m'en souvienne.

Je n'ai pas trouvé que cela finit mal sans raison.

Si tu te rappel ce qui t'as fais pensé cela je veux bien l'entendre. :wink:


Je ne fais pas de spoiler. Dans toute histoire qui se termine il y a du bon comme du moins bon, après pour les quantités ça change!
Mais désolé quand même pour ceux qui avaient l'impression que c'en était. :|

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Re: Le happy end fait-il encore des émules ?

Messagepar Ephy » 15 Sep 2008, 20:43

Hum, je ne sais pas si ça a déjà été dit (il ne me semble pas), mais il ne faut pas oublier les fins multiples. Je m'explique avant de me faire taper dessus... Je ne parle pas bien sûr d'un roman avec plusieurs fins possibles (choisissez le A pour la fin heureuse, la B pour la tragique) mais d'un récit doté de plusieurs personnages principaux.
Je m'explique. J'ai tendance à apprécier d'avoir plusieurs personnages sur lesquels appuyer l'intrigue, disons au moins trois, qui suivent des intrigues proches mais qui se croisent plus qu'elles ne se suivent. L'intérêt est alors de donner une fin heureuse à au moins un des personnages, mais pas à tous, histoire d'être tout de même un peu... réaliste?
Ainsi, je n'aime pas que mes personnages soient tous mariés et pères (mères) de trois enfants à la fin, ni même dix ans après l'épilogue. Que l'un d'entre eux trouve son âme soeur, l'autre dédie sa vie au combat et le troisième soit finalement trompé par la personne qu'il avait choisie... Ca donne un peu plus de choix :)
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Re: Le happy end fait-il encore des émules ?

Messagepar siana-blackangel » 16 Sep 2008, 20:05

J'approuve! :cheers:

Et puis ça permet de ne pas s'ennuyer sur un seul personnage. On a affaire à différentes personnes qui ont différents secrets et différentes personnalité. Avec ça on peut en construire des choses.
Ensuite, à chacun sa vie et sa mort.

Le seul soucis c'est d'arriver à faire que des bons personnages.

Ce que j'aime moi, c'est faire passer la main. Chaque personnage à plus ou moins d'importance selon le moment et "l'époque". Ainsi, on en apprend plus sur chacun d'entre eux et ça permet beaucoup plus d'actions et de liens entre les persos.

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Re: Le happy end fait-il encore des émules ?

Messagepar Ephy » 19 Sep 2008, 18:50

Le seul soucis c'est d'arriver à faire que des bons personnages.


Bien, pas forcément. Et puis justement... même si le lecteur n'aime pas un personnage, il continuera de lire parce qu'il y a les autres ! Alors que dans une histoire avec un seul personnage principal, si celui-ci est ennuyeux ou déplaît... ;)
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JC Heckers
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Re: Le happy end fait-il encore des émules ?

Messagepar JC Heckers » 08 Oct 2008, 10:11

Jamais commis que deux "happy end", et encore, nuancé dans le cas de ma première novella... l'autre concluant une nouvelle qui était un euh... conte de Noël.

Dans un roman, même si j'ai des idées positives pour la conclusion, il arrive un moment où j'ai envie de flinguer tout le monde histoire de me débarrasser de ce tas d'importuns qui m'occupent beaucoup trop alors que le printemps s'en vient et que les bourgeonnantes frondaisons m'appellent tandis qu'un soleil mutin darde ses premiers rayons. Mais je me réfrène. Parce qu'effectivement, si le déroulement de l'histoire n'appelle pas un joyeux massacre final, je ne peux pas me laisser aller à sombrer dans l'incohérence juste pour avoir le plaisir de liquider mes protagonistes.
:albino:

En fait, je n'aime pas les happy end trop marqués. Quand tout est bien qui finit bien, j'ai l'impression qu'il y a quelque chose de faux. Une légère dissonance me plait mieux dans la conclusion qu'une péroraison heureuse. Symétriquement, je n'aime pas trop non plus les fins emplies de noirceur tragique. J'aime bien imaginer qu'il pourra se passer quelque chose ensuite: ce que ni le trépas des personnages ni le lisse bonheur obtenu au prix de moult souffrances ne me laissent entrevoir. Quoique avec un happy end, on puisse toujours se dire "et le lendemain, une benne à ordures envoya le héros à l'hôpital".
:read2:
"Descinit in piscem" (critique définitive de Juvénal sur mes oeuvres).


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