Plans et personnages.

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GabrielleTrompeLaMort
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Plans et personnages.

Messagepar GabrielleTrompeLaMort » 13 Mars 2007, 21:37

J'en parle car c'est un problème réccurrent chez moi...

Souvent, je créé le plan et les personnages ne sont alors que des bonhommes avec un nom, un prénom, et estampillés gentils/méchants/traîtres/neutres/autres, sans variante de caractère.

Je créé mon plan, chacun a son rôle, les événements s'enchaînent, puis j'écris, je relis et ça va, sauf que...

Sauf que, normalement, les personnages crééent l'action et pas l'inverse, si vous voyez ce que je veux dire. Avec ce système, les personnages doivent se plier à l'action ce qui comporte deux risques/réalités :
- ils deviennent plats, sans profondeur psychologique. Juste des gens qui agissent, et point.
- si d'aventure on réussit à les approfondir, le plus souvent, ça ne part pas dans la direction voulue et il faut tout réécrire. Grumphf.

Qu'en pensez-vous ? Cela vous est-il déjà arrivé/arrive-t-il ? Créez-vous vos personnages d'abord ou l'intrigue en premier ?
Sont-ce vos personnages qui crééent l'intrigue ou l'intrigue qui crée les personnages ?
Est-ce un choix, ou la seule méthode qui marche ?

:?:
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Xss
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Messagepar Xss » 13 Mars 2007, 21:55

Roh, je sais pas moi. :|
Disons que je me suis toujours débrouillé dans mes histoires pour donner un minimum de profondeur à mes persos...D'autres au départ n'étaient que des noms, puis peu à peu ils sont gagné leur caractère...D'autres en sont encore au stade de noms :| Il faut dire aussi que des fois mon cerveau se met en marche tout seul (limite s'il ne "divague" pas tout seul), et je me retrouve à penser à plusieurs hypothèses et des fois je me dis "eh, mais oui, voilà ce que je devrais faire avec ce perso!". Du coup une idée de "thriller fantastique" va me permettre de jouer avec la foi du personnage principal, chose à laquelle je n'avais pas pensé avant, et qui justifie plus la "quête" dans laquelle ce perso va se lancer.
Et puis, je ne suis pas fan de l'héroic fantasy classique : j'ai des idées d'histoires "banales" prenant place dans un monde d'héroic fantasy...Résultat, là ce sont les persos qui ont battis l'histoire car ma base de départ était "je veux faire une histoire sur les problèmes de tel perso. Et si je faisais ça, et ça, et ça, tout en ajoutant des éléments propres à l'héroic fantasy comme ceci et cela?"
Enfin, voilà ce que j'en pense, je ne sais pas si j'aide vraiment avec ce genre de réponse mais voilà. :|

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Napalm Dave
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Messagepar Napalm Dave » 14 Mars 2007, 20:58

Ah c'est une question assez complexe que tu poses là, mais le problème ne l'est peut-être pas autant.
Tu as certainement des personnages favoris que tu voudrais mettre en scène? Pour mon roman "la chute des anges", c'était le cas, alors j'ai adapté des éléments de l'intrigue en leur fonction, voire créé de nouveaux qui s'imbriquent par dessu la trame principale: par exemple, un compagnon de mon héroïne est un fils d'archimage révolté qui est poursuivi par son père, pressé de le ramener dans son pays natal afin qu'il continue la lignée, et cette histoire sous jacente joue un rôle sur la trame principale. Le tout est d'éviter le personnage trop détonnant, "perpendiculaire à l'intrigue" donc.
Par contre, il arrive que j'ai besoin de personnages pour jouer un rôle dans un ou plusieurs chapitres. En ce cas, j'essaye de leur donner le plus de profondeur possible: par exemple, j'ai prévu un chapitre où les héros sont encerclés et questionnée par des locaux, fuyant la menace des démons. Je leur ai donc inventé un chef haut en couleur en lui donnant des caractéristiques particulières et un nom.

Maintenant j'ai sur le feu un prjet de Sf où j'ai l'essentiel de l'intrigue mais pas encore les personnages. Ce sera peut-être difficile de créer une galerie de portraits intéressante mais ça viendra. :cool:

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Chiroptere
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Messagepar Chiroptere » 14 Mars 2007, 21:58

Je remarque souvent que donner une description à un personnage, même s'il n'est guère plus important qu'un nom, ça lui donne toujours un peu de profondeur. Et quand je dis une description ce n'est pas simplement de lui décrire la couleur des yeux/cheveux, mais de lui donner un petit plus (ou petit moins) qui justifiera description en retenant l'intérêt du lecteur.

Par exemple le héros se fait aborder dans un bar par quelqu'un qui cherche la bagarre:
" [Le héros] ne s'inquiéta pas trop, cet homme avait du mal à tenir debout à cause des liqueurs qu'il avait bus, ce serait donc certainement facile de le battre. L'homme paraissait petit, mais on en y regardant bien on s'apercevait qu'il avait une légère tendance à se vouter et qu'il était en fait de taille moyenne. [Le héros] aurais pu le voir s'il n'avait pas lui aussi un peu abusé de la boisson et c'est sans doute pour ça qu'il n'anticipa pas la force du coup de point qui le frappa en pleine tête."

Cet homme on ne le retrouvera peut être plus dans l'histoire, mais son action va peut-être déterminer ce qui va arriver au héros, il a donc son importance et il mérite bien ça petite description.
Bon ce que j'ai écrit n'est peut-être pas génial (je viens de l'inventer, ne le chercher pas dans un livre) mais j'espère qu'il vous aidera à comprendre ce que je dis.


Sinon il y a ça que j'avais lu dans Pourquoi tuer le pépé? d'Exbrayat :
"Marie, une gamine de dix-huit ans avec un petit derrière de rien du tout et une poitrine dont on remarquait essentiellement l'absence."
Je trouve que cette petite description nous en apprend beaucoup plus sur cette Marie qu'un livre sans description aurait pu nous en apprendre. Rien que sur une description physique on peut deviner son caractère, le genre de rôle que pourra jouer ce personnage dans l'intrigue. Bien sûr une description ne colle pas forcément au caractère du personnage mais ça lui donne une certaine profondeur. Et encore plus si cette description ne colle pas au caractère, on va automatiquement se demander pourquoi c'est comme ça. Le personnage gagne l'intérêt du lecteur.
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Messagepar ereneril » 15 Mars 2007, 09:57

Les personnages créent l'action. C'est vrai, dans le roman fini, celui que l'on va lire.

Ce n'est en revanche pas forcément comme ça que tu l'as conçu. A mon sens, il n'y a pas de méthode. Je dirai même que dans un premier temps, il ne faut pas de méthode.

Qaund on conçoit son histoire, on liste pêle-mêle un tas de choses qu'on veut mettre. Ce peut être des personnages, des intrigues, des lieux, des scènes, des objets, des tournures de phrases...

Par exemple, tu as envie dans ton histoire de mettre un dragon rouge, un vétéran alcoolique, une fée, un volcan en éruption, un médaillon après lequel tout le monde court, une scène d'amour sous un saule pleureur, un siège de ville, le tout sur un fond d'enquête policière.

Tu ne te poses pas de question sur qui crée quoi. Tu listes ce dont tu as envie (personnages, lieux, scènes, intrigues).
Ensuite tu vas réfélchir à comment relier tout ça. Ca va te donner une trame général, un plan.

Au cours de la rédaction, intrigues et personnages se renforceront mutuellement. Il y a aura peut-être (certainement) des évolutions par rapport à ce que tu imaginais au début mais ces changements n'auront rien de forcé. Tu n'auras donc pas de mal à les accepter. Ce n'est pas comme si tu écrivais tout sous un des deux angles (persos ou intrigues) et qu'après le passage de la deuxième couche tu devais modifier la première.
Les dés ont fini de rouler...

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Messagepar Syven » 15 Mars 2007, 10:22

Comme dit Ereneril, il n'y a pas de méthode qui marche à 100%, il faut trouver sa méthode.

Je considère les personnages comme des acteurs capables de modifier le scénario. Je veux dire qu'il arrive qu'on ait fait un jouli plan, qu'on ait prévu que X fasse ceci puis cela, mais au final, ça ne cadre pas avec sa personnalité.


J'ai tendance à "penser" les personnages principaux (avec des études de facette, une petite fiche) puis à revoir le scénario en conséquence, quitte à modifier ou à rattraper les éléments qui ne collent plus. et des fois je le modifie carrément en cours d'écriture, parce que l'inspiration et le fait qu'on soit dedans, c'est quand même ce qui nous assure d'avoir le récit le plus plausible possible.

:D
(Je vais faire un article sur mes mondes moi ! ^^ Comme Blacky ! ^^)

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Messagepar Blackwatch » 15 Mars 2007, 10:30

Qu'en pensez-vous ? Cela vous est-il déjà arrivé/arrive-t-il ? Créez-vous vos personnages d'abord ou l'intrigue en premier ?
Sont-ce vos personnages qui crééent l'intrigue ou l'intrigue qui crée les personnages ?
Est-ce un choix, ou la seule méthode qui marche ?


J'aurais tendance à dire comme Biquette: les persos peuvent sans problème modifier le scénario. Ils portent quand même sur leurs épaules la crédibilité du roman. Donc, je préfère les laisser agir, quitte à corriger et raturer après. Mais comme tout roman comporte sa part de réécriture... :wink: Comme ""méthode"" (qui n'en est pas vraiment une) je préfère visionner des scènes à l'avance, même écrire des dialogues à l'avance. Après avoir posé le cadre, je laisse les persos agir à leur guise. Ca donne parfois de belles surprises.
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Messagepar Beorn » 15 Mars 2007, 10:39

Gaby a écrit :Sont-ce vos personnages qui crééent l'intrigue ou l'intrigue qui crée les personnages ?


A mon avis, le problème vient du fait que dans ton plan, tu devrais déjà intégrer les choix et caractères de tes personnages.
Si ton plan (au hasard) est qu’un aventurier se rend dans la montagne pour zigouiller un dragon, qu’il rencontre une princesse et revient avec un trésor, alors ton personnage est un pion sans intérêt.
Si ton plan, c’est que le dragon enlève son amie à un pauvre gars, qui décide pour la retrouver d’apprendre le maniement des armes, de recruter des mercenaires et de se lancer à la poursuite du dragon, tu sauras déjà que :
1) ce n’est pas un guerrier,
2) il aime beaucoup son amie (amitié, amour ?),
3) il a du courage et de la volonté.
S’il recrute des mercenaires de bas étage, on saura peut-être aussi qu’il est radin (ou fauché), s’il choisit de faire un détour par trois pays pour éviter de prendre la mer, on saura qu’il a peur de l’océan, s’il refuse d’embaucher des nains, on saura qu’il est raciste etc. Tu peux aussi intégrer à ton plan des flash back pour leur donner de la profondeur, les rendre touchants ou exaspérants.
En plus, au fur et à mesure que construira ce plan, tu pourras éliminer les incohérences de ton personnage pour en faire un quelqu’un de crédible, et là, la série des idées-en-chaîne peut commencer à se mettre en branle (s’il raconte ses souvenirs d’enfance au bord de la lagune, il ne pourra pas dire après qu’il a peur de l’eau, sauf si un souvenir traumatisant a changé sa vision de la mer, dans ce cas, va-t-il surmonter sa peur et pourquoi ou pour qui ?)

Bien sûr, ça ne suffit pas, dans la phase de rédaction, et surtout dans les dialogues et description de ses gestes, le personnage va devenir « vivant », mais le plan contiendra déjà la trame de son caractère.

Bon, enfin, moi, c’est comme ça que je fais : mes personnages font partie de l’intrigue, leurs choix et pensées intimes y sont déterminants.

Maintenant
Blackwatch a écrit :tout roman comporte sa part de réécriture...
et
Syven et ereneril a écrit :il n'y a pas de méthode qui marche à 100%, il faut trouver sa méthode.

râââ, ces gens qui vous ôtent les mots de la bouche :evil:
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Thanatos
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Messagepar Thanatos » 15 Mars 2007, 10:56

Le risque des plans c'est que l'intringue devienne mécanique et de transformer les personnages en rouage.

Moi parfois je préfère les laisser tourner en roue libre.(je leur dois bien ça, avant de les envoyer au casse-pipe, ou dans l'antre du gros méchant dragon)

PAr exemple, j'ai un mage fier de ses connaissances qui monopolise souvent la parole pour mettre en évidence son intelligence.
Ou alors un chevalier qui se retrouve souvent à côté de ses pompes en amour en amitié mais dès qu'ils s'agit d'obéir aux ordres il devient subitement très doué.
OU encore un autre chevalier peu bavard mais auquel on demande toujours de raconter une histoire, un conte de son pays lorsque tout le monde se retrouve au coin du feu...


Et tout ça sans encore aborder leurs motivations et les raisons de leurs présences.

J'essaie vraiment de donner l'impression que mes personnages sont perdus dans l'histoire, qu'ils y errent parfois san raison et que finalement ils y vivent comme on pourrait le faire vous et moi.
Je ne pisserai plus dans vos rosiers.

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Saulz
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Messagepar Saulz » 15 Mars 2007, 13:26

Pour ma part, je fais un peu comme ereneril, Je liste les points par lesquels je veux faire passer mes personnages, les principaux événements que je veux qu'ils rencontrent au cours de leur vie, commençant par l'élément qui déclenchera leur "quête" et la façon dont leur historie se terminera, la conclusion bref ! ça, c'est seulement pour les personnages principaux... pour les secondaires, je dresse l'esquisse de leur passé, leur motivation, leur philosophie de vie ou leur vision du monde et aussi leurs grandes faiblesses, ce dont ils ont honte, peur, ce qui les rend en colère... ce que je fais aussi pour les principaux.

Mais pour répondre clairement à la question si l'intrigue forme le personnage ou l'inverse, je dirai platement les deux.

- Je fais d’abord un plan grossier de la psychologie de mon personnage et des points par lesquels je veux le faire passer. J’élabore ici l’intrigue en même temps que le personnage.
- Ensuite, j’imagine quels impacts peuvent avoir ces événements sur mon personnage, comment il va réagir, qu’est-ce que cela va changer dans sa vie. Ici, l’intrigue forme le personnage un peu plus en profondeur.
- Puis, maintenant que je possède le portrait psychologique de mon personnage, je sais parfaitement comment il peut réagir face à certains événements, je peux en déduire sa réaction et les actions qu’il commettra par la suite. Ici, le personnage influe sur l’intrigue.

C’est un peu complexe et abstrait tout ça … J’y vais surtout par déductions logiques à vrai dire, je commence par les grandes lignes de l’histoire et du perso et je précise les deux au fur et à mesure. Un exemple peut-être ?

-Un grand point : mon personnage doit quitter sa ville natale pour partir à l’aventure. C’est un guerrier qui sera emporté par la folie et le tout dans un contexte dark-heroic fantasy.

-Hum … pourquoi quitterait-il sa ville ? Ha ! J’ai trouvé ! Il n’a pas put devenir chevalier dans sa patrie natale, il a perdu un combat qui décidait de son sort. L’impact : il se sent faible, il a honte, il ne se croira jamais à hauteur d’homme, toujours il se percevra comme ce sale faible qui ne put se faire nommer chevalier. Il va commencer à détester ceux qui purent se faire sacrer chevalier et il veut démontrer sa force aux autres, histoire d’oublier son amère défaite. Donc, pour combattre, il va s’exiler.

-Bon, maintenant, un jour il rencontre un humain, un chevalier alors qu’il est dans sa nouvelle patrie. Il envie les chevaliers et veut prouver sa force sans oublier qu’il va sombrer dans la folie … résultat : Il va massacrer ce chevalier, il va l’occire sauvagement sous les yeux de ces valeureux camarades qui commencent à le craindre, sidéré par telle violence de la part de mon personnage principal. Mon perso prend un peu confiance en lui et continue à opérer avec pareille cruauté, il devient progressivement de plus en plus violent. Résultat : ça va causer des frictions au sein de la troupe qu’il avait à sa charge et il finira par se faire destituer. Sa destitution va le rendre fou de rage, il se sent trahi, il a honte d’avoir été victime de pareil complot donc … et je continue comme cela.


Aussi, il y a aussi une autre façon de procéder, parfois, un personnage forme un autre personnage, dans le sens que les actions d’un personnage vont influer sur la vie d’un autre, ce qui forgera son caractère davantage et je dois déterminer comment il va réagir aux actions de cet autre personnage. Peut-être que tout ce que je dis N’est guère des plus clairs… mais en gros, c’est comme cela que je fonctionne : à la fois l’intrigue forme le personnage et le personnage forme l’intrigue.

Xss
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Messagepar Xss » 16 Mars 2007, 04:12

Quelque chose à laquelle je viens de penser...Bon, j'ignore à nouveau si ça va aider quelqu'un si j'étale mon expérience personnelle mais bon.
Dans mon précédent post je présentais le cas où l'intrigue prend place dans ma tête, et où je me débrouille pour étoffer les personnages qui ne sont que de simples pions en gros...
Maintenant, il m'est arrivé une ou deux fois que des personnages m'inspirent pour des histoires...Le seul problème est qu'il est difficile de finir avec des personnages qui pourraient nous inspirer. Mais ce qui est vraiment intéressant quand on finit avec un personnage qu'on aime c'est qu'en plus de connaitre déjà plus ou moins sa psychologie, caractère, etc, on va vraiment le bichonner, lui et son histoire. Ce qui veut dire que dans mon cas, si je me mets à bosser sérieusement avec les persos que j'aime, je vais limite changer mes habitudes et faire un plan. Du coup là je sens que je vais répéter un peu ce qu'à dit Saulz. Je sais déjà ce que ce personnage aime, ce qui peut le faire souffrir. A partir de là je peux déjà commencer à tracer les lignes d'un récit qui pourrait convenir à ce type de personnage. Le fait qu'on se base sur un personnage qu'on bichonne énormément fait qu'on va vouloir lui offrir une "grande aventure" (limite comme un "cadeau" pour faire honneur à ce personnage qui représente autant pour nous...Oui, je pars limite en live là XD), résultat : à moins d'être le dernier des troufions, on ne va pas plomber l'image de notre héros charismatique en le mettant dans une histoire bête et méchante où "lui c'est le super gentil, qui doit se battre contre le super méchant", et où on finit avec des persos stéréotypés et inintéressants au possible, le tout dans une histoire basique (non pas que ce soit mal...Mon âme d'enfant fait que je peux aimer les histoires simples, avec un jeune héros intrépide qui se bat contre un méchant qui n'a pas une once de bonté : si les clichés existent, c'est qu'ils marchaient à une époque...Mais à présent, à moins d'être un véritable génie, les clichés ennuis...). Tout ça pour dire que plus ou moins involontairement, le fait de bosser avec perso qu'on aime va nous forcer à trouver une bonne histoire qui le mettra en scène (ou une histoire un minimum bonne...) , et une chose menant à une autre chose, certains pans de l'histoire vont nous permettre de développer encore plus notre perso (voir nos persos...Car du coup je sens qu'on va commencer à vraiment apprécier nos personnages secondaires), du coup cela nous permettra de développer encore plus l'histoire, etc...
Le plus souvent c'est l'histoire qui me vient d'abord en tête, et je peux vous dire que des fois je me mords les doigts pour faire en sorte que les persos soient intéressants et ne donnent pas l'impression de subir l'action. Pour le roman que j'avais rapidement prévu pour le Nanowrimo je suis parvenu à créer quelques personnages plus ou moins intéressants (donc certains j'ai vraiment finis par aimer : coup de pot!), mais d'autres en sont encore au stade de pions. Le plus souvent je parviens à avoir une histoire qui me semble intéressante avec des persos intéressants, mais dans ces cas là les persos ne sont que des "outils" dont je me sert pour bâtir une histoire : niveau émotion, entre eux et moi c'est le néant total.
Conclusion, si d'une façon ou d'une autre vous finissez par vous inventer un perso que vous aimez vraiment, vous serez sans doute capable de finir avec une histoire, plan, etc, qui tiendra plus ou moins la route et où vos persos ne seront pas des pions transparents (remarquez, si à mesure que vous écrivez votre histoire vous tomber amoureux de vos propres persos, ça ne sera que meilleur, et je ne crois pas que vous rallerez à l'idée de changer le cours du récit pour qu'il colle mieux à leur comportement).
...
Maintenant, comment finir avec des personnages qui vous inspireront vraiment? Ben...Il n'y a pas de recette miracle, c'est au petit bonheur la chance.
Dans mon cas c'est partis d'un simple dessin que j'avais fait en cours où j'avais essayer de dessiner un personnage dans le pur style "perso de jeux-vidéos pour gosses" : vous savez...Très jeune, tenue avec quelques gadgets, look spécial, et pour couronner le tout super trognon (le fait qu'il ressemble limite à un petit écureuil ou un truc comme ça n'y est pas pour rien! :lol: ). J'ai finit avec un perso que je trouvait visuellement charismatique, et voilà, ça été le déclencheur (donc si vous savez plus ou moins déssiner profitez-en pour bosser vos persos...). Des fois mon âme d'enfant refait surface, et il y a des symboles qui marchent très bien chez moi, comme le cliché du "jeune héro intrépide" (il suffit que je regarde le fameux AMV de Final Fantasy IX avec Elevation de U2 pour que je me dise "j'aime déjà ces persos alors que je ne sais rien d'eux...")...Et écouter à ces moments-là une musique qui m'inspire (et tant pis si c'est un morceau de dance débile) m'aide beaucoup à m'imaginer ce personnage dans diverses situations.
J'ai finit par garder ce personnage de côté pour une histoire plutôt destinée à la jeunesse qui prend forme dans mon esprit...Mais, étant comme je suis, l'histoire en question est très sombre, avec encore une fin moitié happy-end, moitié pessimiste...Mouais, si jamais j'écris cette histoire, je ne crois pas que ça finira dans la case "histoire pour enfants" (surtout que c'est dur à écrire), mais bon voilà, le jour où je m'y mettrais sérieusement je serais drôlement motivé je crois! :lol:
Bon voilà, j'arrête d'étaler ma vie XD

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Pépère
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Messagepar Pépère » 17 Mars 2007, 14:37

En ce qui me concerne les personnages font partis du plans. Disons qu'à la base dans ma tête l'intrigue nécessite des acteurs pour ses actions, et les héros ne sont encore que "ceux qui vont faire ceci, celà", mais cela vient essentiellement de mon incapacité à avoir dans l'esprit en un instant absolument chaque mot du livre et chaque détail de l'intrigue... dès que je me penche un peu sur la chose, ils gagnent en volume et deviennent réellement des entités autonomes.

Ce sont un peu, au milieu de la mer déchaînée de mon imagination au moment de la cogitation de l'histoire, des vortex qui aspirent de nombreux éléments.

Je n'y vois aucun inconvénient, parce que le stade "celui qui va faire" ne dure qu'un battement de cil, et s'il me prenait l'envie de me créer des personnages puis de les mettre dans une intrigue comme un enfant avec ses jouets, il y aurait aussi un temps avant que l'intrigue ne gagne en consistance, et même je trouve ce système plus artificiel, plus forcé : les intrigues donnent bien les contours des personnages (en fonction de la manière dont ils sont amenés à réagir), mais l'inverse n'est pas forcément vrai car l'intrigue s'appuie sur de nombreux éléments extérieurs aux personnages (souvent/parfois).



Tu dis que les personnages font les actions, mais ils réagissent également à d'autres actions, d'autres évènements...
Le Grimoire

Boire ou conduire, ni l'un ni l'autre

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Saile
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Messagepar Saile » 23 Mars 2007, 16:40

Pour ma part, c'est en quelque sorte comme les dissertations qu'on apprend à faire en philo. L'important, c'est l'intro et la conclusion : c'est ça qu'il faut avoir clairement à l'esprit.
Pour le développement, il s'agit d'un plan général où peuvent venir se greffer toutes sortes d'évènements. Je suis l'idée générale en passant par des checkpoints, des scènes que j'ai parfaitement en tête et qui sont clés pour la suite de l'histoire. L'intrigue et les personnages ne sont pas figés. La moindre idée qui me paraît bonne peut donner naissance à un nouvel évènement tant que mes checkpoints restent en place. Je rajoute des personnages si j'en ressens le besoin, et je profite de chaque occasion pour renforcer le "profil" de mes protagonistes (au point que parfois, un piètre soldat, avec le temps, devient un roi... mais c'est une autre histoire :lol: ).

Tout ça pour dire que c'est bien d'avoir une idée générale et des points importants dans l'intrigue, mais il ne faut pas tout figer. Un évènement ou un nouveau personnage peuvent parfaitement renforcer l'histoire. C'est comme le Paris-Dakar ou le Tour de France (je déteste ces exemples mais je n'ai pas trouvé mieux) : il y a un départ, une arrivée, des étapes à suivre, mais toutes sortes de choses peuvent arriver entre-temps. La seule différence c'est que je sais qui sera le vainqueur au final ! Je suis mes checkpoints mais je ne m'empêche jamais de rajouter une embûche supplémentaire ou une aide inattendue. C'est bien aussi de se frapper le front en se disant : "Mais oui, je vais rajouter ça, ça va être génial !".

Pour terminer, je pense que savoir qui sont ses personnages vraiment principaux (héros 1, héros 2, ami 1, ami 2, méchant 1, méchant 2) permet aussi de conserver une bonne cohérence dans l'histoire. Puisque ce sont eux que l'on voit le plus souvent, ce sont eux aussi que l'on verra réagir aux évènements, notamment à ceux qu'on n'avait pas prévu. Par exemple, mon méchant 1 veut rallier dans ses rangs le héros 2, que déteste mon héros 1, et cela fait partie de ma trame principale. Puis soudain, j'ai eu l'idée de torturer mon héros 1 en l'obligeant à se marier, chose que je n'avais pas du tout prévu dans mes checkpoints. Cela a fortement déplu à mon méchant 1 - héros 1 et méchant 1 se trouvant tous les deux dans le même camp. Sa réaction sera de s'attacher plus fermement encore à son idée de rallier dans ses rangs le héros 2, et de renforcer encore la haine de mon héros 1 pour mon héros 2 (tout en servant parfaitement les plans du méchant 2...). En gros, un évènement imprévu peut s'intégrer de façon parfaite à l'intrigue prévue quand on connaît bien ses personnages.

Mais bien sûr, à chacun sa méthode, le principal étant le résultat. Je doute que nos auteurs favoris écrivent tous de la même façon, et heureusement sinon les rayons des librairies seraient horriblement monotones.

lionel
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Messagepar lionel » 27 Mars 2007, 18:26

Christophe Lambert sur son site indique qu'il est nécessaire de créer son personnage principal à l'avance, ainsi qu'un plan, mais ce n'est pas que cela qui va donner de la profondeur, sinon le conflit.

Le conflit peut être extérieur, mais aussi intérieur (conviction, moral, ect...)

D'autre part, il faut pouvoir identifier rapidement et facilement le personnage par un trait de caractère et/ou une particularité physique.
Ex : le héros de XIII a une mèche blanche
Thorgal à une cicatrice sur la pommette

Prenez un livre de Jean Cristophe Grangé :
Le vol des cigognes : le héros à la paume des mains brulée.
Les rivières pourpres : le héros (Jean Reno) a peur des chiens.

Ces traits vont poser une deuxième intrigue sous jacente à la première, source possible de conflits et donc d'action...
Dernière édition par lionel le 27 Mars 2007, 23:07, édité 1 fois.

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Messagepar UNblue » 27 Mars 2007, 19:51

Je pense que l'articulation personnages-intrigue dépend du type de narration.
Si elle est centrée sur un seul personnage (le Héros) c'est assez simple : c'est son histoire et elle tourne autour de lui. Les éléments d'intrigue doivent être liés à lui, cf. 'Luke je suis ton père'. On peut élargir le procédé avec un groupe de personnages à condition qu'on entende pas trop rouler les dés ('quoi ! Tu es en fait la belle-soeur de l'héritière de l'archimage qui a tué mon père ?').
De l'autre côté d'un spectre assez large, les personnages réagissent aux événements plus qu'ils ne les créent ; on est alors dans des intrigues de type historique ou d'enquête.

De mon côté, j'ai tendance à planifier assez lourdement : je n'ai pas fait sciences-po pour rien !
En général je distingue les personnages principaux des personnages secondaires.
Pour les premiers, j'imagine d'abord l'intrigue, puis le type de personnage dont j'aurais besoin pour la développer. Une fois que je vois à peu près qui ils sont, je leur crée une histoire et un caractère en assemblant des petites idées qui traînent : des trucs plus ou moins importants qui les rendent réels, en évitant ce qui peut faire dériver l'histoire.

(Bon exemple : 'effectivement, avant d'être mercenaire j'étais dans les ordres. Et puis pendant la troisième guerre messique, je me suis dit que la seule façon de ne pas se retrouver devant la pointe d'une épée, c'était de tenir la poignée.' Il a un passé qui le rend intéressant mais on ne s'y attarde pas trop.
Mauvais exemple : 'avant d'être mercenaire, j'étais moine de l'ordre de Machaantrük, mais les barbares ont détruit le monastère, tué tous mes frères et dévasté la région, alors, seul survivant, j'ai décidé de prendre l'épée sacrée pour venger blablabla' Lui, il est du genre à avoir une trentaine de vendettas en cours de liquidation et un passé tellement houleux qu'il va faire chavirer l'intrigue.)

Après, les personnages secondaires sont eux, complètement fabriqués sur mesure pour l'intrigue, ce qui peut les rendre un peu superficiels si on ne fait pas attention.
Ecrivain, c'est une profession qui n'explique rien mais qui excuse tout.

lionel
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Messagepar lionel » 27 Mars 2007, 23:23

hitchcock disait qu'une bonne intrigue devait se résumer en une phrase.

La préparation en amont est importante, mais elle ne doit pas se sentir dans le texte. Qu'une tonne de bouquins ait été nécessaire pour donner de la crédibilité à une scène n'a aucune importance pour le lecteur.

Je reviens à nouveau à Christophe Lambert : ses livres pour adulte en particulier la Brèche sont très bien "calibrés". Il savait par avance combien de chapitre il allait écrire, où se trouvait les points d'intensité dramatique, le catharsis, ect... Il n'a rien laissé au hasard. C'est d'ailleur sans doute la raison pour laquelle il est l'un des rares auteurs français publiés chez fleuve noir.

J'ai lu dernièrement Chattam, Thelliez : leurs romans sont également bien conçus, j'entends par là que tout est mesuré et posé au bon endroit.

Un travail en amont (construction de l'intrigue, rythme, choix du point de vue...) est très important.

Attention également à la profusion des personnages secondaires : ils sont parfois le reflet et/ou les traits de caractère du personnage principal. La surabondance de personnages secondaires n'ait là que pour palier une intrigue qui sans doute s'essoufle...

L'économie de moyen et surtout l'efficacité sont donc aussi importants...

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Neryelle
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Messagepar Neryelle » 28 Mars 2007, 00:40

Moi ce que je fais, je pars d'un scénario original (par exemple mon dernier cas c'est un groupe employé comme mercenaires par un roi pour mater une rebellion mais ils finissent par rejoindre les rebelles) et pour donner de la profondeur à mes personnages je leur donne des spécificités qui font qu'on les reconnaîtra et qu'ils seront vraiment différents des autres personnages de roman :

- Mon héros est borgne et a en permanence un perroquet sur l'épaule qui lui donne des informations cruciales
- Le guerrier utilise deux épées en même temps et a une panthère pour l'accompagner.
- Mon personnage féminin a les cheveux rouges et est extrêmement belle, faisant souvent usage de son charme pour arriver à ses fins.



Non, en fait ce que je fais c'est que quand j'ai une idée de perso, j'ai souvent une idée de mini-histoire en une ligne qui va avec, ou éventuellement plusieurs, et du coup pour faire une construction histoire+persos ben faut juste prendre les minis histoires+persos qui vont bien ensemble, en en fusionnant/splittant éventuellement certains s'il y a des problèmes de redondance ou de trucs comme ça. Pis après ça fait un truc qui fait patchwork et avec une histoire un peu en bois, mais je présente juste comment je fais, j'ai pas dit que c'était l'idéal :p


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