les grands messages de vos histoires

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utika
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les grands messages de vos histoires

Messagepar utika » 16 Mai 2007, 12:52

Vous avez beau être auteur, vous avez des convictions, des valeurs, et parfois vous avez envie de les faire passer dans vos romans, sans forcément en faire un thème central, mais pour donner à votre oeuvre une petite touche supplémentaire au simple livre de divertissement.

Attention, je ne parle pas des messages universels, comme aimez-vous les uns les autres, l'amitié c'est géant, l'amour est plus fort que la mort, les chatons c'est mignon, le Bien gagne toujours sauf quand le Mal est plus fort, il faut être tolérant, le racisme c'est bon que pour les méchants sorciers qui s'habillent en noir et vivent dans des grottes, mais plutôt des préoccupations du style l'impérialisme américain, la mondialisation, la sauvegarde des retraites, les changements climatiques, l'oppression des poules qui boitent, les famines causées par les gouvernements, le sort des femmes battues, le trafic de drogue, la soi-disant maîtrise de l'immigration, la sécu à deux vitesses, bref des grands sujets de société qui vous turlupinent et vous donnent envie d'aller voter.

Comment abordez-vous ces grands thèmes qui vous tiennent à coeur dans vos romans ? Un copié-collé de ce qui se passe dans le monde réel, une réponse utopiste à ces problèmes, une parabole ?

Je serais surtout curieuse de voir des réponses de personnes écrivant de la Fantasy.

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Beorn
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Messagepar Beorn » 16 Mai 2007, 13:08

utika a écrit :l'oppression des poules qui boitent


:lol: :lol:
Caramba, mon idée serait donc déjà prise ?

C'est une question passionnante que tu ouvres là.
Ce que tu proposes, c'est extrêmement casse-gueule et bien souvent, c'est une erreur de débutant que de croire qu'on va s'attirer la sympathie du lecteur en servant deux ou trois clichés du café du commerce sur les délocalisations, les grandes multinationales, les politiques tous pourris ou ce genre de chose.

Mais quand c'est fait intelligemment, subtilement, c'est grandiose.

A mon avis, en littérature "blanche", il est encore préférable de foncer carrément dans le tas, de faire un roman SUR un sujet de société, s'il nous tient vraiment à coeur. Si tout le roman gravite autour, alors on aura vraiment le temps d'informer, de nuancer et d'analyser (voir l'excellent "Testament à l'anglaise" de Jonathan Coe :heart: sur la politique des années Thatcher, ça fait froid dans le dos)
M'enfin, un bon auteur pourra peut-être faire une petite pique réussie, pourquoi pas.

En fantasy, c'est plus coton. la plupart des auteurs n'ont en tête que de "faire juste une bonne histoire" (et encore, quand ils ont ça en tête, c'est déjà pas mal...)

Mais rien n'est impossible, je ne m'y connais pas assez, mais je suis sûr que ça a déjà dû être fait.
La fantasy permet de tout faire, notamment par allégorie, il faut juste en avoir la volonté.
J'écris en ce moment une histoire de fantasy médiévale inspirée (très vaguement) de la situation en France de morosité, de ras-le-bol et des miroirs aux alouettes que certains présentent à ceux qui ont perdu l'espoir / et aussi de thèmes écologiques. Je ne suis pas certain que ça transparaisse aux yeux du lecteur, mais moi, c'est comme ça que je le concevais... :lol:


En général, c'est plutôt la SF qui s'y colle traditionnellement, et c'est d'ailleurs pour cette raison que je n'aime pas la plupart des romans de SF, non pas parce que je suis contre le fait d'exprimer ses convictions, mais parce que très souvent, c'est lourd, téléphoné, tronqué, sans aucune subtilit (en général, on a l'éternel retour du fascisme, le contrôle policier, la pollution industrielle... des choses vues mille fois).
Dommage !
Je suis ravi quand j'en lis un bon dans ce genre, qui sait me toucher et me convaincre !

Par exemple, le petit "Tongre" édité par Le Navire, genre de SF, traite notamment de l'écologie, mais aussi de la domination et de la guerre, et ça marche, c'est magique.
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Beorn
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Messagepar Beorn » 16 Mai 2007, 13:20

Ah oui, je voulais dire aussi : attention à ne pas trop "intellectualiser" une intrigue.
De la réflexion, il en faut, mais de l'émotion aussi : n'oublions pas les personnages et leurs éternels conflits, ce sont eux qui portent le message au final.

Sinon, on écrit un essai, c'est encore autre chose.
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Chwip
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Messagepar Chwip » 16 Mai 2007, 13:41

Et là, je me rends compte que je n'ai aucun message si ce n'est qu'il faut aimer, se laisser aimer et croire en l'amour.


:shock: :shock: :shock:


C'est terrifiant. :evil:

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Messagepar ereneril » 16 Mai 2007, 13:41

Dans mon roman, la religion est très présente.

Ce qu'on apprend d'elle, et surtout de son origine, recoupe mon point de vue sur nos religions réelles.

Ce n'est pas un roman à message et la religion n'est pas le centre de l'hisoire mais j'ai quand même glissé mon point de vue sur le sujet. Ca reste cependant très ouvert et pas provocateur.
Les dés ont fini de rouler...

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Messagepar Neryelle » 16 Mai 2007, 14:25

Beorn a écrit :Mais rien n'est impossible, je ne m'y connais pas assez, mais je suis sûr que ça a déjà dû être fait.
La fantasy permet de tout faire, notamment par allégorie, il faut juste en avoir la volonté.


Dans les bouquins de Pratchett je trouve qu'il y a une présence relativement importante de thèmes comme le féminisme, l'intégration, la religion, la guerre, et même le libéralisme si je me souviens bien.


utika a écrit :Comment abordez-vous ces grands thèmes qui vous tiennent à coeur dans vos romans ? Un copié-collé de ce qui se passe dans le monde réel, une réponse utopiste à ces problèmes, une parabole ?


Perso c'est plutôt copié/collé de ce qui se passe dans le réel... la parabole (enfin, je considère que dire «les gens aiment pas les orcs justent parce qu'ils sont physiquement différents» c'est un copier/coller bête et méchant et pas une parabole du racisme), j'ai du mal : ça m'est arrivée de mettre des trucs en me disant «alors ça ça représente machin», sauf que je suis pas persuadée que le lecteur en ait la même lecture que moi (pis même moi quand je me relis je vois pas forcément la même chose :p).

Une réponse utopiste je pense pas, après disons que la réponse à des problèmes sera romancée évidemment, ne serait-ce que pour que l'histoire soit intéressante, pis en général j'aime bien les happy ends et tout, mais bon.

Sinon les thèmes... dans des romans de fantasy y'avait les trucs un peu «bateaux», en tout cas assez consensuels (enfin, en france, dans le milieu des gens qui lisent de la fantasy on va dire) : racisme, sexisme, lgbt-isme.

Après de plus spécifique on pourrait voir la question de la légitimité de la violence de savoir s'il faut être radical ou pour des compromis, etc.

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Messagepar Blackwatch » 16 Mai 2007, 17:08

Assez d'accord avec Beorn, c'est de un très casse-gueule surtout en fantasy et de plus il ne faut pas oublier les personnages.

Je pense qu'on peut aisément faire allusion à deux ou trois de nos misères humaines, de nos horreurs ordinaires tout en restant dans l'imaginaire. Ok, en fantasy, ce sera plus coton, comme on dit c'est déjà pas mal d'avoir une bonne intrigue qui tienne la route.

Mais sinon il y a réellement moyen de faire des allusions ou même de traiter de ces thèmes (autres que l'éternelle lutte du Bien contre le Mal). Comme tu dis, Utika, nous avons tous nos convictions. Alors, pourquoi les "supprimer" pour reproduire à peu de choses près le même schéma?
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Messagepar utika » 16 Mai 2007, 18:25

Beorn a écrit :c'est extrêmement casse-gueule
Forcément, mais si on ne prend pas de risque de temps en temps, on n'apporte pas grand chose à la littérature :cry:


Beorn a écrit :c'est une erreur de débutant que de croire qu'on va s'attirer la sympathie du lecteur en servant deux ou trois clichés du café du commerce sur les délocalisations, les grandes multinationales, les politiques tous pourris ou ce genre de chose.


Si déjà ils faisaient ça :cry:


Beorn a écrit :En général, c'est plutôt la SF qui s'y colle


Et c'est pour cette raison je crois que j'ai une nette préférence pour la SF. Subtil ou pas, réussi ou non, mais au moins ça en parle. Et c'est même très intéressant, quand on lit les ouvrages replacés dans l'époque où ils ont été écrits, de voir l'évolution (ou la non-évolution :twisted:) des préoccupations et des pensées. Je trouve que ça manque trop souvent en Fantasy. Pourtant il y aurait matière à faire, puisqu'on devrait en théorie avoir plus de latitude en Fantasy qu'en n'importe quel autre genre de littérature. Ou pas ? scratch


(sinon je suis d'accord avec toi : de l'émotion ! surtout de l'émotion ! et pour Chwip : ben des romans sans grands messages, il en faut aussi :P )
Dernière édition par utika le 16 Mai 2007, 18:26, édité 1 fois.

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Napalm Dave
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Messagepar Napalm Dave » 16 Mai 2007, 18:26

Dans le sens ou mon "oeuvre" principale est un roman ou fantasy et fantastique s'entrecroisent (il se passe sur plusieurs réalités), j'essaie de faire passer des "messages" mais plutôt par le vécu, les sentiments et surtout les dégoûts et les peurs de mes persos. Dans la "Chute des anges", c'est surtout le malaise des jeunes et l'enfance maltraitée qui sont au centre du contenu "polémique" (car il y a une part purement épique aussi): de plus je ne compare la Terre au monde imaginaire de Nékroôs que pour montrer les horreurs du premier monde (même si le deuxième est aussi porteur de violences et de disfonctionnements, n'allez pas croire que je fais l'apologie de la régression technologique et la monarchie^^). Surtout, tout est vu par les yeux d'une héroïne en crise qui est propulsée dans des évènements qui la dépassent.
Globalement, j'aime cultiver l'ironie dans mes récits et évoquer des thèmes propres à interpeller le lecteur, notament parce que je ne le prends pas pour un simple consommateur de littérature, passif et apathique. Pour autant, je ne montre pas de "voie de la raison" ni ne montre au lecteur ce qui me semble être l'idéal: je préfère le laisser réfléchir en analysant le malaise des personnages. Les thèmes un peu "polémiques" que j'introduis dans les récits de fiction, c'est la cerise pourrie sur le gâteau amer :evil: .

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Messagepar louve » 16 Mai 2007, 18:37

la tolérance peut-être dans mon roman La terre des loups.

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Messagepar Anilori » 16 Mai 2007, 19:21

La critique sociale, comme son nom l'indique, ça concerne la société, et plus particulièrement notre société, la seule, a priori, qu'il soit intéressant de critiquer. De ce point de vue la fantasy ne semble pas être le genre le plus adapté à ce genre de message.

En revanche, un monde imaginaire peut se prêter à de très belles réflexions sur la nature humaine dans ce qu'elle a d'universel, ou pas, justement : en quoi un type qui vit dans une société qui n'a rien à voir avec la nôtre nous est-il semblable ? Qu'apporterait à l'humanité la confrontation à d'autres espèces intelligentes ? L'immortalité ? La découverte du pouvoir universel ? A un niveau plus bas, quand peut-on préférer la guerre à la paix, la mort à la vie ?
Bref, dans ma conception, la fantasy serait plutôt un lieu d'interrogation que de transmission d'un "message". Mais ma culture fantasy est minuscule, et si ça se trouve, un jour je lirai un livre qui opérera magnifiquement ce genre de chose, et je ravalerai ce que j'ai dit.

En ce qui me concerne, comme je n'ai jamais prétendu écrire de la littérature, ni même des histoires à prendre au sérieux, le message est la dernière chose à laquelle je pense quand je me lance dans un truc. Après, si je vois que l'histoire se prête à une réflexion, je fais de mon mieux pour ne pas passer à côté, tout en restant assez discrète parce que je n'ai pas confiance en mes opinions de toute façon^^

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Messagepar Beorn » 16 Mai 2007, 21:31

Anilori a raison pour la fantasy je crois, elle se prête mal à étudier notre propre monde.
Bien sûr, ce n'est pas impossible (voire Pratchett comme dit Neryelle, bien que Pratchett soit un parodiste, et donc un peu à part), mais c'est moins naturel.

Je pense que tout peut être dit en fantasy, on peut parler du sida, de l'exploitation, de l'homophobie, de l'IVG, des femmes battues, de l'immigration ou du racisme... Il suffit de "l'habiller" en fantasy, seulement... ça paraît un peu contre nature avec un genre qui exalte plus volontiers des actions individuelles que de grandes causes collectives.

Autre possibilité : parler non pas de thème de société actuels, mais de faits historiques, comme l'invasion d'une terre par un autre peuple ou encore l'inquisition...

Dans mon roman, les thèmes de la colonisation (passé) et l'opposition capitale/province (présent) jouent un grand rôle, par exemple.
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Napalm Dave
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Messagepar Napalm Dave » 16 Mai 2007, 21:38

je pense que tout peut être dit en fantasy, on peut parler du sida, de l'exploitation, de l'homophobie, de l'IVG, des femmes battues, de l'immigration ou du racisme... Il suffit de "l'habiller" en fantasy, seulement... ça paraît un peu contre nature avec un genre qui exalte plus volontiers des actions individuelles que de grandes causes collectives.


Absolument, dans ce genre précis, il vaut mieux évoquer ce genre de thèmes à travers les héros et leurs vécus personnels. Dans la "Chute", j'évoque le Sida avec l'histoire de la pauvre amie de mon héroïne, qui développe les syndrômes d'une maladie inconnue dans le monde dans lequel elle a "chuté".

Pour la SF, le problème se pose moins: on peut davantage faire passer les débats "contemporains" grâce à l'uchronie, l'anticipation ou la parodie de notre époque.

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Messagepar Cian » 16 Mai 2007, 21:53

La fantasy, dans sa version anglo-saxonne (disons, traditionnelle) est rarement autre chose qu'un divertissement épique. Elle véhicule des valeurs morales et une conception de l'état ultra-réac.
Le héros, devenu roi qui guide son peuple. Lui, homme providentiel, au milieu d'un univers de brutes.
Je caricature à l'excès, bien sûr, mais il y a rarement autre chose que cette sorte de nostalgie du roi.
La même que les français perpétuent avec leur président-roi.
Bref, ce n'est pas dans cet univers que l'on verra la société dans sa diversité.


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Messagepar Napalm Dave » 16 Mai 2007, 22:02

C'est précisément ce qu'il faut chercher à casser et à dépasser. J'ai choisi une héroïne féminine d'abord parce que je préfère les héroïnes (plus cérébrales je trouve), ensuite parce que l'on s'éloigne un peu de "l'aspirant-roi Conan" (ceci dit, lisez Howard, vous serez surpris par la richesse de son univers).
Tout est amené à évoluer, et surtout les genres littéraires.

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Messagepar Beorn » 16 Mai 2007, 22:58

Cian a écrit :Bref, ce n'est pas dans cet univers que l'on verra la société dans sa diversité.


Bah, le seigneur des anneaux a été écrit il y a trèèèès longtemps... Tolkien est mort, et ça a changé depuis, c'est un genre très divers.

Dire qu'un genre ne peut pas faire ceci ou cela, c'est lui faire trop d'honneur.
Ce sont les romanciers qui inventent les genres, et ils en font ce qu'ils en veulent. :roll:
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Messagepar Roanne » 17 Mai 2007, 00:43

Ce sujet est super intéressant ! Passionnant même ! D'ailleurs j'ai lu avec un intérêt énorme les réponses, surtout celles de Beorn et Anilori. Très d'accord avec cette dernière, mais le livre que je viens de lire aborde des sujets qui montrent que la fantasy peut aussi aller au-delà des réflexions sur la nature humaine et véhiculer un message assez politique tout de même. Dans le livre en question, l'auteur montre clairement comment on est plus fort avec un pays unifié qu'avec des provinces qui se tirent dans les pattes, surtout face à l'adversité (double invasion, en l'occurence). Cela ne vous rappelle rien ? whistle

Sinon, pour mon cas personnel de faux écrivain, véritable dilettante... Dans mon récit, je ne véhicule rien. Mon objectif est de détendre mes lecteurs après une dure journée, de leur remettre le sourire aux lèvres, donc je ne vais pas leur prendre la tête.

Je l'assume, j'ai toujours revendiqué que j'écrivais du léger et de l'inconsistant :lol: et puis je n'aime pas les responsabilités qui risquent de me tomber dessus si je m'engage sur quelque chose de "sérieux".

Mince... trop tard... j'ai tout de même écrit 2 nouvelles pas neutres du tout en début d'année. Mais ça ne compte pas les nouvelles, n'est-ce pas ? :oops:

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Messagepar Neryelle » 17 Mai 2007, 01:07

Je sais plus trop les définitions exactes, mais il me semble que la Fantasy c'est pas que les histoires de rois et de chevaliers dans un moyen-age plin de dragons...

Je me souviens notamment d'un roman qui était de la fantasy western. Bon en l'occurrence je sais plus si y'avait un super message mais en tout cas c'était pas une histoire de roi au moyen-âge (bon une histoire de sherif ça change pas grand-chose au fond, ok :p)

Je sais pas trop si on doit dire que c'est de l'urban-fantasy ou du fantastique, mais vu que le côté «surnaturel» est clairement posé je dirais que Neil Gaiman c'est de la fantasy aussi... et ça change aussi... Y'a pas mal de Sandman où il me semble qu'il y a un côté social (je les ai ni tous en tete, ni tous lus, mais par exemple l'intro de "A game of you" disait un truc intéressant sur l'interprétation de l'épisode, du point de vue des normes il me semble), Neverwhere aussi avec le fait que le londre des encravatés puisse pas voir le londres fantastique des mendiant, en quelque sorte (si je me souviens bien aussi, spareil, ça fait longtemps).

«La saison de la sorcière» m'avait l'air au quatrième de couverture d'avoir un coté assez engagé, mais il se trouve que je l'ai perdu avant de l'avoir commencé donc je ne peux pas trop dire.

(Les films de zombies, ça compte comme de l'urban-fantasy ou de la SF ? :p)


Donc voilà c'ets quelques exemples en tête, alors je sais pas si y'en a beaucoup d'autres et si c'est minoritaire dans la fantasy, mais en tout cas déjà y'a pas que le moyen-âge, quoi.

Beorn a écrit :Je pense que tout peut être dit en fantasy, on peut parler du sida, de l'exploitation, de l'homophobie, de l'IVG, des femmes battues, de l'immigration ou du racisme... Il suffit de "l'habiller" en fantasy, seulement... ça paraît un peu contre nature avec un genre qui exalte plus volontiers des actions individuelles que de grandes causes collectives.


Ben je vois pas pourquoi il faudrait «l'habiller» ou pourquoi ce serait «contre-nature». Moi je vois les choses à l'envers : je me dis pas «je veux faire passer un message sur l'homophobie» avant de me demander «quel est le meilleur moyen ?» et de me dire «mais bien sûr, c'est la fantasy!» parce qu'effectivement, ce n'est pas le cas, si je vais dans ce sens là le meilleur moyen à mon avis c'est plutôt d'écrire un tract qu'un roman.

Par contre dans l'autre sens c'est plus logique : j'aime bien écrire de la fiction, et notamment de la fantasy. Du coup, j'en écris, voilà, c'est la fin, pas le moyen. Après, bon, il se trouve que moi je suis pas trop fan des héros rois et j'ai un peu de mal à m'identifier, donc mes héros seront pas trop des rois (encore que, mais bon). Finalement je me retrouve à avoir comme protagonistes un couple d'héroïnes. Du coup avec deux héroïnes lesbiennes, ben ça devient assez logique de parler un peu de sexisme et d'homophobie. Si à la place j'avais pris un docker qui a des conditions de travail minables j'aurais peut-être pu parler un peu de grève, de syndicalisme ou je ne sais quoi.

Enfin après évidemment la construction d'une histoire c'est propre à chacun mais c'et juste pour dire que je trouve pas que parler de tel ou tel thème soit aller contre la nature de la fantasy, qui pour moi est plus large que les histoires de rois et de chevaliers.

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Messagepar Beorn » 17 Mai 2007, 12:00

Neryelle a écrit :Ben je vois pas pourquoi il faudrait «l'habiller» ou pourquoi ce serait «contre-nature».


Parce que la fantasy invente un monde qui n'est pas le nôtre, donc, les problèmes de notre monde doivent être "adaptés" à celui-ci.

On ne peut pas parler de CAC 40 dans un monde où la France n'existe pas, ni de loi de 1975 sur l'avortement dans un monde où Simone Weil n'a jamais vu le jour.

C'est pour ça que ça "peut paraître" contre-nature : parce que l'existence d'un monde différent est une difficulté supplémentaire.
Généralement, l'invention d'un monde se prête mieux à tailler des personnages extraordinaires à qui il arrive des choses extraordinaires (cela fait sauter tous les obstacles du monde réel).

Neryelle a écrit :Moi je vois les choses à l'envers : je me dis pas «je veux faire passer un message sur l'homophobie» avant de me demander «quel est le meilleur moyen ?» et de me dire «mais bien sûr, c'est la fantasy!» parce qu'effectivement, ce n'est pas le cas, si je vais dans ce sens là le meilleur moyen à mon avis c'est plutôt d'écrire un tract qu'un roman.


Oui, tu as raison d'insister. Dans un roman, c'est l'intrigue et les personnages d'abord.
Beorn a écrit :Sinon, on écrit un essai, c'est encore autre chose.


Neryelle a écrit :Je sais plus trop les définitions exactes, mais il me semble que la Fantasy c'est pas que les histoires de rois et de chevaliers dans un moyen-age plin de dragons...


Ah oui alors, et Neverwhere est un excellent exemple : un vrai message sous-jacent mais inclus dans une histoire qui n'assène pas de vérité toute puissante ou de morale à coups de gros sabots.

Evidemment, on peut discuter à l'infini de savoir si c'est de la fantasy ou pas, mettons que pour moi, c'en est.
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Messagepar Cian » 17 Mai 2007, 12:07

Si on s'en tient aux "gros vendeurs", largement repris par Brag, par exemple, on échappe rarement à un monde médiévaliste (si je puis dire) avec une structure sociale pyramidale figée.
Le tout, matiné de l'apologie rampante de l'individualisme forcené de ses héros.
Il y a eu des études intéressantes quoique partisanes, réalisées sur la bd, qui mettaient en évidence ces archétypes que l'on retrouve dans la fantasy "classique" (et je ne parle pas spécialement de Tolkien).
Des auteurs comme Gaiman restent assez marginaux dans cet univers. Combien d'auteurs "originaux" dans une production industrielle "de prêt à rêver" ?

Cela dit, je constate, je ne critique pas. Je suis preneur d'un bon Gemmell. :heart:
Je n'ai pas non plus la prétention de connaître toute la production actuelle et passée. Je livre juste une impression.


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