Les accents

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Neryelle
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Les accents

Messagepar Neryelle » 14 Juin 2008, 22:06

Salut,

je me posais la question dans le cas d'un personnage supposé avoir un léger accent d'Europe de l'est.

Bon je compte pas sombrer dans la tentation de transposer l'accent dans le dialogue ("Yé choui portougueche" - oui, je sais, le Portugal c'est pas exactement l'Europe de l'est), sauf éventuellement si un autre personnage se moque de l'accent et le carricature ; mais la question c'est comment décrire les choses liées à l'accent.

Par exemple supposons que j'ai un personnage qui s'appelle "Jovan", que ça se prononce normalement "Yovanne" mais que quelqu'un qui le sait pas le prononce "geauvent". Comment on est censé décrire ça concrètement ? Je connais absolument pas les termes de prononciation, mais j'imagine que mettre une espèce de pseudo-transcription comme je l'ai fait là est pas génial dans un roman ?

Et, c'est là que c'est le pire, comment faire dans la fantasy ? Est-ce qu'on peut s'en tirer avec "un accent orc", "un accent elfe", un accent "nomdupaysien", etc, ou alors en tant que lecteur/auteur vous estimeriez qu'il faut décrire un minimum cet accent?

En fait c'est frustrant parce que je me rends compte que c'est quelque chose que j'ai complétement négligé jusque là, alors que pourtant l'accent peut dévoiler des informations intéressantes sur une personne, voire une culture (enfin là je suis moins fan, genre "l'accent chantant ils sont gentils, l'accent rauque ils sont méchants", mais je pense qu'on peut faire passer des choses plus intéressantes), mais je vois pas trop comment faire ça bien...

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Cibylline
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Messagepar Cibylline » 14 Juin 2008, 22:24

Personnellement, j'aurais tendance à dire "cet humain avait un fort accent orc qui fit douter nos héros de son origine" parce qu'en dire plus bride l'imagination du lecteur.
A aura peut-être envie de penser que l'accent elfe est chantant tandis que B le verra zézayant. Si tu n'en dis pas plus, chacun fera comme il voudra... sauf si le fait que ce soit chantant ou zézayant agit à un moment donné sur les évènements.
De même que je trouverais ridicule que, dans un monde imaginaire, on essaie de me dire que tel peuple à l'accent de tel coin de notre planète à nous.

Voilà, c'est mon avis et je le partage :lol:

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Sombreloup
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Messagepar Sombreloup » 14 Juin 2008, 23:00

Pour ma part, afin de ne pas casser le rythme par une description comme le propose Cibylline, je fais parler le personnage comme dans ton exemple assez caricaturé. Au fond ça donne pas si mal. Pour glisser des infos sur la provenance du personnage tu peux aussi lui faire appeler des objets dans sa langue d'origine à certains moments ou bien le faire jurer dans cette même langue. Et si quelqu'un lui demande ce que ça veut dire, tu lui fais donner une petite explication qui laisse comprendre d'où il vient, sans pour autant qu'il étale ses origines.
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Chwip
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Messagepar Chwip » 15 Juin 2008, 10:37

Ou alors tu utilises une astuce à la vartogue : un type doit écrire le prénom de ton héros et se trompe "Jovan, ça se prononce Yovanne, mais ça s'écrit JOVAN, c'est un prénom d'europe de l'est" ou un truc du genre.

Ou juste dire, si possible, "Jovan. Ca se prononce Yovanne, c'est un prénom blabla"

Ou alors tu laisses courir et savoir que tu sais le prononcer suffit à ton bonheur.

(Je suis pas fan de la technique de Sombreloup, je trouve ça lourd et moche. En revanche, j'approuve l'idée de Cib.)

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Thor
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Messagepar Thor » 15 Juin 2008, 12:02

voilà un problème interrsant...
je dirais avant tout que la manière de l'aborder va dépendre de ton approche stylistique sur ce texte: si tu est en mode narratif (je) ou (il)... ça change pas mal de choses, car dans l'approche narrative extérieure.
dans ls dialogues eux-mêmes, c'est épineux, car "l'erreur de langage, le regsitre et l'accent" sont ceux du "sujet/personnage" pas le narrateur/auteur, ça ne se traite pas nécessairement de le même manière.
Tout dépend donc de ta sensibilité, de l'environnement du récit, de son genre et de ton approche stylistique.
mais c'est déjà pas mal de se poser la question, souvent on y pense pas et ça peu décridibiliser certains personnages.

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paladin
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Messagepar paladin » 15 Juin 2008, 12:13

Oui, ou plutôt le personnage qui ne sais pas le prononcer dira: "Votre prénom c'est geauvent?
- Ca se prononce Yovanne, répond l'autre."

Pour la fantasy je serais assez de l'avis de Cibylline:

cibyline a écrit :Personnellement, j'aurais tendance à dire "cet humain avait un fort accent orc qui fit douter nos héros de son origine"


Ou alors on peut rendre une façon de parler, si on considère que les orques sont des être frustres, en écrivant phonétiquement:

"ON AI LAI GUERRIAI ORK E VOU VOU AITE KI?"
(Bon bien sur faut pas non plus en abuser!)
Ce qu'il y a d'admirable dans le fantastique, c'est qu'il n'y a plus de fantastique : il n'y a que le réel.

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Napalm Dave
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Messagepar Napalm Dave » 15 Juin 2008, 13:02

Je n'utiliserais pas personnellement le phonétique car les orcs entre eux n'ont certainement pas l'impression de parler avec des fautes, tout comme je trouve absurde de voir des allemands dans certains films de guerre parler entre eux en français avec l'accent allemand. Soit on traduit, soit on les fait parler dans leur langue maternelle.

Pour les accents, j'utiliserais plutôt des incises des descriptions, et peut être quelques artifices sur les lettres les plus marquantes ("s" en "z" etc.). Voilà un exemple de dialogue, dans un de mes écrits de fantasy entre deux humains une créature d'origine "extra terrestre":

" A votre plasse, je laisssserais la porte closse ! "
Nous nous retournâmes d'un bond, car une voix sans timbre avait parlé dans notre dos. La vision que j'eus à ce moment là me fit lâcher mon épée sous l'effet de la stupeur.
Il était là, derrière nous, debout sur le seuil bien que je ne saurais dire depuis combien de temps il nous observait. Grand-père Crêtes étaient maintenant pleinement visible : créature de haute taille aux membres filiformes. Son aspect dépassait celui de tous les ogres et monstres de légendes, car elle avait quelque chose de profondément inhumain tout en évoquant cependant celle d'un vieillard. Il n'était revêtu que des restes d'une tunique délavée laissant largement voir sa peau d'un gris étrange. A bien y regarder, elle n'était pas ridée mais plutôt plissée de profondes striures. Ce qui ressemblait aux moustaches d'un vieil homme étaient en fait de longues antennes tombant comme celles d'un poisson-chat. Il était appuyé sur une lourde barre de fer, presque aussi haute qu'un homme, et que je pris tout d'abord pour un sceptre. Je remarquai cependant que l'instrument était parcouru de reliefs, d'irrégularités, et était doté de deux poignées. A son extrémité, quatre gueules menaçantes étaient reliées à un mécanisme ; un instant, je pensai aux bouches à feu de l'armée impériale du Sudenreich. Grand-père Crêtes releva sa tête chauve et nous toisa de ses petits yeux laiteux.
" - J'ai sscélé ssette porte pour une exssellente raisson. Afin que resste confiné le mal qui affecta sse ssentre en emportant tous les miens !
- Ce...centre ? Finis-je par bredouiller.
- Ss'est un peu diffissile à exsspliquer pour vos essprits, mais sse que vous appelez " domaine des dieux " n'est qu'une insstallation bâtie par une anssienne rasse. Une rasse n'appartenant ni aux dieux ni aux hommes mais isssssue du ssiel. Je n'étais qu'un de leurs humbles sserviteurs.
- Venue du ciel ? Mais c'est impossible ! s'exclama mon grand-père d'une voix blanche.
- Détrompez vous ! Vos croyansses ne ssont établies que ssur des basses fragiles. Le ssiel est loin d'être vide, de nombreux royaumes le peuplent. Je ne ssuis originaire que de l'un d'eux. La ssciensse et la magie des consstructeurs de ssette sstassion m'ont affranchi de la vieillesssse et de la mort. Depuis trente de vos ssiècles, je veille, consscienssieussement.
- Veiller contre quoi, les pillards ? Nous ne voulions pas... "
Je m'efforçais de rester calme, puis je frémis en pensant que Grand-père Crêtes avait peut-être déjà deviné mon menu larcin de tout à l'heure. Mais il se contenta d'émettre un gloussement que j'interprétais comme un rire.
" - Aucun pillard n'est un danger car il n'y a rien de préssieux à prendre issi, sseule la mort est au bout du chemin. Mes maîtres ssavaient bâtir sse que vous appelleriez des puits vers d'autres ssieux, d'autres ssphères d'existensse. Ss'est en ouvrant l'une d'elles qu'ils ont réveillé une maladie, une terrible maladie qui tue les êtres forts et transsforme horriblement les autres. Par chansse, j'ai échappé à la contamination, ssans doute ma race n'est-elle pas affectée. Malheureussement, je ssuis ressté sseul issi, ssans moyen de rentrer. J'étais sseul et notre navire sseleste a fini par lentement se déssagréger...
- Un navire céleste ? C'est de la folie, dites moi que ce n'est pas vrai ! " intervint le vieux renard.
Mais une question plus importante me brûlait les lèvres :
" - Si nous sommes ici, nous allons mourir aussi ! Ce puit dont avez parlé est de l'autre côté, c'est ça ?
- Il y est. Mais l'effet de l'épidémie ss'est esstompé avec le temps. Tant que la porte resste closse, perssonne dans la vallée ne rissque rien. En revanche, les horreurs engendrées par se mal sse ssont multipliées. J'ai tout fait pour en réduire le nombre, mais je ssuis sseul. Ss'est contre elles que vous vous êtes battus l'autre ssoir ! "


En l'occurrence, le défaut d'élocution est flagrant car la chose parle une langue humaine pour laquelle son gosier n'est pas conçu.

Avez-vous remarqué à ce propos à quel point la plupart des textes de fantasy semblent faire impasse sur les problèmes de langues et de communication là où on ne parlait pas la même langue parfois dans le même royaume aux vraies époques anciennes? C'est bien ce genre de sujet pratique dans cette section! :wink:

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Messagepar Blackwatch » 15 Juin 2008, 13:16

Hum, désolée, mais appliquer partout des "s" aussi redondants... c'est un peu lassant. Et de plus, tu peux le faire aussi bien avec des "c", cela t'éviterait certaines fautes comme:

A votre plasse, je laisssserais la porte closse


Pour les accents, ce n'est pas neuf, Dumas l'employait déjà avec un perso allemand ( :P décidément!) dans la "Reine Margot". Je préfère en tout cas la solution de Cyb'.
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Napalm Dave
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Messagepar Napalm Dave » 15 Juin 2008, 13:22

En l'occurrence, la faute est volontaire et phonétique car la gorge de la créature est inapte à prononcer correctement la langue en question: une multitude "ccc" pouvant aussi se prononcer "x".

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Oph
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Messagepar Oph » 15 Juin 2008, 13:28

J'ai eu le problème inverse avec des humains qui parlaient une langue extraterrestre : les dialogues étaient évidemment tous retranscrits en français, mais je reprécisais de temps en temps que les humains avaient un accent épouvantable, quand l'écriture me laissait le loisir d'en parler.

Quant à la fantasy, je m'en suis tenue jusqu'à présent à des voyages où les protagonistes ne rencontraient que deux ou trois langues différentes, si bien qu'il y en avait toujours un pour se débrouiller partout.

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Vinyamar
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Messagepar Vinyamar » 15 Juin 2008, 13:50

Disons que je ne suis pas sûr que le héros sache ce qu'est une porte closse ? (clôzzzzze ?)

Le respect des langues entre royaume est quand même un problème pour le lecteur. Il m'arrive de faire parler quelques peuples dans leur langue, pour montrer qu'ils ont une langue à eux, mais forcément, le lecteur ne comprend rien (même avec des renvoi en bas de page, c'est fatigant).
Donc vouloir traiter le problème des langues de façon réaliste est, je pense, un écueil.

Dans les BD, ils résolvent souvent le problème en changeant la police de caractère utilisée quand deux personnes dialoguent dans leur langue. Ainsi le lecteur comprend, mais il sait que le héros lui ne comprend pas. Je crois que j'ai déjà vu ça utilisé. Sinon l'italique suffit aussi parfois à créer ce rendu.
Sauf si l'on ne veut pas que le lecteur comprenne ce que se disent les étrangers, mais alors il ne faut pas faire plus de deux phrases.


Pour l'accent, moi je préfère utiliser un peu d'argot (inventé), des expressions insolites, des mots à moitié avalés (avec des apostrophes), des choses comme ça.
Si l'accent ne peut pas être rendu de façon facilement lisible et compréhensible, je préfère déformer la grammaire et décrire l'accent.

exemple (inventés) :

- Corbacs et corbeaux ! s'exclama l'homme avec un accent rude qu'ils ne connaissaient pas. C'n'est pas du tout c'que j'imaginais à vot' sujet. Disons, si vous n'direz rien, que c'est pas c'qu'on m'avait dicté sur vous !

Les fautes grammaticales et le vocabulaire inhabituel suffisent à récréer naturellement et presque obligatoirement un accent ! (même si on ne sait pas trop lequel).
Autre exemple, moins campagnard !

l'homme reprit, de son accent particulier, légèrement pincé :
- Fhué ! On reconnait que vous n'êtes pas du coin, je dis, vous autres ! Cela se voit notamment parce que, hué !, votre gringalet là, il n'est pas vêtu comme on se vêt par ici ! Quoiqu'on vous dise, vous passerez aussi inaperçus dans la cité qu'une citrouille dans un verger !!

Ces expressions inhabituelles suffisent aussi à montrer qu'on est dans une autre région, avec d'autres coutumes, et une façon de parler différente, qui sous-entend un accent qu'on n'a pas besoin de rendre phonétiquement.

En tout cas, c'est mon avis.
Dernière édition par Vinyamar le 15 Juin 2008, 13:58, édité 3 fois.

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Napalm Dave
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Messagepar Napalm Dave » 15 Juin 2008, 13:53

Pour mon roman fantasy "La chute des anges", j'avoue avoir un peu contourné le problème: l'héroïne est à moitié fée, élevée dans notre monde certes, mais elle cette capacité innée et en partie magique de communiquer en langue féérique avec les fées du monde dans lequel est atterri. Par contre, elle n'entend rien aux langues humaines locales ni à leurs dialectes dérivés tels que l'orwhalien ou le corlandais, ce qui n'est pas sans poser quelques problèmes au départ^^.

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Ookdelph
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Messagepar Ookdelph » 15 Juin 2008, 15:08

Napalm Dave a écrit :En l'occurrence, la faute est volontaire et phonétique car la gorge de la créature est inapte à prononcer correctement la langue en question: une multitude "ccc" pouvant aussi se prononcer "x".


euh... et depuis quand tu prononces les "s" avec la gorge, toi ? :shock: C'est peut-être le cas de ta créature, mais là, on dirait juste une bonne grosse absurdité.


Pour ma part, j'ai des personnages parlant des "dialectes" différents de la même langue : dans ce cas je me contente de mentionner s'il le faut qu'ils parlent dans telle ou telle variante, ou je dis juste qu'un personnage n'a pas compris ce qu'a dit l'autre.

Dans le cas un peu particulier d'une créature qui vient d'être découverte, le personnage qui la voit pour la première fois a du mal à croire qu'elle parle rééellement, et n'évoque donc que les sons qu'elle émet (cliquètements et sifflements)

Pour le reste je ne sais pas encore, mais selon les cas j'opterai sûrement pour quelque chose comme l'idée de Sybille (l'évocation) et quelques exemple du langage parlé...

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Napalm Dave
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Messagepar Napalm Dave » 15 Juin 2008, 15:20

euh... et depuis quand tu prononces les "s" avec la gorge, toi ? Shocked C'est peut-être le cas de ta créature, mais là, on dirait juste une bonne grosse absurdité.

Oui oh hein, gorge, gosier, organes de la parole tout ça à prendre au sens large hein? J'ai fait fac d'histoire, pas orthophonie non plus!
L'extrait n'était là que pour illustrer et il vient d'une nouvelle publiée, ce qui prouve qu'elle ne devait pas être si absurde que ça.

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Thor
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Messagepar Thor » 15 Juin 2008, 15:37

Ce problème n'a pas de solution type.
Il soulève et met une évidence deux soucis qu'un auteur doit garder à l'esprit:
01 : la crédibilité de son personnage,
02 : la lisibilité de son texte pour le lecteur qui ne sera ni troll, orc ou alien.. mais bel et bien un humain du XXIème siècle.
Trouvr un quilibre entre ces deux impératifs, dans le respct du cadre que son approche stylistique, son environnement de genre "sf ou fantasy ou polar ou... roman ou nouvelle" impose pour servir au mieux la "problématique" que ce qu'en tant qu'auteur on veut exprimer et sur quel "ton" on l'aborde ; sérieux, déconne, etc. Les priorités peuvent évoluer en fonction de chacun de ces paramètres.
Donc,à mon avis, c'est un peu du cas par cas. Il convient juste à l'auteur d'être au clair (en amont ce serait mieux), de ce qu'il veut dire véritablement : du coup, y a-t-il un intérêt à exprimer l'accent d'un "sujet" secondaire ou principal pour ce récit ?

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Messagepar Napalm Dave » 15 Juin 2008, 15:41

Voilà qui est plutôt sensé: pour reprendre l'exemple des orcs, le jeu de rôle warhammer les fait parler en "phonétique plein de fautes" mais c'est pour mettre un peu d'humour dans un univers déjà très violent. Tandis que quand Sam espionne les conversations des orcs dans un corridor en Moirdor, il ne rate pas une bribe de leur conversation qui est très sérieuse: Tolkien nous explique dans les appendices que les orcs utilisent une forme altérée de langage commun d'origine humaine pour communiquer entre orcs de différentes sortes si je me rappelle bien. Le ton est plus grave et plus sérieux ici, en effet.

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Messagepar Thor » 15 Juin 2008, 16:11

En attendant cette question méritait d'être posée.
je sens que je vais la reprendre en débat (avec à la clé un exercice) dans mes groupes & ateliers d'écriture Génésis et SFA (au moins eux)
Il est vrai que j'écris beaucoup d'historique (autre genre, autre codes): mais comme on ignore l'accent des égyptiens à Alexendrie lors de l'incendie de la bibliothèque... c'est un aspect qui est rarement abordé dans cette littératur; c'est peut-être dommage... (je vais penser à ça maintenant)

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Messagepar Kran » 15 Juin 2008, 19:28

Cela me fait toujour penser à Balzac:


- Hau crante callot! fichi pédate ki tord! Cria-t-il. Sante frante si di haddrappe cedde foidire.

A ces mots, cent francs, le cocher se réveilla, le valet de l'arrière les entendit sans doute dans son sommeil. Le baron répéta l'ordre, le cocher mit les chevaux au grand galop, et réussit à rattraper, à la barrière du Trône, une voiture à peu près semblable à celle où Nucingen avait vu la divine inconnue, mais où se prélassait le premier commis de quelque riche magasin, avec une femme comme il faut de la rue Vivienne. Cette méprise consterna le baron.

- Zi chaffais âmné Chorche (prononcez George), au lier te doi, crosse pette, ile aurede pien si droufer cedde phâmme, dit-il au domestique pendant que les commis visitaient la voiture.

- Eh! monsieur le baron, le diable était, je crois, derrière, sous forme d'heiduque, et il m'a substitué cette voiture à la sienne.

- Le tiapie n'egssisde boinde, dit le baron.


J'ai toujours trouvé le personnage de Baron de Nucingen lourd et pénible à cause du parti pris de Balzac de transcrire son épais accent germanique, mais finalement, je ne pourrais l'imaginer autrement. :lol:
La vie est une histoire, racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien.

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Messagepar paladin » 15 Juin 2008, 22:42

Baudelaire aussi,dans sa traduction d'Edgar Poe, donne un accent germanique trés lourdingue à "L'ange du bizzare" ("Histoires Grotesques et Sérieuses")

on peut effectivement rendre certaines sonorités comme le sifflement sur les "S" : sss ou un son gutural en remplaçant les "c" par des "K" par exemple, mais je me demande si le plus simple est de dire au départ que le personnage a un accent, quitte à mettre ses dialogues en italique pour montrer la différence...
Ce qu'il y a d'admirable dans le fantastique, c'est qu'il n'y a plus de fantastique : il n'y a que le réel.



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Messagepar Neryelle » 16 Juin 2008, 00:22

Je pense que ça dépend aussi si l'accent est très prononcé ou pas. Si c'est le cas, ou que quelqu'un caricature un accent d'un autre, ça peut être logique que ça influe sur la transcription des dialogues; en revanche si c'est un accent assez léger de quelqu'un qui parle bien une langue étrangère mais simplement ne met pas les accentuations toniques au bon endroit et prononce un peu mal certaines syllabes mais juste très légèrement, ça parait logique de mettre juste des dialogues "normaux".

Après je pense que certains auteurs s'en sortent mieux que d'autres au jeu de la transcription d'accent et personnellement je sais que c'est un jeu que je préfererais éviter pour l'instant. (Ça doit aussi dépendre des accents et langues. Du genre quelqu'un qui utilise le son de la "jota" espagnole par exemple, pour le transcrire en français ça doit être drôle)


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