En fac de droit, à Assas.
Un prof de droit civil passe son temps à faire de la retape pour le RPR (oui, je sais, c'est vieux, mon histoire). 10 mns de droit civil, 40mn de politique pasquaïenne.
Le même, examen oral, ma deuxième première année : la fois d'avant, il propose ses cours sur polys. Cette année là, il s'est fait éditer. Prix du livre : 4X celui du poly que j'ai déjà. Différence : l'introduction.
Il pose des questions sur l'introduction à tous les élèves qui ont repiqué. Et il me coince, évidemment. Je lui explique : il me répond "Mademoiselle, quand on a pas les moyens de faire des études, on en fait pas."
La grande gueule de service lui a balancé son bouquin (posé en évidence sur la table) dans la tronche. Il m'a mis 0,5 pour ne pas subir d'enquête (ils en faisaient à chaque 0). J'ai eu mon année. Je l'emm...
Histoire. Licence. Je quitte mon mec avec lequel je venais de vivre quatre ans dans des circonstances particulièrement difficiles, juste avant les partiels. Choquée, je fais volontairement des impasses. D'excellents résultats partout où je n'en fait pas. En socio-histoire médiévale, je me tape 7, parfaitement normal.
Le prof me rend ma copie, avec celle de deux autres malheureuses : "avec des résultats pareils, j'imagine que vous avez pleinement conscience que vous n'avez rien à faire à l'université ? Vous n'avez pas les moyens intellectuels pour ça" Je suis déjà plus âgée, très soutenue par mes autres profs, j'ai -toujours- ma grande gueule pour moi : je l'envoie chier grave, je lui fait un scandale et je le traîne dans la boue. Et je suis tellement bonne qu'il est obligé de me mettre un 13 à la fin de l'année. J'ai mon module.
En DEA, manque de bol, il se retrouve le seul à faire "médiéval", pour cause de changement d'affectation de celle qui m'avait toujours encouragée. Si je vous dis qu'il n'a jamais voulu de moi, ça vous étonne ?
Je me console en me disant qu'au moins les deux autres filles auront réussi leur année malgré tout, un peu grâce à moi et à ma gueulante...
Melle Edith : je précise que ces deux années là, j'ai eu aussi des profs merveilleux dont je me souviens encore avec émotion...