Beorn a écrit :Ce n'est pas le cas au Canada ou les liens économiques avec la France sont moins forts, ni apparemment en Suisse. Pourquoi ? Je n'en sais rien ; peut-être que les distributeurs en Suisse sont moins liés avec la France.
Pour le Canada, je sais pas, mais pour la Suisse, ils sont liés aux distributeurs français, sauf que c'est eux qui choisissent les prix et c'est encore eux qui choisissent quand ils les mettront en soldes.
Le prix des livres est fixé en France par les éditeurs et imposés aux libraires par la loi Lang. Lors de l'importation pour le marché suisse, les diffuseurs appliquent au prix français une majoration, très variable d'un diffuseur à l'autre, fixée sous forme de "tabelle de conversion". Ce mécanisme permet aux diffuseurs de fixer des prix pour la Suisse qui sont nettement supérieurs aux prix français.
Pour l'exemple Harry Potter :
Pour la sortie du tome 6 anglais, je suis allée dans un librairie Suisse, on m'a fait -30% sur le livre et en prime, on m'offre le tome 5 gratuitement.
En France, à la sortie du tome 6 en Français, le livre est vendu à plein pot.... pourtant, 800 000 exemplaires sont vendus en une seule journée !
Je vais en Suisse, la version française est à -30% sur le prix éditeur.
Pour le tome 7, à Waterstone's sur Picadilly en plein centre de Londres, le livre on me l'a fait à -50 % ! Ce soir là, il s'est vendu 1,8 millions d'exemplaires !
A Paris sur la Fnac des Champs Elysées pour la VF, on me le fait plein pot ! (1,15 millions d'exmplaires en 48 H). Je retourne en Suisse, il est à -30 %.
Si les distributeurs français n'étaient pas bloqués par la Loi Lang, sur le coup, ils auraient fait de même... ils pourraient même le vendre à 1 € symbolique.
Mais voilà, c'est Harry Potter et c'est un cas à part... ça représente des chiffres faramineux. C'est pas le cas de tous les best-seller.
Pourtant, même avec les prix plein pot, ça n'arrête pas les acheteurs.
Après, voilà quoi... tu te retrouves qu'avec des grandes enseignes. Les petites libraires de quartiers... elles ont tendances à disparaître.
Ok, les best-seller sont moins chers, mais en Suisse, y a plus cette diversité, les Nestiqneven, des Nuit d'Avril et même des Oxymore... j'en trouve pas sur les rayons !
Je suis obligée de commander si je veux ça.
Et à côté, les autres bouquins, des Bregelonne par exemple, sont plus chers qu'en France. Voilà comment ils compensent.
Beorn a écrit :Les prix baissent dans un premier temps sur quelques titres très vendus, et puis les petites librairies (et petits éditeurs) disparaissent. La concurrence devient moins vive : les prix peuvent remonter.
Pour 1 bouquin donné, le prix varie au cours du temps : cher au lancement, vite soldé, puis cher à nouveau quand il n'est plus en stock.
Quant aux autres bouquins, soit ils disparaissent, soit ils deviennent des raretés, leurs prix montent (tu me diras, puisque plus personne ne les achète, ils ne pèsent plus beaucoup sur le prix moyen...)
Exactement.
Quitte à payer plein pot, au moins, j'aurai de la diversité !
En plus, c'est la bataille inverse en Suisse en ce moment. Ils veulent essayer de remettre en route le prix unique, parce que certains abusent sur les prix.