Editer des auteurs, pourquoi faire ?

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Chwip
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Messagepar Chwip » 01 Sep 2007, 10:54

En passant, parce que ce "débat" m'agace profondément.

C'est bien gentil de prendre les éditeurs pour des cons.
Souvent, on ne sait qu'un bouquin est hors ligne que dans les derniers chapitres. Ce qui signifie qu'il faut se taper de lire pratiquement jusqu'au bout si ce n'est jusqu'au bout.

Petit découpage en termes de temps :

Lire un manuscrit avec attention de manière à faire un commentaire très détaillé : quinze à vingt heures.
Lire un manuscrit de sorte à vérifier qu'il est simplement dans la ligne et "potable" : dix à quinze heures.

Donc on peut raisonnablement tabler sur une vingtaine d'heure en moyenne pour s'occuper d'un manuscrit, rédiger sa fiche, débattre en comité.

Lambertine, dans ton boulot, est-ce que tu aimerais qu'on te pompe 20 heures pour un truc qui ne te concerne pas ?
Je ne sais pas ce que tu fais dans la vie, mais admettons que tu sois, par exemple, une illustre chef cuisinier. Tu demandes à ton subalterne de préparer une sauce au roquefort pour accompagner la splendide pièce de viande que tu prépares. Au bout de plusieurs heures, ton subalterne se ramène avec une ratatouille cramée. Tu n'aurais pas un tout petit peu les boules ? Perso si.
Et pour les éditeurs, ça arrive tous les jours.

Pourtant, les lignes éditoriales sont claires. Et dans le doute, envoyer un message décrivant l'histoire en demandant si "ca pourrait coller" ne coute pas grand chose et épargne tout le monde.

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Messagepar lambertine » 01 Sep 2007, 11:26

Je prends pas les éditeurs pour des cons. C'est même tout le contraire. Mais concernant les lignes éditoriales, il ne faut pas exagérer non plus : quand il faut arriver aux dernières pages pour se rendre compte qu'un bouquin ne correspond pas à la ligne éditoriale, c'est qu'il n'en est pas si éloigné que ça. Et c'est dont je parlais plus haut : est-ce que Dune est de la Fantasy ? Est-ce que Ramses est de la Fantasy ? Pour moi, c 'est clairement"oui", mais ce n'est pas le cas pour beaucoup d'éditeurs, je suppose. Et si je me trompe, d'autres peuvent se tromper.
En ce qui concerne les bouquins clairement HS, là, ilne faut pas nous prendre pour des cons : on ne met pas plus de 5 minutes à se rendre compte qu'un livre de cuisine ou de souvenirs de vacances n'est pas de la SF et qu'un recueil de poèmes n'est pas de la Fantasy épique. Je peux admettre que c'est agaçant de les recevoir, mais il ne faut pas pousser non plus : les poubelles sont faites pour s'en servir et quand je parlais de réponse, je ne pensais pas à ce genre d'âneries.

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Messagepar Chwip » 01 Sep 2007, 11:57

Tu sais, c'est pas parce que le doute subsiste jusqu'à la fin que c'est "proche de la ligne", loin de là. Exemple : j'ai lu un roman. C'était une enquête d'une journaliste, à qui il arrive des évènements surnaturels. On pourrait se dire "cool, du fantastique", sauf qu'à la fin on se rend compte que c'est de la SF.

Pour ce qui est de la poubelle malheureusement pour les manuscrits papier, on ne peut pas les y faire passer directement. Parfois, il est demandé à ce qu'il soit restitué.

Enfin, même si ça prend 5 minutes pour s'en rendre compte. Multiplié par le nombre "d'erreurs", et ça augmente de manière quasi-exponentielle !

Quant à Ramsès, où tu as vu que ça pouvait être confondu avec de la fantasy ? :shock: Je m'interroge...

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Messagepar Sand » 01 Sep 2007, 12:50

Chwip a écrit :
Quant à Ramsès, où tu as vu que ça pouvait être confondu avec de la fantasy ? :shock: Je m'interroge...


Dune pareil. :shock:

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Messagepar adu » 01 Sep 2007, 12:55

Toute fantasy est de la S-F, toute S-F n'est pas de la fantasy.

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Messagepar Sand » 01 Sep 2007, 13:23

:shock: :shock: :shock:

N'importe quoi ... :roll:

Cette affirmation ne fonctionne ni selon les définitions françaises des mots, ni selon les acceptations anglaises. Je ne sais pas d'où tu la sors.

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Beltane
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Messagepar Beltane » 01 Sep 2007, 13:34

Adu a raison.

A l'origine, tous les bouquins de fantasy sortaient sous le label science-fiction, pris au sens large. Les Ténébreuse, les Elric, le Dit de la Terre Plate... j'en possède les vieilles éditions Pocket, avec les couvertures signées Siudmak, et elles sont toutes labellisées SF.

Ce n'est que plus tard que les éditeurs les ont étiquettées Fantasy.

Et c'est toujours source de confusion, voire de querelle, sur les listes orientées SF pure et dure, prise dans son sens plus restrictif.

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Messagepar lambertine » 01 Sep 2007, 14:29

Il ne faut quand même pas rigoler non plus : quelqu'un qui envoie un roman hors ligne éditoriale à un éditeur demanderait à récupérer son manuscrit ? C'est du n'importe quoi, voire de la goujaterie.

Pour Ramses, c'est simple : ça a beau se passer dans une Egypte ancienne correctement reconstituée, c'est bourré de magie et d'interventions divines et surnaturelles. Ben pour moi un bouquin où les Dieux permettent à un homme seul de battre une armée, où on envoûte une femme en brûlant son châle par petits bouts et autres trucs du genre, c'est de la Fantasy. Rajoutez-y les intrigues politiques mâtinés de conflits familiaux habituels et la guerre contre l'ennemi extérieur...

Et Dune : Dans les 2 premiers, comme dans les Enfants, ça a beau se passer dans un futur lointain, on a le cocktail habituel de lutte pour le pouvoir, de méchants très méchants, trahison, nature hostile,pouvoirs inexpliqués (ben non, l'Epice ce n'est pas une explication) ou carrément magiques (l'"eau" donnant la préscience à Alia dans le ventre de sa mère, Leto II se transformant en "ver" pour trouver l'immortalité)), les créatures mythiques (les fameux Vers, justement), le peuple "sauvage", les armes blanches, l'Elu etc... Par contre, les machines sont très peu présentes. Ben pour moi c'est de la Fantasy, la part SF étant très réduite.

Et quand on remarque que Ambre, ou A la Croisée des Mondes sont estampillés SF chez Folio, on a le droit de se poser des questions, et de se dire que la limite n'est pas si évidente que ça.
Dernière édition par lambertine le 01 Sep 2007, 14:38, édité 1 fois.

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Messagepar adu » 01 Sep 2007, 14:32

Beltane a écrit :Adu a raison.

A l'origine, tous les bouquins de fantasy sortaient sous le label science-fiction, pris au sens large. Les Ténébreuse, les Elric, le Dit de la Terre Plate... j'en possède les vieilles éditions Pocket, avec les couvertures signées Siudmak, et elles sont toutes labellisées SF.

Ce n'est que plus tard que les éditeurs les ont étiquettées Fantasy.

Et c'est toujours source de confusion, voire de querelle, sur les listes orientées SF pure et dure, prise dans son sens plus restrictif.


Comme le souligne Beltane, historiquement j'ai raison. whistle
Vive mon papa qui m'a enseigné les vieilles rixes fantasy-SF et la gueguerre éternelle entre les genres.

Ah le badge que l'on portait en convention de S-F où il était marqué : le seul bon hobbit est un hobbit mort.

:cool:

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Messagepar Sand » 01 Sep 2007, 15:04

Ce n'est pas parce qu'historiquement les éditeurs étaient des abrutis que c'est une raison ^^

Les étiquettes ne sont que des étiquettes, les genres littéraires n'en dépendent pas vraiment.

(on a bien de la pure SF en collection "blanche")

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Messagepar Beltane » 01 Sep 2007, 15:24

Ils n'étaient pas des abrutis, Sand.

C'est simplement qu'on avait un tronc commun, bien commode, dans lequel on rangeait toutes les oeuvres relevant des littératures de l'imaginaire. Et puis, peu à peu, ce tronc tout nu a vu germer des branches et des rameaux, parce que ces littératures se développaient, grandissaient, mûrissaient, et qu'on a pu dégager des tendances.

Encore aujourd'hui, il y a débat sur le sens du mot science-fiction. Parce qu'il peut :

- soit désigner, dans son sens large, les littératures de l'Imaginaire
- soit désigner, dans son sens restreint, uniquement les textes imaginaires s'appuyant sur la science

Mais la science elle-même a évolué, ainsi que l'image qu'on s'en fait. Dans la première moitié du XXème siècle, on croyait dur comme fer que la science allait finir par démontrer les incroyables capacités du cerveau humain, et tous les récits basés sur la télépathie, par exemple, étaient considérés comme scientifiques, donc SF.

Or les travaux plus récents ont écarté la probabilité de l'existence de la télépathie, et maintenant, les récits qui s'appuient sur elle sont considérés comme non scientifiques, donc* de fantasy (à la limite, il existe une étiquette science-fantasy, quand on a du mal à départager les deux, ou quand on veut "déclasser" Ténébreuse :P ).



*ce n'est pas mon raisonnement, c'est celui que je constate chez nos grands anciens, spécialistes de la question.

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Messagepar Sand » 01 Sep 2007, 15:31

J'exagère avec le terme abruti, mais disons qu'ils ne se cassaient pas la tête, avaient une collection, et bah, on va ré-inventer l'eau tiède pour une ou deux séries, hein ! elles iront très bien avec l'étiquette qui existe, même si ce n'est pas la bonne ^^

Oh, et j'en profite pour ajouter que les éléments typiques du conte initiatique se retrouvent plus souvent en fantasy qu'en SF, mais qu'ils ne sont la propriété ni de l'une ni de l'autre : Dune, c'est de la SF ^^

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Messagepar Chwip » 01 Sep 2007, 15:31

lambertine a écrit :Il ne faut quand même pas rigoler non plus : quelqu'un qui envoie un roman hors ligne éditoriale à un éditeur demanderait à récupérer son manuscrit ? C'est du n'importe quoi, voire de la goujaterie.


Ah, tu trouves ? Bienvenue dans le monde de l'édition. :lol:

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Messagepar Beltane » 01 Sep 2007, 15:50

Normalement, si on veut récupérer son manuscrit papier, on doit joindre à son envoi une enveloppe timbrée (au bon format et au bon tarif) avec son nom et son adresse dessus, et préciser dans sa lettre qu'on souhaite cette réexpédition.

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Messagepar Chwip » 01 Sep 2007, 15:57

Encore heureux. :lol: :lol: Manquerait plus qu'en prime ils nous demandent de le renvoyer sans avoir prévu de quoi le faire !

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Messagepar Cian » 01 Sep 2007, 18:32

Et hop,
je viens de me farcir tous les posts d'un coup pour me passer les nerfs (mon scanner refuse d'obéir, cet abruti, alors que j'en ai désespérément besoin :evil: ).
Il faut reconnaître que ça balance méchamment. Bonjour l'ambiance...
Et c'est un spécialiste de la mauvaise foi qui vous le dit :cool:

Je n'en rajouterai pas une couche, vous vous débrouillez très bien sans moi. Je dirai juste que j'aimerais bien éditer des livres parce que c'est un bien beau métier, mais que je resterai le plouc qui envoie le sien, parce que je n'en ai aucune compétence.
Donc respect à ceux qui le sont, bons ou moins bons, passionnés ou déprimés, car à moins d'être propriétaire d'une grosse maison d'édition, on ne peut pas faire se métier sans aimer la littérature.

C'est à l'auteur de se bouger le cul, au moins un minimum, histoire de prouver à son éditeur qu'il se sent concerné par ce qu'il a écrit.
(Et c'est bien pour cela que je suis mitigé à l'idée d'être éventuellement publié un jour...).


Cian, tigre de plume
Un songe, sinon rien
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Messagepar lambertine » 02 Sep 2007, 09:15

es étiquettes ne sont que des étiquettes, les genres littéraires n'en dépendent pas vraiment.


Faut croire que si, à partir du moment où des éditeurs se spécialisent dans une branche particulière de la littérature et refusent les livres qui s'en écartent.

- soit désigner, dans son sens restreint, uniquement les textes imaginaires s'appuyant sur la science


Et dans ce sens la Dune n'est pas de la SF. Y a pas de "science" dans dune, sauf à croire que boire un truc produit par un animal mythique permet de lire l'avenir, et que s' "unir à lui" permet de devenir immortel. Ce n'est pas parce qu'on utilise le terme ADN à la place de "sang" ou de "lignage" que c'en est plus scientifique. Les Bene Gesserit, stricto sensu, font la même chose que Belgarath : créer un élu en arrangeant des accouplement.
C'est ça que j'appelle "limite". De bonne foi, si (ce n'est pas mon truc, et je n'ai pas le talent de Franck Herbert), mais ce n'est qu'un exemple) je pourrais envoyer une histoire du genre à un éditeur de Fantasy sans avoir l'impression de lui faire perdre son temps.

Ah, tu trouves ? Bienvenue dans le monde de l'édition


Oui je trouve. Et si vous le faites, je vous trouve sacrément bonnes poires. Ceci dit sans méchanceté, au contraire. Vous devriez préciser dans vos conditions qu'aucun manuscrit ne sera renvoyer.

C'est à l'auteur de se bouger le cul, au moins un minimum, histoire de prouver à son éditeur qu'il se sent concerné par ce qu'il a écrit.


Que l'auteur participe à des salons, conventions, séances d'autographes etc... c'est normal. Mais la commercialisation du bouquin, ce n'est pas son job. Pardon d'en revenir à une comparaison triviale, mais dans une entreprise chimique, ce n'est pas aux chercheurs en laboratoire d'aller démarcher la clientèle ou de s'occuper de la pub ou des banquiers. Mais il peut participer à des congrès scientifiques.

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Lucie
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Messagepar Lucie » 02 Sep 2007, 16:32

Wouahou ! J'ai lu ce sujet, et j'ai parcouru celui qui s'intitule "être publié... pourquoi faire", et j'hésite entre le rire, la colère et le baillement.

Il y a quand-même quelques points sur lesquels j'aimerais dire un mot.


lambertine a écrit : (...) Un éditeur a besoin de sous pour promouvoir ses auteurs et leurs oeuvres. Ca fait pourtant partie de son travail. Je ne parle pas de faire passer ses auteurs chez Ardisson ou Ruquier (la fantasy et l'imaginaire en général n'intéressent pas Ardisson et Ruquier - pas assez polémique, je suppose, contrairement à Houellebecq qui enflamme les plateaux) mais d'un SERVICE MINIMUM qui me semble faire partie de cette différence entre l'autoédition et l'édition à compte d'éditeur (qui ne se limite pas à un choix et à une bêta-lecture supplémentaire).. Si les moyens de promotion et de diffusion ne sont pas là, mieux vaut refuser des textes qui auront leur chance ailleurs. C'est plus correct vis à vis de l'auteur. Dans le cas contraire, le minimum est de prévenir : je te publie, mais pour la distribution auprès des libraires de ta ville, ta participation au festival truc et ton papier dans le journal machin, débrouille-toi.


Deux choses :
- le terme "service minimum" implique que tu considères l'auteur comme le client de l'éditeur. Ca n'est pas le cas, le client, c'est le lecteur, ou encore le libraire. L'auteur serait plutôt le fournisseur, si l'on doit absolument faire une comparaison avec une entreprise.
- "Si les moyens de promotion et de diffusion ne sont pas là, mieux vaut refuser des textes qui auront leur chance ailleurs. C'est plus correct vis à vis de l'auteur."
Si j'ai bien compris, tu estimes qu'un éditeur se doit de refuser un bon livre pour ne pas risquer de faire du tort à l'auteur ? C'est bien la première fois que j'entends (ou lis) cette opinion ! J'aurais cru que l'auteur se renseignait sur les maisons d'édition avant de soumettre, qu'ensuite, il lisait attentivement son contrat, et que s'il décidait de signer, c'était en connaissance de cause. Dans tous les cas, ça n'est pas à l'éditeur de le refuser, soit-disant pour lui rendre service !

J'ai l'impression que tu reproches aux éditeurs de ne pas jouer le rôle d'agents littéraires. Ca n'est pas le même métier. Les gros éditeurs ont des attachés de presse, dont certains peuvent être attachés à un seul auteur, exemple Amin Maalouf chez Grasset. Les petits éditeurs font un peu tout, tous autant qu'ils sont, et l'auteur le sait avant, et sinon, il l'apprend sur le tas, tout comme l'éditeur apprend des tas de choses sur le tas, qu'il peut recevoir des lettres d'insultes suite à un refus, mais aussi des lettres de remerciements, comme quoi, il y a des gens bien partout, y compris chez les auteurs ;)
Les Enfants de Svetambre : http://www.riviereblanche.com/
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Messagepar lambertine » 03 Sep 2007, 08:08

Je ne prends pas l'auteur pour un client. Je le prend pour un "chercheur" ou un "concepteur de produit" payé à la commission (on a beau appelé ça "droits d'auteur", le principe est le même : x% sur les ventes).

Et oui, je considère qu'un éditeur qui tombe sur un très bon texte mais estime ne pas avoir les moyens de diffusion, de promotion etc... qui lui correspondent doit le refuser. Quitte à "pistonner" l'auteur auprès de confrères. J'ai sans doute trop longtemps travaillé dans l'industrie pour penser le contraire : si un type génial vous pond une nouveauté que vous n'avez pas les moyens de fabriquer, vous ne vous obstinez pas : vous l'envoyez chez un confrère, ou vous mettez le paquet et vous vous endettez pour mettre le produit sur le marché. Ou alors, il commence à petite échelle, et par la suite négocie avec un confrère.

Et non, je ne confond pas un éditeur avec un agent littéraire, mais avec un chef d'entreprise, un patron. Tant pis si ça en vexe certains.

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Messagepar ereneril » 03 Sep 2007, 10:19

Tu as raison Lambertine sur le fait que le patron d'une maison d'Edition est un chef d'entreprise.

En revanche ton dernier parallèle ne tient pas.

Dans le cas de l'idée géniale que le petit n'a pas les moyens de fabriquer, c'est une question de moyens, tu l'as dit. L'ndustrie coute cher et construire un produit génial peut coûter une fortune que le petit industriel n'a pas. Dans ce cas, il va décliner effectivement.

Pour le livre, il coûte la même chose à produire, que ce soit un obscur petit roman médiocre ou un chef d'oeuvre absolu. La seule chose qui va changer dans le prix, c'est la part proportionnelle liée à l'impression et la diffusion. Le travail en amont (correction, maquette, etc.) est un frais fixe indépendant du "génie" de l'oeuvre.

Ensuite il y a un second point, qui est : le petit éditeur a-t-il la capacité de diffuser ce chef d'oeuvre à la terre entière ?
Le problème est tout simple : qui peut prétendre aujourd'hui que le bouquin qu'il a dans les mains est un chef d'oeuvre ?
Comment deviner que le manuscrit qu'on a reçu et qui nous plait va se vendre à 1000, 10 000 ou 1 000 000 exemplaires ?
Si on pouvait le deviner, on pourrait avoir un accord entre éditeurs pour aider le dit livre. Mais c'est impossible.

Le premier editeur de Rowling n'avait aucune idée du devenir de HP. De même pour "la première gorgée de bière...", et autres best-sellers sortis de nulle part.

Désolé donc mais l'éditeur qui doit décliner le livre trop génial est techniquement impossible.

Et je ne parle pas du fait que ça me hérisserait. Ca voudrait dire que les petits sont condamnés à éditer des bouses et que seuls les Galiplonseuil ont le droit d'éditer de "bons" livres. J'en frémis d'avance. :shock:
Les dés ont fini de rouler...


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