Editer des auteurs, pourquoi faire ?

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le_navire
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Editer des auteurs, pourquoi faire ?

Messagepar le_navire » 30 Août 2007, 17:41

Juste pour troller sur la complainte sempiternelle de l'auteur incompris, je vais faire celle de l'éditeur incompris. Et je vous proute.

On y met nos sous, plein, on se ruine, on ne touche pas des caouettes avant d'avoir réussi à mettre la main sur Marc Levy, on se ruine aussi la santé, on s'épuise ;

On se prend le chou à lire des tonnes de merdes ou à répondre à des gens qu'on en a marre qu'il se fichent comme de l'an 40 de faire montre du plus petit respect envers l'éditeur en 1) corrigeant leurs fautes d'orthographe, 2) vérifiant que leur texte correspond bien à la politique éditoriale du sus-dit éditeur ;

On se fait engueuler, insulter par le premier scribouillard venu qui hurle qu'on est des gros connards prétentieux qui ne bittons rien à la qualité de leur chef d'oeuvre incompris ;

On se fait engueuler par des auteurs qui se la pètent et sont persuadés, alors qu'on est au lit avec 40° de fièvre qu'il est inadmissible qu'on ne soit pas sur les routes à défendre leur texte et que c'est parce qu'on est des nazes qu'il ne se vend pas à 50 000 exemplaires - alors que bien sûr on est ravis d'avoir mis nos sous dans un bouquin auquel on croit et de se faire ruiner parce que personne d'autre n'en veut. Franchement, si on savait comment on fait Marc Levy ou Harry Potter, même les purs et durs feraient du best seller, bordel !

On donne des conseils avisés à des tas de jeunes, gentiment, patiemment, jusqu'à ce qu'ils nous fassent péter les plombs à force de vouloir réinventer l'eau chaude toutes les deux minutes ET s'y brûler les mains parce que les conseils des pros, on s'en branle, tous des gros c**.



Pourquoi on est éditeurs ? :-? :cry:






et puis des fois, on tombe sur un livre sublime, un auteur adorable pour aller avec, et allez, on se fait avoir une fois de plus.
C'qu'on est niaiseux, quand même, quand on est éditeur.... :roll:

Sheratan
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Messagepar Sheratan » 30 Août 2007, 17:54

Parce que c'est ton fond de commerce et que tu l'as choisi, personne ne te force à éditer alors que l'auteur lui, n'a pas le choix, il doit passer par un éditeur "digne de ce nom" sous peine de voir fleurir les réactions négatives comme on en voit trop sur ce forum : la lapidation de Mélina en est une gentille preuve.

La relation n'est pas réciproque

un editeur aura toujours un auteur sous la main, un auteur n'aura quasiment jamais un editeur sous la main.

Qu'en dehors des frais de pubs etc... inhérents à ton métier tu touches plus de royalties que l'auteur lui-même et pour une part de travail a peu près équivalente car un auteur n'écrit pas un roman en trente secondes et lorsqu'il réécrit pour plaire à l'auteur, ça lui prend autant de temps qu'un éditeur pour lire/corriger etc...

Et tu n'es pas un éditeur niaiseux: comme l'auteur espère réinventer l'eau chaude, l'éditeur rêve secrètement de trouver LE bouquin, celui qui lui rapportera une fortune car si on dit que J.K. Rowling a gagné des millions, il faut savoir que son editeur à gagné, lui, des milliards. Donc l'équation reste différente.

Donc la complainte du pauvre éditeur déja servie par Oliv, elle n'est pas crédible cinq seconde car que je sache, le boulanger ne se plaint pas de faire son pain, le maçon, son mur et ainsi de suite et même s'il le fait, il ne ouiouine pas sur un forum.

L'Editeur a TOUJOURS le choix, l'auteur ne l'a JAMAIS!
Dernière édition par Sheratan le 30 Août 2007, 18:02, édité 1 fois.
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Sand
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Messagepar Sand » 30 Août 2007, 17:57

Bien sûr que si.

Il a le choix d'arrêter de se prendre pour le prochain Goncourt. :twisted:

Sheratan
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Messagepar Sheratan » 30 Août 2007, 18:00

Les Editeurs pourraient aussi arrêter de se prendre pour la Pleïade et l'Académie Française à la fois, cela ne leur ferait pas de mal non plus. De même ils pourraient récupérer quelques littéraires car ils ont un peu trop d'économistes dans leurs rangs.



C'est un autre problème très réel celui-là, l'auteur a un ego, il pense que son bébé est bon, qu'il va révolutionner le genre et c'est humain. On élève les enfants dans l'arrogance, sans morale, sans rien. L'humilité nécessaire pour devenir un auteur compétent, confirmé et qui cherche à s'améliorer n'existe plus. Mais ça, ce n'est ni la faute aux auteurs, ni aux éditeurs, c'est celle des parents, de leur éducation et du système social dans lequel on évolue.
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Cian
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Messagepar Cian » 30 Août 2007, 18:46

Revenons à nos moutons...

Je comprends parfaitement le ras-le-bol de certains éditeurs (ou lecteurs qui s'enfilent des tonnes de bouses).
D'autant plus que je suis un très gentil auteur pas chiant du tout, du genre qui ne râle jamais et qui ne relance pas l'enfoiré qui ne lit pas son livre. :lol:

Il me semble qu'être éditeur, c'est un superbe métier, mais aussi une prise de tête permanente. Le respect n'est certes pas toujours au rendez-vous, de part et d'autre, mais entre gens normaux on doit pouvoir communiquer, même s'il y a des voyous partout.

Après, personne n'est obligé de proposer son texte ou d'éditer ceux reçus. C'est un acte volontaire, non ?


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Chwip
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Messagepar Chwip » 30 Août 2007, 18:47

Sheratan, personne n'oblige un auteur a vouloir être publié, ni à l'être effectivement par éditeur. Personne non plus ne "lapide" Mélina - j'y veille - même si on s'étonne de son choix, sachant que l'on sait tous, elle comprise.

L'édition c'est du boulot, beaucoup. Et côté royalties, j'ai bien peur que tu fantasmes un peu. Pourquoi un éditeur ne pourrait-il pas râler de recevoir des bouses ? Le boulanger ne se plaint-il jamais du prix et de la qualité de la farine ?

Il ne faut pas croire que la rentrée littéraire est mauvaise parce que les éditeurs ne font qu'escompter €€$€€. Ca dépend aussi de la matière première, et de la demande. Les gens aiment Closer, Voici, Gala. Ils ont donc les biographies de Diana, Zinedine Zidane, etc. Ils se repaissent de potins et de ragots sans intérêt et mesure leur intelligence et leur culture à l'aune de Secret story. Pourquoi les éditeurs n'en profiteraient-ils pas ?


MAIS tous ne font pas ça, non plus. Certains recherchent ce qu'ils considèrent comme bon, et travaillent dessus dans l'espoir que ça plaira. C'est toujours un boulot de titan, et il n'y a pas forcément l'espoir de trouver un lectorat important...
En attendant de trouver un "bon" roman, il faut lire. Des bouses. Beaucoup.

Oh non, on ne se plaint pas. On n'a pas le droit, il paraît.
Dernière édition par Chwip le 31 Août 2007, 07:42, édité 1 fois.

Sheratan
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Messagepar Sheratan » 30 Août 2007, 19:04

Pour fréquenter les boulangeries depuis très longtemps et bien non! Jamais un boulanger ne s'est plaint du prix de la farine. Et s'il l'a fait, pas en ma présence du moins.

Tu abondes dans mon sens ma chwipounette! Les lecteurs se repaissent de ce qu'on leur donne! il y a dix ans, les films c'était trois à cinq soirs par semaine, maintenant c'est foot ou série/téléfilm français à la con fait pour moraliser le bon peuple. Ce n'est pas la population qui veut ça mais les medias : le but inavoué était alors de redorer les rentrées du cinéma, déserté avec la télé. ça n'a rien arrangé mais maintenant, hormis zapper sept soirs sur sept, quel choix a t-on?

Closer, voici et gala ont pignon sur rue : pourquoi? Bien parce qu'on n'a pas arrêté de seriner que c'était bien, du bon, du croustillant voire du sanglant : c'est ce que les gens veulent : mais tous ne veulent pas cela et le choix s'est néanmoins considérablement affaibli en terme de magazines en 20 ans. Les gens se sont mis à lire ce que les "diteurs en quête de facilité et d'argent rapide proposaient : une biographie, c'est facile, c'est TRES vite fait (bien plus vite qu'un roman) et lorsqu'on mediatise à mort une personne et bien le marteau commercial finit par pousser à l'achat : faute de grives, on mange des merles.

Quant on voit qu'on fait des ponts d'or a des nothomb, Beigbeder, houellebecq... Personnellement c'est comme l'adjectif "contemporain", ça me laisse rêveur. Et je ne comprends pas dans quelle mesure ces gens désignés comme "géniaux" ne le sont que par une petite nomenklatura de cercles intimes qui cherchent à porter au devant de la scène les copains... Un peu comme Mika.

La position d'éreinter les auteurs à tout bout de champ est je dirai, inique, car c'est un peu cracher dans sa soupe. Les auteurs ont leur défaut, leurs qualités, il en va de même pour les Editeurs. Mais je dirais que pour moi actuellement, un Editeur n'est plus forcément une marque de qualité.
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Roanne
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Messagepar Roanne » 31 Août 2007, 08:19

Les métiers qui naviguent autour de la création sont tous difficiles. Il faut concilier les coups de coeur, le besoin de remplir les caisses et le fait que ce sont toujours des projets lourds, au long court, qui s'étalent au minimum sur plusieurs mois.

Je trouve donc très courageuses les personnes qui continuent à porter de tels projets et y croire. C'est trop facile de les jeter au pilori.
Trouver un auteur dont on aime le style, qui a déjà suffisamment travaillé son manuscrit, dont le fond est correct tout en correspondant à la ligne éditoriale, avec lequel on s'entende et qui soit prêt à y mettre du sien pour promouvoir son (ses ?) livre(s), sincèrement ça doit être une galère sans fin.

Quant aux pseudo-auteurs qui hurlent à la mort et injurient à pleine charette quand ils ne sont pas retenus, bah ma foi je leur demanderais bien s'ils s'y prennent ainsi après un entretien d'embauche... leur comportement ne fait que confirmer à l'éditeur qu'il a fait le bon choix, ce sont des enquiquineurs sanguins qui manquent de maturité : personne n'a envie de bosser sur un projet lourd avec de telles personnes.

Avant d'aller ennuyer les éditeurs, il faut déjà commencer par bosser sérieusement son tapuscrit puis avoir un comportement "pro" qui donne envie aux personnes de bosser avec nous. Le respect, même dans l'échec, me parait un minimum.

Oui, je vois de plus en plus la soumission de tapuscrit comme une recherche d'emploi. Parfois on a de la chance et on décroche le Cesame rapidement, parfois pas mais si on y croit et qu'on a bossé dur, il faut s'accrocher.
Evidemment il y a ceux qui ne jurent que par l'administration ou les grands groupes, et ceux qui préfèrent les petites entreprises à taille humaine : c'est un choix personnel.

Mais perso, c'est sûr, je ne paierai pas pour travailler ;). Donc je prendrais personnellement mon mal en patience si j'avais un bon tapuscrit, pour trouver l'éditeur qui saurait l'exploiter au mieux.
D'autant plus qu'à partir du moment où le contrat est signé, cela devient un travail d'équipe : il vaut mieux bosser dans une bonne ambiance (enfin là c'est mon point de vue perso).

Sinon, pour en revenir au sujet, pourquoi les éditeurs continueraient-ils dans ce métier ? Je pense qu'ils ont tous des raisons qui leur sont propres, mais globalement on ne peut nier chez eux un véritable amour de l'objet livre. Alors si en plus ils tombent sur des auteurs dont l'oeuvre et la personnalité leurs plaisent, j'imagine que pour eux ça vaut toutes les galères rencontrées avant.
Les éditeurs... chasseurs de tête ? :lol:

lambertine
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Messagepar lambertine » 31 Août 2007, 08:36

Ben moi, pardon, chuis désolée, je me prosterne devant Leurs Majestés, mais je ne comprends pas les éditeurs qui se plaignent de devoir faire leur boulot d'éditeurs, à savoir, avant de choisir, de LIRE ce qu'on leur envoie.

Je suis désolée,mais vos pleurnicheries du genre "on est obligés de lire des âneries mal écrites" ne me touche pas. C'est votre boulot, M****. Vous croyez que celui des autres patrons est plus facile ?

Et vous tenez l'avenir et les rêves de créateurs, dont certains constitueront votre fonds de commerce, appelons les choses par leur nom, dans vos mains. Ne pourriez-vous pas cesser de les mépriser dans leur ensemble ?


Zut, vous avez choisi un travail, faites le, sans pleurnicher à tout bout de champ de devoir sélectionner vos futurs poulains !

On se fait engueuler par des auteurs qui se la pètent et sont persuadés, alors qu'on est au lit avec 40° de fièvre qu'il est inadmissible qu'on ne soit pas sur les routes à défendre leur texte et que c'est parce qu'on est des nazes qu'il ne se vend pas à 50 000 exemplaires - alors que bien sûr on est ravis d'avoir mis nos sous dans un bouquin auquel on croit et de se faire ruiner parce que personne d'autre n'en veut.


Chuis désolée, Mesdames et Messieurs,maisvotre boulot d'éditeur consistre aussi - pour ne pas dire essentiellement -à faire la promo des bouquins que vous avez pris sous votre aile en en encaissant les bénéfices, tout en prenant les risques d'échecs sur vous. Un chef d'entreprise, surtout de PME, qui doit défendre son produit le fait sans pleurnicher. Il bosse. Et comme il est responsable de la partie commerciale, il assume, même avec 40 de fièvre. Pardon,mais j'ai connu assez de patrons dans ma vie pour prendre ce genre d'arguments par dessus la tête. Vous allez bientôt me ressortir l'argument de Léa Sihol suite à la faillite de l'Oxymore : le lecteur est con Alors que c'était plutôt :le service commercial est inefficace.

S'cusez, mais les larmoiements d'éditeurs surmenés, ça finit par me gonfler.

Oh non, on ne se plaint pas. On n'a pas le droit, il paraît.


Ben si. Vous ne faites que ça et ça m'énerve. je comprends que vous en ayez marre de lire de bouses,mais l'ouvrier-menuisier qui doit construire une armoire affreuse parce que c'est ce que deande le client doit le faire aussi.Bosser, ce n'est pas que faire des trucs sympa. Et l'édition, c'est un travail, pas un hobby.

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ereneril
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Messagepar ereneril » 31 Août 2007, 09:52

D'accord avec toi Lambertine sur ce que tu dis à propos du boulot de l'éditeur et des tâches qui lui incombent.

La où je ne te rejoins pas du tout par contre, c'est quand tu dis que les éditeurs sont de gros raleurs par rapport aux autres patrons.

C'est faux.

L'éditeur bosse oui. Dans son boulot, il y a des tâches rebutantes. Oui. Il râle contre elles, oui.

Mais c'est comme tous les patrons.

Je n'ai pas connu une boite (qu'il s'agisse de l'artisan, de la PME de 10 personnes ou la multinationale de 300 000) dans laquelle on ne râle pas contre l'extérieur.

L'extérieur c'est quoi ?
- le client qui est un c.. parce qu'il ne sait pas ce qu'il veut ou qu'il veut un truc absurde par rapport à son besoin, qu'il trouve qu'on est trop cher, etc.
- le fournisseur qui est trop cher
- le fournieeur qui ne prend pas en compte nos contraintes et nous oblige à nous adapter à son mode de fonctionnement
- l'état qui fait payer trop d'impots
- etc.

A ce titre, l'édition est un domaine comme un autre :
le monde serait beaucoup plus facile sans clients et sans fournisseurs.

Les éditeurs râlent ? Oui, mais plus que le reste de la population.
Les dés ont fini de rouler...

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Messagepar adu » 31 Août 2007, 10:06

Pis c'est quand même vrai qu'ils reçoivent une tonne de bouse dont la plupart ne collent même pas à la ligne éditoriale. Ca doit lasser un minimum.

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Ookdelph
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Messagepar Ookdelph » 31 Août 2007, 10:12

Edit : je me suis trompée de personne, je répondais au message de Lambertine.

UN : le boulot d'un éditeur est de faire le tri parmis les manuscrits reçus pour choisir ceux sur lesquels il sera intéressant de travailler. Ce travail est à ne pas confondre avec celui d'éliminer d'abord les manuscrits écrits avec les pieds, ou, pour un éditeur jeunesse/ado (au hasard) de virer d'abord les trucs trash et les histoires pour enfants de 5 ans. Surtout quand on est trois ou quatre pour trier, et lire les manuscrits intéressants, et faire la promo, et faire les comptes, et... etc.

C'est le rôle de l'auteur, s'il a ne serait-ce qu'un minimum de respect pour l'éditeur, de bien préparer son manuscrit et de l'envoyer à quelqu'un qui est susceptible d'être intéressé.

De la même façon que le travail d'un chauffeur de bus, par exemple, est de conduire les gens là où il doivent aller après leur avoir éventuellement fourni un titre de transport.

Son travail n'est pas de *s'assurer* que les passagers payent effectivement leur voyage : c'est à eux de penser, seuls (comme c'est difficile !) à acheter leur ticket, à le composter, etc.


DEUX, conséquence immédiate du UN : ce ne sont pas "les auteurs" qui agacent les éditeurs et les poussent parfois au coup de gueule ou au pétage de plombs. Ce sont ces auteurs qui voudraient être publiés, mais ne se donnent pas la peine de préparer correctement leur soumission.

Insulte ton boulanger parce que son pain est trop cher, ou parce que c'est l'heure de la fermeture et qu'il n'y a plus de pain. Admire la réaction, si tu n'as pas un oeil au beurre noir : personne n'aime qu'on lui manque de respect. Et oui, on y revient, bien préparer sa soumission de manuscrit, c'est faire preuve de respect envers l'éditeur.


TROIS : je ne connais pas toute l'histoire de l'Oxymore, mais présenté de cette façon, Léa Silhol est un mauvais exemple. Très mauvais.

Quant à faire un voyage avec 40 de fièvre... Comment espérer que la personne soit en état, à l'arrivée, de promouvoir quoi que ce soit ? Tu as déjà eu 40 de fièvre ? Tu as déjà essayé de réfléchir dans ces conditions ? Je rigole. (Jaune.)

Alors quand l'éditeur se déplace déjà beaucoup (dans la mesure de ses moyens, qui ne sont pas les même pour Brage et 5eme saison,par exemple, tant au niveau du personnel qu'au niveau des frais de déplacements etc) il me paraîtrait déplacé de pester parce que, malade, pour une fois il ne peut pas.


Bref, puisqu'on parle de respect, tu m'as l'air mal placé. Vraiment.

/D.
Dernière édition par Ookdelph le 31 Août 2007, 11:06, édité 2 fois.

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Messagepar Chwip » 31 Août 2007, 10:14

C'est surtout le côté "ne colle pas à la ligne éditoriale". On s'embête à vous donner une information claire, alors par respect, il faudrait la lire et en tenir compte. Et pour ça, je renvoie sur le sujet d'Oliv : "merci de respecter les éditeurs".

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Messagepar lambertine » 31 Août 2007, 10:58

Je n'ai pas connu une boite (qu'il s'agisse de l'artisan, de la PME de 10 personnes ou la multinationale de 300 000) dans laquelle on ne râle pas contre l'extérieur.


La différence, c'est que dans les boîtes habituelles, on râle en interne et pas sur un forum public. Pardon, mais si je viens ici pour mon plaisir, ça m'agace quelquefois d'être prise pour une emmerdeuse qui se la pète simplement parce que j'écris, sur le site d'un éditeur.

Surtout quand on est trois ou quatre pour trier, et lire les manuscrits intéressants, et faire la promo, et faire les comptes, et... etc.


Vais être méchante, mais si en tant qu'auteur, je ne peux pas compter sur l'éditeur pour s'occuper de la compta et de la pub, je ne vois pas l'intérêt de ne pas me publier moi-même. C'est votre boulot, bon sang, peut-être plus que de choisir des textes.
Franchement, un auteur qui remet son oeuvre entre les mains d'un patron entend que ce patron en tire le meilleur. Pas cent exemplaires à distribuer dans les librairies du coin.

Et oui, on y revient, bien préparer sa soumission de manuscrit, c'est faire preuve de respect envers l'éditeur.


Jamais dit le contraire. Mais un éditeur doit en échange avoir une ligne éditoriale claire. Voir l'affaire Le Gendre / Fleurus.
Quand sur le forum de Bragelonne, je lis certains posts ironiques en réponse à de jeunes gamins demandant si "ça ou ça est de la Fantasy", du genre "écris ce que tu veux, on verra après", je ne m'étonne pas que certains manuscrits se perdent dans de mauvaises directions.

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Ookdelph
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Messagepar Ookdelph » 31 Août 2007, 11:13

lambertine a écrit :Vais être méchante, mais si en tant qu'auteur, je ne peux pas compter sur l'éditeur pour s'occuper de la compta et de la pub, je ne vois pas l'intérêt de ne pas me publier moi-même. C'est votre boulot, bon sang, peut-être plus que de choisir des textes.
Franchement, un auteur qui remet son oeuvre entre les mains d'un patron entend que ce patron en tire le meilleur. Pas cent exemplaires à distribuer dans les librairies du coin.


Bon, déjà, je ne fais pas partie de l'équipe de 5S. Ni de celle d'aucune maison d'édition.

Et j'ai du mal à comprendre ce que tu dis : le boulot de l'éditeur, c'est de choisir les textes qui arrivent, y compris en triant les innombrables bouses qui parasitent souvent le lot, ou de faire la promotion de tous les bouquins qu'il a publiés, avec les mêmes tambours et trompettes pour tous ?

Désolée, mais une petite maison d'édition c'est pas une usine : y'a pas cinquante personnes pour tout faire. Si je me trompe pas (?) dix ce serait déjà énorme.

Pour ce qui est de la clarté de la ligne éditoriale... Encore une fois, il faudrait ne pas prendre quelques exemple pour des généralités.

Merci pour les généralités en question.

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Messagepar lambertine » 31 Août 2007, 11:41

Euh ?

ben si,le travail de la maison d'édition, qui est une entreprise, même si elle n'est pas une "usine" (merci pour le respect des usines, au passage) est autant sinon plus de s'occuper de la distribution et de la commercialisation des oeuvres dont elle a pris la responsabilité. Pas seulement de trier les "bouses" et les trucs "publiables".

Je n'attaque personne. J'essaie juste de remettre les chose à leur place. Non, un éditeur n'est pas qu'un "choisisseur de textes"". C'est un éditeur, un commerçant, un industriel. Vous méprisez le commerce et l'industrie ? Faites vous profs, même d'univ', ou fonctionnaires. Ou critiques littéraires. Ce sont des métiers éminemment respectables. Mais pas éditeurs. Quand on prend en main l'oeuvre d'un autre, on prend en main le fric d'un autre, et on s'arrange pour qu'il rapporte le plus possible. Sans prendre comme argument "on ne gagne pas de sous avec la Fantasy" ou comme Mme Sihol "le lecteur n'est qu'un con qui n'aime que les trucs formatés". Un éditeur qui part avec cet état d'esprit mérite autant le titre d'escroc qu'un imprimeur à compte d'auteur. Peut-être même plus.

Maintenant, je ne vise personne ici. juste un état d'esprit global.

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Ookdelph
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Messagepar Ookdelph » 31 Août 2007, 11:50

lambertine a écrit :ben si,le travail de la maison d'édition, qui est une entreprise, même si elle n'est pas une "usine" (merci pour le respect des usines, au passage) est autant sinon plus de s'occuper de la distribution et de la commercialisation des oeuvres dont elle a pris la responsabilité. Pas seulement de trier les "bouses" et les trucs "publiables".


(euh, par "usine", j'entendais juste une grosse structure, où a priori chacun a toujours une place bien définie.)

Bon, j'avais donc bien compris.

Oui, le travail de l'éditeur est éivdemment aussi de faire connaître ses auteurs, de défendre ses ouvrages publiés... "Autant", mais pas "plus". Parce que le travail en amont est de trouver des oeuvres défendables, justement (donc en rapport avec les exigences de ligne éditoriales et de qualité adoptés par l'éditeur) et d'aider l'auteur à l'améliorer le plus possible.

Et je pense que ce travail-là est essentiel pour la suite : souvent, quand on constate une baisse de qualité dans les oeuvres publiées d'un auteur à succès, c'est parce que l'éditeur* ne fait plus correctement son travail (coupe de passages inutiles, redressement d'un détail de l'intrigue, etc) Après, que ce soit par peur de blesser la poule aux oeufs d'or ou parce que l'auteur lui-même fait du chantage, encouragé par un ego surdimentionné, aucune idée.

Evidemment, vous me direz, ce sont des auteurs dont n'importe quel roman se vendra forcément bien, même si pas mieux que le précédent. Mais quand il s'agit de débutants, ce travail est indispensable, et permet d'avoir au final une oeuvre dont il sera plus facile de faire la promotion, parce qu'elle sera vraiment meilleure.

.D?

* Vais répondre à la question d'Ereneril dans l'autre fil

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Messagepar Chwip » 31 Août 2007, 11:56

Très schématiquement - et je compte sur le navire pour me corriger si je me plante :

L'éditeur sélectionne, fait signer un contrat, corrige, maquette, envoie à l'imprimeur.
L'imprimeur imprime et renvoie à l'éditeur.
L'éditeur fait appel à un diffuseur (souvent diffuseur / distributeur) qui démarche les librairies. Si les librairies veulent bien vendre le bouquin, alors le distributeur, qui gère le stock de livres de l'éditeur, expédie les ouvrages.
Le libraire vend les livres. S'il ne les vend pas, il renvoie et le distributeur s'occupe des retours.
L'éditeur encaisse et paye les auteurs / illustrateurs / employés.


Donc l'éditeur trie les bouses, corrige, et paie. S'il est petit, il se tape aussi la distribution et la diffusion. Et c'est un boulot de titan, parce que "petit" veut dire "peu nombreux sur le coup" aussi.

A part ça, oui, les lecteurs aiment les trucs formatés, et on les considère comme "con" pour corriger, parce que ça permet d'éclaircir le roman. A force de bosser dessus, certaines choses ne nous choque plus, alors que ce n'est pas clair pour un lecteur lambda.
Un petit éditeur, ou même un moyen, ne gagnera pas une thune sur les bouquins. Tout juste de quoi poursuivre l'activité. Mais en aucun cas c'est de l'escroquerie.

Autre chose ?

lambertine
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Messagepar lambertine » 31 Août 2007, 12:04

Y a deux parties au travail, mis à part la production. Pour en revenir à l'usine : le travail de labo, de recherche (autrement dit : sélectionner les textes et les corriger plus ou moins, sans les formater) et le travail commercial. Et j'ai la faiblesse de constater que si les éditeurs passionnels sont impliqués à cent pour cent dans la première partie, ils sont largués dans la deuxième. Pouvez-vous me dire où trouver un bouquin du Navire ou de 5ème saison à Bruxelles ? Bruxelles, ce n'est pas Trifouillis les Oies, et... nada. Ben ça, en tant qu'auteur potentiel, ça me ferait pester. parce que la distribution et la pub, je la confierais à un éditeur parce que je suis potentiellement "nulle à ça" (ce qui n'est pas vrai dans l'absolu, mais bon...) : un créatif n'est pas un commercial, et un patron fait le lien entre les deux. S'arrange pour prendre contact avec les circuits de distribution, les groupes de librairies, les festivals (genre Med-Fan et Médiévaux pour la Fantasy), les sites internet genre Elbakin qui ont beaucoup d'influence sur le lectorat, . Bon sang, c'est leur job ! C'est peut-être moins excitant que de choisir des textes, mais c'est essentiel.

Bon, Chwip, en clair, l'éditeur prend sur lui les frais d'impression et de "légalisation de l'oeuvre" et se décharge du reste, c'est ça ? ben franchement, faut pas s'étonner qu'autant d'oeuvres restent dans l'anonymat, dans ce cas...

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utika
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Re: Editer des auteurs, pourquoi faire ?

Messagepar utika » 31 Août 2007, 12:13

le_navire a écrit : ...alors qu'on est au lit avec 40° de fièvre qu'il est inadmissible qu'on ne soit pas sur les routes à défendre leur texte ...

Faut les comprendre : c'est difficile à croire qu'une éditrice soit mis KO par un petit 40° alors qu'on la connait si habituée à s'enflammer.


le_navire a écrit :Pourquoi on est éditeurs ? :-? :cry:

Pitête parce que vous croyez en la Littérature comme nous aut' esclaves de la recherche croyons en la Science. Ce qu'on peut être bêtes, parfois !


Sheratan a écrit :Parce que c'est ton fond de commerce et que tu l'as choisi


Tout comme l'auteur a choisi d'écrire. Personne ne lui a mis un fusil sur la tempe, à l'auteur, en lui disant "maitenant pond-nous une histoire". L'auteur offre son imagination et ses mots, l'éditeur ses pépettes et son temps, la promotion des oeuvres devraient je crois être un travail conjoint. D'accord, l'éditeur devrait se démener pour vendre son auteur, surtout s'il fait partie d'une petite structure, mais à mon avis l'auteur se doit également de dévisser son derrière de devant la machine à écrire et montrer son beau sourire aux dédicaces, même s'il a la chance de travailler pour une grosse machine. Enfin, c'est ce que je pense, juste une conviction personnelle.


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