Editer des auteurs, pourquoi faire ?

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Lucie
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Messagepar Lucie » 07 Sep 2007, 08:40

C'est quand-même ça que me fait le plus hurler de rire :
Et non, je ne reviens pas sur mon avis : si un petit éditeur provincial sent (c'est quand même son métier) qu'il a dans les mains un futur best-seller grand public (ce qui n'est pas synonyme de "daube"), mais qu'il n'a pas les moyens de le diffuser, promouvoir, éditer en nombre d'exemplaires suffisant etc..., oui, il est de son devoir, soit de dire "non", soit de le revendre à une maison ayant plus de moyens. C'est une question d'honnêteté. Ou alors, il met le turbo.


J'imagine la tête de l'auteur à qui l'éditeur (peut-être le cinquième ou le dixième à qui il soumet, va savoir) répond : "non, je ne peux pas prendre votre livre, il est trop bon pour moi. Tout à fait dans ma ligne éditoriale, mais trop bon, je ne peux pas me permettre d'éditer quelque chose de qualité, il vaut mieux qu'il reste dans un tiroir'

Je connaissais les chômeurs ne donnant pas leur réelle qualification parce que Bac + 5, ça coûte plus cher à l'employeur que CAP, mais là, le coup du bouquin trop bon qu'on refuse d'éditer, j'avoue que c'est une première !

Lambertine, sérieusement, si un auteur envoie un manuscrit à un éditeur, c'est lui, l'auteur, qui est le demandeur, n'est-ce pas ? S'il demande à cet éditeur de le publier, tu crois qu'une réponse négative sous prétexte que son livre risque de se vendre trop bien va lui faire plaisir ?
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lambertine
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Messagepar lambertine » 07 Sep 2007, 09:35

Faire plaisir ?

Je parle de bosser, pas de faire plaisir. Et d'un bouquin qui puisse toucher le grand public, pas de la qualité du bouquin.

Hurlez de rire si vous voulez. Le problème n'est pas là. Bien sûr que l'auteur soit le demandeur. Mais il ne demande pas la charité. I Il prépare le produit que l'éditeur va mettre sur le marché. Et sans auteurs, pas d'éditeurs. Il me semble qu'on l'oublie un peu. Et pas question de me ressortir le coup de l'auteur qui fait trois fautes de français par ligne ou qui envoie un livre de bricolage à un éditeur de SF. J'ai déjà donné mon avis là dessus. Si les éditeurs veulent perdre leur temps à renvoyer n'importe quoi à n'importe qui, c'est leur problàme, mais qu'ils ne se plaignent pas.

Et oui, si un éditeur trouve un bouquin excellent, non seulement au point de vue "personnel" mais "commercial", il vaudrait mieux qu'il fasse son possible pour que ce bouquin trouve son lectorat. Point. S'il ne le fait pas, qu'il ne vienne pas en rajouter avec sa vocation et son bénévolat. Un texte a pour vocation d'être lu. Pas seulement de trouver une édition papier. EZt s'il est susceptible de trouver le grand public; il faut lui en donner les moyens, quitte à dire à l'auteur : je n'ai pas les capacités de publier ça et de le diffuser correctement, sauf à m'endetter à mort. a fera de lapeine ? Ca fera de la peine. Tant pis.

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ereneril
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Messagepar ereneril » 07 Sep 2007, 09:39

Lambertine, tu as raison sur un point :

c'est dommage que les ouvrages de 5S ou du Navire ne soient pas diffusés plus largement. Tout le monde est d'accord. Je ne pense pas que Krystal ou le_navire serait contre une présence dans 10 000 points de vente.

On en revient hélas au problème dont on a parlé plus ou moins clairement : se faire diffuser plus largement nécessite un investissement financier plus important que tout le monde ne peut pas fournir. Ca s'arrête là. Une bête histoire de gros sous.

Tout le monde fait au mieux mais en rapport avec ses moyens.
Les dés ont fini de rouler...

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Sand
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Messagepar Sand » 07 Sep 2007, 10:06

non, ce n'est pas juste une histoire de sous.

C'est aussi une histoire de réglementation, à respecter, et de chaine du livre, à respecter aussi. L'éditeur n'est pas seul maître à bord de cette chaine.

Et le "y'a qu'à" réformer la distribution, c'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Mais c'est cool de poser *enfin* la question "faudrait peut-être faire quelque chose du côté des distributeurs alors ?" quand ça fait 10 pages que tout le monde dit que c'est là qu'est le problème, et que les éditeurs ne peuvent pas maitriser ce paramètre.

Encore 10 pages et tu auras peut-être compris la deuxième partie de ce qu'on dit : les éditeurs ne maitrisent pas le paramètre de la distribution. (sauf les très gros groupes qui cumulent les sociétés d'édition ET de distribution/diffusion).

Que la modération se rassure : je crois avoir été largement assez quixotic pour un siècle, je vais laisser le moulin brasser du vent tout seul maintenant.

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Lucie
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Messagepar Lucie » 07 Sep 2007, 10:09

Certes, l'auteur ne demande pas la charité !!

Mais il n'empêche que de la part d'un chef d'entreprise, refuser les contrats potentiellement juteux pour n'accepter que ceux qui risquent de lui coûter plus d'argent qu'ils ne lui rapporteront, au motif que ça risque de lui rapporter, me paraît être le contraire d'une gestion saine.
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Roanne
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Messagepar Roanne » 07 Sep 2007, 10:10

lambertine a écrit :Et oui, si un éditeur trouve un bouquin excellent, non seulement au point de vue "personnel" mais "commercial", il vaudrait mieux qu'il fasse son possible pour que ce bouquin trouve son lectorat. Point. S'il ne le fait pas, qu'il ne vienne pas en rajouter avec sa vocation et son bénévolat. Un texte a pour vocation d'être lu. Pas seulement de trouver une édition papier. EZt s'il est susceptible de trouver le grand public; il faut lui en donner les moyens, quitte à dire à l'auteur : je n'ai pas les capacités de publier ça et de le diffuser correctement, sauf à m'endetter à mort. a fera de lapeine ? Ca fera de la peine. Tant pis.


D'un, tu ne lis visiblement pas les réponses qu'on t'a faites.

De deux, as-tu conscience de l'absurdité d'un tel raisonnement ?

Déjà, quoique tu en dises, ce qu'a dit Lucie est tout à fait juste. Aucun auteur ne comprendrait qu'on le refuse sous prétexte que son livre, c'est trop de la balle. Car sous quels critères ? Ce qui est un coup de foudre pour un éditeur peut très bien en laisser un autre indifférent.

De plus, si on suit ta logique, plus personne ne se lancera dans la création d'entreprise, plus personne ne prendra de risque.
Car figure-toi que la plupart des entreprises commencent petites. Oui, un exemple concret qui me touche : mon groupe a commencé avec 10 employés. Il est maintenant parmi les leaders mondiaux dans son domaine.
Si on part de ta logique : je suis petit donc je peux pas assurer une méga commercialisation / diffusion de mes produits, donc je file mon gagne-pain potentiel aux plus gros déjà sur le marché et quitte à aller au bout, je me saborde, hein, parce qu'après tout pourquoi continuer dans le métier.

C'est risible. Ce n'est pas avec une telle approche qu'on monte une boîte et surtout qu'on la développe.
Enfin, personnellement, j'ai la logique inverse.
On commence petit, on développe (ou produit, dans le cadre de livres) ce qu'on trouve de mieux et on fait tout pour accroître son CA pour grossir, pérenniser.

Tu accusais sur certaines de tes réponses les petits éditeurs SFFF de manquer d'ambition, de ne pas se battre assez pour faire connaître les livres qu'ils prennent à leur charge.
Ce qui est totalement en désaccord avec ce que tu dis ci-dessus, qui casserait les ambitions de n'importe qui.
Je me demande si tu as conscience de l'incohérence de ton discours ?

Bon, je quitte ce fil ça me désole ! Et je n'ai pas besoin de m'énerver vu tout ce que j'ai à faire et après tout je ne suis qu'une cliente-lectrice quasi-anonyme.

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le_navire
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Messagepar le_navire » 07 Sep 2007, 10:46

:lol:
C'est arrivé à un tel point de ridicule achevé qu'à part rigoler, je ne vois pas ce qu'on peut faire...

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Ookdelph
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Messagepar Ookdelph » 07 Sep 2007, 11:19

Tant que tu n'oublies pas mon enveloppe, hein... :twisted:

/D., effectivement, ça s'enlise, bientôt on va trouver du pétrole.

lambertine
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Messagepar lambertine » 07 Sep 2007, 12:36

Dernier message. Parce que je suis aussi désespérée que vous... Et qu'en plus, je me coupe l'herbe sous le pied.

Vous me reprochez de ne pas lire. mais vous, vous lisez ce que disent les autres ?

Aucun auteur ne comprendrait qu'on le refuse sous prétexte que son livre, c'est trop de la balle. Car sous quels critères ? Ce qui est un coup de foudre pour un éditeur peut très bien en laisser un autre indifférent.


Je n'ai pas parlé d'aimer et d' "être trop de la balle". J'ai parlé d'être ouvertement grand public. Y a des histoires que j'aime. J'aime "Les enfants de l'Ö", "Wielstadt" ou "Le Rude Hiver de Gormadoc Brandebouc". Wielstadt a été publié, et je ne sais pas ce qu'il a rapporté. Les deux autres, non. Et je ne sais pas ce qu'ils pourraient rapporter parce que ce n'est pas mon boulot. N'empêche que je les trouve "trop de la balle", mais que je ne repprocherais jamais à un micro-éditeur de les avoir publiés. Je ne sait pas ce qu'ils valent, bordel ! par contre, avoir Harry Potter entre les mains et le publier de façon confidentielle, oui, je considèrerais ça comme faute professionnelle.

De plus, si on suit ta logique, plus personne ne se lancera dans la création d'entreprise, plus personne ne prendra de risque.


B***** de N** de D***, je passe mon temps à dire le contraire. Et j'ai passé asez d'années à être patronne de PME,puis à travailler dans une structure d'aide àla création d'entreprise pour ça. Mais bon sang, prise de risque, ça ne veut pas dire "restage dans son coin" !

mon groupe a commencé avec 10 employés


10 employés ! Mazette ! Tu te rends compte de ce que tu dis ou pas ? 99,99 % des entreprises commencent sans employés du tout. 10 employés pour commencer, c'est énorme. Ca réduit presque ton post à rien, tellement c'est rare.

Pour le reste, je suis peut-être incohérente. J'essaie juste de donner des pistes. Vous voulez pas vous fédérer ? Vous voulez continuer à prendre les auteurs pour des emmerdeurs ? vous voulez vous considérer comme seuls contre le monde entier alors que tous les petits patrons ont les mêmes emmerdes que vous ? Libre à vous. Mis le genre "je gagne pas de sous" et "vous gagnerez pas de sous si vous êtes publiés chez moi", dans ce cas, faut plus me le faire. Pas parce que je veux gagner des sous. juste parce que je nez vois aucun patron de PME tabler sur le bouche à oreille et les consommateurs proactifs pour développer sa boîte.

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Roland Vartogue
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Messagepar Roland Vartogue » 07 Sep 2007, 12:46

Je crois que ce qu'il faut bien réaliser aussi c'est que l'on ne sait jamais qu'on a un Harry Potter entre les mains, Lambertine. Ca peut paraitre évident avec le recul, mais si ça l'était tant que ça, le premier éditeur auquel s'est adressé Rowling aurait dit oui, plutôt que de l'envoyer sur les roses.

C'est ce qu'on voulait te dire avec le raisonnement selon lequel ce qui plait à un éditeur ne plaira pas à un autre.

Il n'y a pas de futur best-seller bien défini.

Tu comprends donc qu'on puisse avoir un problème avec ton raisonnement, non ?
C'est là que j'ai rencontré mon seigneur et maître. Ce n'était pas par hasard, comme ce n'est pas par hasard si je suis le conteur de cette histoire.

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Beltane
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Messagepar Beltane » 07 Sep 2007, 12:50

Je vais être triviale mais si tu veux gagner des sous, ne fais pas écrivain, c'est aussi simple que ça.

Quant à Harry Potter, au départ il n'a eu qu'un succès mitigé, restreint au seul territoire anglais, et il a fallu un gros coup de bol = un agent américain tombé sous le charme, pour que la série devienne un succès mondial, et cela seulement à partir du tome 3.

Comment l'éditeur anglais aurait-il pu le prévoir ?

Et que dire des nombreux autres éditeurs anglais (parmi les plus gros de ce pays-là) qui avaient refusé le manuscrit, jusqu'à ce qu'enfin un éditeur ose tenter le coup !

Enfin, dans le secteur industriel ou économique, les biens sont en concurrence. Ou on est en position de monopole (seuls à produire le bien X) et donc pas de souci, sauf peut-être d'éventuels imitateurs, mais a priori les brevets sont déposés pour empêcher ça, ou on est en situation concurrentielle et pour s'en sortir il faut bouffer ou écraser ses concurrents (meilleure offre, meilleur produit, OPA... y a plein de moyens).

Ceux qui ont appliqué ce fonctionnement aux livres, à savoir les grands groupes éditoriaux, ont démoli une bonne partie de la littérature, parce que justement, à leurs yeux, le profit immédiat était plus important que l'entrée dans le patrimoine à long terme.

Je corrige mon propos de départ. Si tu veux gagner du fric à coup sûr en étant écrivain, écris du porno, ça rapporte un max.

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Messagepar lambertine » 07 Sep 2007, 13:08

Bon,ben,d'abord, je n'écris pas pour gagner des sous. Mais j'avoue que - hors nouvelles sur commande ou sur quasi-commande - je ne vois pas d'intérêt à me faire éditer si ce n'est pour gagner des sous, à part pour être lue dans le tram.

Et je ne sais pas pourquoi Harry Potter a marche. Je sais juste que Mme Rowling a eu de la chance de tomber sur cet éditeur et sur cet agent,qui ont fait ce qu'il fallait pour la promouvoir. Et que les autres éditeurs ont manqué de flair. Ou ont pensé qu'ils avaient une bombe entre les mais et pas les moyens de l'éditer.

Et faudrait peut-être sortir des cliches du monde industriel. C'est sans doute ça qui m'a irritée au début de ce fuseau. Quant à l'entrée dans le patrimoine, hein, personne ne peut dire quels seront les heureux élus. i vous travaillez pour ça, bonjour le dikkenek....

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Messagepar Chwip » 07 Sep 2007, 13:18

L'éditeur a fait son boulot. LA chance c'est que quelqu'un de connu a aimé et a repris le flambeau pour pousser la bête, parce qu'il en avait la volonté, tout comme l'éditeur, et aussi les MOYENS.
C'est différent.

Le cliché industriel, c'est quand même toi qui nous l'as collé ! :shock: :shock:

Et sinon oui, ici, les auteurs écrivent par passion plus que par recherche du lucratif. S'il y avait un moyen de faire fortune à coup sûr ça se saurait !

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Beltane
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Messagepar Beltane » 07 Sep 2007, 13:21

1) Dikkenek = grande gueule, donneur de leçon à 2 balles, moralisateur (je traduis pour les non-belgophones ou ceux qui n'auraient pas le temps d'aller demander à notre ami Google).

Merciiiiii :heart:

2) Cela parle d'industrie du disque et de la musique, mais c'est facilement extrapolable aux livres. Je te recommande la lecture du roman "Les enfants du plastique", de Thomas Clément, paru aux éditions du Diable Vauvert.

J'embrasse tout le monde et je sors du topic :cool:

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Messagepar lambertine » 07 Sep 2007, 13:47

Chwip a écrit :Le cliché industriel, c'est quand même toi qui nous l'as collé ! :shock: :shock:

Et sinon oui, ici, les auteurs écrivent par passion plus que par recherche du lucratif. S'il y avait un moyen de faire fortune à coup sûr ça se saurait !


J'ai été la première à parler de commerce. le "cliché industriel"", c'est dire l'usine, c'est d'Ookdelph. En négatif. je ne vois pas de mal, moi,à âtre assimilée à une usine. C'est mêmeplutôt le contraire.

Et je n'ai pas parlé de faire fortune,juste de ganer des sous 'ce que fait aussi l'ouvrier de base) et de toucher son public potentiel.

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Roanne
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Messagepar Roanne » 07 Sep 2007, 13:48

mon groupe a commencé avec 10 employés


10 employés ! Mazette ! Tu te rends compte de ce que tu dis ou pas ? 99,99 % des entreprises commencent sans employés du tout. 10 employés pour commencer, c'est énorme. Ca réduit presque ton post à rien, tellement c'est rare.


Sauf que cela dépend complètement du secteur d'activité.

Dans le mien, 10 employés, c'est rien. Nada.
Donc mon exemple était valable. D'ailleurs même s'il ne l'était pas, il ne réduit pas le reste de mon post à presque rien : ce n'était qu'un exemple, le fond je reste convaincue de se véracité.

Tu vois, j'arrive encore à argumenter en restant calme. Je ne suis réintervenue que pour défendre ce point.

Pour le reste, il y a effectivement un moment où l'on s'est mal comprises, je l'admets, et finalement nous disons peut-être la même chose de façon différente.

Mais il n'empêche que personne ne peut savoir si un livre va toucher le grand public au départ et donc faire une carrière de best seller.
Merci à Beltane et Rolland Vertogue d'ailleurs à ce sujet, ils ont très bien décrit ce fait avec l'exemple Harry Potter.

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Messagepar lambertine » 07 Sep 2007, 13:56

J e ne sais pas dans quel secteur tu travailles, mais je peux dire que je n'ai jamais vu une entreprise se créer avec dix employés. Et que la plupart d'entre elles, que ce soit dans la chimie, dans l'imprimerie, dans les média, dans la mode, commencent avec deux ou trois employés au maximum. Il faut un capital énorme pour créer une société employant 10 employés à la base. Et dans le domaine "agence conseil en création d'entreprise" je n'en ai jamais vue. Aucune. Quel que soit le secteur.

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Messagepar Roanne » 07 Sep 2007, 14:29

lambertine a écrit :J e ne sais pas dans quel secteur tu travailles, mais je peux dire que je n'ai jamais vu une entreprise se créer avec dix employés. Et que la plupart d'entre elles, que ce soit dans la chimie, dans l'imprimerie, dans les média, dans la mode, commencent avec deux ou trois employés au maximum. Il faut un capital énorme pour créer une société employant 10 employés à la base. Et dans le domaine "agence conseil en création d'entreprise" je n'en ai jamais vue. Aucune. Quel que soit le secteur.


Pourtant si, cela existe, mais il est clair qu'il faut lever un capital au départ, surtout dans mon secteur qui demande un énorme investissement sur les matières premières et le matériel.

Et là j'avoue que cela me dépasse, la façon dont cela s'est fait. Je sais qu'il y a eu rachat d'une petite structure déjà existante, et appel aux investisseurs. C'est ce dernier qui a permis de lancer ce qui n'était au départ qu'un projet de start up, il fallait donc que le créateur soit convaincant, mais je ne pense pas qu'on puisse faire la même chose pour une maison d'édition par exemple : trop de risques et ce n'est certainement pas considéré comme un secteur porteur (là j'avoue ma totale méconnaissance du milieu).

Enfin, je ne sais pas si cela peut aider au débat, mais parfois on commence petit (ou du moins modestement) et il suffit d'avoir le produit qu'il faut, et un zest de chance en plus, pour devenir grand. Ce qui fait la différence, c'est évidemment si on est parrainé par des personnes qui ont les moyens de tirer vers le haut.

Tu peux comprendre mon point de vue : si j'étais une petite éditrice et que je finis par avoir entre les mains un livre qui me semble pouvoir faire un carton, je miserais dessus. Je ne l'offrirai pas sur un plateau à la concurrence (qui ne lui accorderais peut-être même pas un regard !), car ce livre pourrait pérenniser mon entreprise. Je me défoncerais pour le faire connaître.
Et je crois sincèrement que c'est ainsi que travaillent les éditeurs de SFFF, pour en avoir rencontrer quelques uns sur un salon, je peux t'assurer qu'ils donnent beaucoup.
C'est pour cela que je ne peux que prendre leur défense : ils font avec les moyens que leur donne un système.

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Messagepar lambertine » 07 Sep 2007, 14:47

Le problème, c'est qi'il ne s'agit pas de "prendre leur défense" parce que personne n'attaque personne. Et que ce que tu viens de dire, c'est ce que je dis depuis le début : si X croit détenir une perle rare ( je ne parle pas de qualité littéraire, mais commerciale, les deux n'étant pas incompatibles) qu'il risquetout dessus... ou qu'il s'en aille.

Et des entreprises qui commencent à + 10, ça existe, mais, oui, avec un gros capital de départ et en général une structure existante. Ce n'est pas vraiment "commencer petit", même si c'est petit par rapport aux multinationales. C'est commencer avec le trampoline de départ. Et ce n'est pas fréquent. Et même avec le "produit qu'il faut" il ne suffit pas d'un zeste de chance et du bouche-à-oreille pour devenir grand. Hélas. Le milieu de 'industrie n'est pas différent de celui de l'édition

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Messagepar Nicky » 07 Sep 2007, 14:57

Le truc, Roanne, c'est que tu te défoncerais sans risquer de planter toute ta maison d'édition en faisant des emprunts énormes pour un mode de diffusion jamais vu, jamais entendu.

Paske Lambertine refuse d'admettre le fait que oui, un éditeur peut être persuadé d'avoir entre ses mains ze chef d'oeuvre "grand public" of le world, fasse une promo de gros ouff, et puis que la réaction soit immédiate : le public s'en fout.

Et là, pour un "coup de coeur" passionnel et passionné (pas passionnant, il semblerait), paf, la maison entière s'écroule sous ses dettes et autres conneries du genre.

Donc... les "coups de coeur" (en gros, les livres choisis, paske l'éditeur va tous les considérer comme valant le coup, quand même) vont être traités du mieux possible sans mettre en danger la maison d'édition sur la base que 0,0001% des "coups de coeur" deviennent des "best c'est l'heure".
Quand on dirige une PME, justement, on prend des risques prenables, ou alors autant se tatouer sur le front "start-up / stop-down"


Et cette idée de laisser les "chefs d'oeuvres" aux grandes maisons...
C'est ridicule car, si un éditeur trouve un livre génial, ça sera pas forcément le cas pour les "gros éditeurs" sans parler en effet du suicide de la maison "non on a décidé qu'on peut publier que les petites merdes".
Donc 1 / tu balances probablemnt l'auteur aux oubliettes car bon, les grandes maisons d'édition, les auteurs inconnus, un peu rien à battre
2 / Tu fais mourir ta maison et tes auteurs


On parle ensuite d'alliance entre les maisons d'édition ?? Mais les différentes maisons d'éditions ont des façons de fonctionner, des lignes éditoriales, des goûts... très différents !
Sinon, autant que tous les gouvernements du monde s'allient de la même façon ! Et adoptent le gouvernement du plus gros ? Devenons tous Chinois ?
Devenons tous Fleuve Noir ?

En plus, c'est évident : les gens en France recherchent l'imaginaire en ciné et TV, mais pas vraiment en littérature. Ou alors étrangère (anglophone). "Paske faut pas déconner, eux, ils savent comment on fait."
Par défaut, le public est relativement restreint, la plupart sont comblés par ce qui est déjà bien diffusé (le seigneur des anneaux, asimov, par exemple)

A une époque, la SF se vendait très très bien... Cette époque est révolue. Alors la théorie de "faut sortir de la niche et c'est tout" ne fonctionne pas : la SF n'était pas que de niche (ou alors une très grosse ?), et pourtant elle s'y est résorbée...
Le public a changé, c'est tout.

Mais c'est tout mignon quand même cette vision du monde. Rafraichissant le "il suffit de risquer pour s'enrichir", ça date de Ford ?
De la fantasy ? Mais c'est pour les filles...


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