Cauchemar à venir ou dramatisation ?

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IreneDelse
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Messagepar IreneDelse » 12 Sep 2007, 16:20

lambertine a écrit :
bouh la France rurale de mon enfance est morte, donc la France est morte, le français évolue donc le français meurt, etc.


Le problème, c'est que la France rurale de son enfance n'est qu'un fantasme. Ce monsieur n'est pas beaucoup plus vieux que moi, et dans la Belgique rurale de mon enfance, les lecteurs étaient rares (lire, mis à part le journal, c'est perdre son temps) et que la plupart d'entre eux préféraient déjà les polars (et l'eau de rose). Bien sûr, les jeunes avaient un vocabulaire différent de ceux d'aujourd'hui, mais pas plus riche : plus adapté à ce qu'ils vivaient. Ce qui est normal.

Bien d'accord avec lambertine. On se fait pas mal d'idées sur la France d'autresfois. Mes grands-parents étaient instituteurs pendant ces chères années 50, dans divers petits villages des Landes, et le problème n°1 qu'ils devaient affronter, c'était... l'alcoolisme des enfants. Des gosses de 8 ou 10 ans arrivaient le matin avec un litron de rouge en guise de déjeuner. Le vin était moins cher que la nourriture, et beaucoup de ferme n'avaient ni eau courante ni électricité. Mon grand-père a dû commencer par faire admettre aux parents de remplacer la moitié du vin par de l'eau, et ce ne fut pas facile.

Autre chose au sujet des instituteurs : ceux qui enseignaient à cette époque n'avaient pas été formés au lycée, comme les gosses de la bourgeoisie (qui préparaient les universités et les grandes écoles), mais à l'école normale, une filière professionnelle prolongeant directement l'école primaire. (Celle-ci délivrait le certificat d'études à 12 ans, après quoi une bonne partie des jeunes quittaient définitivement le système scolaire, puis le brevet à 14 et le brevet supérieur à 16 dans des filières professionnalisantes, équivalents des CAP et BEP aujourd'hui.)

Résultats : beaucoup d'instits eux-mêmes n'avaient pas une culture livresque et pouvaient même éprouver de la jalousie envers les élèves les plus doués, qui passaient le concours des bourses pour entrer au lycée.

Je sais que mes grands-parents étaient de bons instituteurs, mais il faut avouer qu'ils n'ouvraient quasiment jamais un livre pour le plaisir. En classe, ils faisaient lire aux enfants les auteurs du programme et basta.

Une différence entre la France de son enfance et la nôtre : les filières scientifiques n'étaient pas encore "reines" et une grande partie de la crème de la crème des étudiants se retrouvait en section Lettres.

Exact, et c'était une grosse différence. Les "forts en thème" (latin, évidemment) accédaient aux meilleures filières... Un agrégé de lettre pouvait avoir autant de prestige qu'un ingénieur, ou même plus, et faire une belle carrière dans l'administration... Ou devenir éditeur !
Un roman, des nouvelles. Ça vous dit ?


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