Tous les profs de fac se plaignent de l’inculture de leurs étudiants. Les étudiants en lettres ne lisent pas. Je ne veux pas avoir l’air du vieux con qui la ramène constamment là-dessus. Mais dans une classe j’ai vu que rien ne passait plus.
Les étudiants de lettres, toujours, encore... Bizarrement, parmi mon entourage, les plus grands lecteurs ainsi que les quelques qui écrivent suivent des filiales scientifiques, ou en ont déjà suivit. Ce Richard Millet porterait-il des œillères en permanence ?
Combien d’années dans l’enseignement ?
Vingt ans. Rien ne passe. La littérature n’intéresse plus personne. Nous faisons semblant la plupart du temps.
... Confirmation qu'il porte des œillères... Selon mon point de vue, la littérature ancienne n'est pas en soi désintéressante, c'est les travaux à faire dessus qui sont agaçant...
C’est fini, «Cinna» ! Corneille ! Racine ! Personne ne sait plus qui c’est. Je ne plaisante pas en disant ça.
Il a mis une cagoule pour ne rien voir... C'est pour ainsi dire gravé dans la culture générale. Même sans l'avoir étudié, on sait ce que c'est.
Vous n’attendez rien des prochaines générations?
Même un roman de Balzac, je pense que c’est illisible pour les jeunes esprits d’aujourd’hui. Il y a une syntaxe, un champ référentiel, culturel, des mots qui leur échappent. Ce n’est pas possible.
Bouh >.< On lit Balzac au collège...
Nous entrons actuellement dans la nullité de la littérature, dans la nuit de la langue, tout ce que vous voulez. C’est à dire le contraire du phare, du mage, etc.
Facile à dire, comme ça. La faute à qui ?
Après toutes ces critiques (j'ai lu jusqu'au bout, miracle ! ça part complètement en cacahouette sur la religion), je ne résiste pas à mettre l'un des commentaires publiés sur le site :
Nisard a écrit :Or que lisons-nous page 95 du "Goût des femmes laides", de Millet ? "le fait de travailler en usine semblait moins pire que de s'employer aux champs." Moins pire ! Une des plus insupportables horreurs du français tel qu'on le parle et l'écrit aujourd'hui. Et voilà l'arroseur arrosé et même tout dégoulinant. Pour la belle langue bien frappée, je préfère donc Michon, mais il est aussi de beaux écrivains plus pires encore dans notre littérature, Volodine, Cadiot, Savitzkaya, et, puisque JP Amette cite Désiré Nisard, Chevillard (auteur l'année dernière d'un savoureux "Démolir Nisard"). La littérature se réinvente sans cesse. Millet voudrait la figer. Sa nostalgie est mortifère.
~ Les affaires des nains sont comme leur barbe : pleine de noeuds. ~