Il est trop tôt, mais pourtant je suis là au lieu d'être dans mes draps.
Pas d'insomnie, pas de douleur, juste des voisins.
Vous savez, vous avez dû rencontrer les mêmes: jeunes, à peine tombés de l'oeuf maternel, ivre de cette liberté qui consiste à se croire investi du devoir de piétiner celle d'autrui.
Genre, je fais la fiesta jusqu'à quatre heures du mat', fenêtres ouvertes afin que tous les immeubles alentours bénéficient de mes hurlements et du bruitage assourdissant que j'appelle musique.
Et puis, au petit matin, je fête la levée du jour entre deux flaques de vomi en gueulant à mes potes qu'on s'est bien éclaté et que putain c'est génial que toute la résidence soit réveillée pour l'entendre.
Finalement, il n'y avait personne à la "fête des voisins" organisée mercredi dans le quartier.
On se demande pourquoi...
J'ai des envies de meurtre.

Dans quelques années j'achèterai un fusil et je ferai un carton sur le premier jeune qui vient brailler sous mes fenêtres.
Vous êtes prévenus, évitez Bordeaux si vous ne voulez pas faire la une des journaux télévisés.
Si ça peut vous rassurer, être plus vieux ne garantit pas d'être moins con. Mes parents ont plein d'ennuis avec leurs voisins qui sont tous archi-retraités.
Finalement, on vieillit de la connerie à la sénilité...
Voilà,
on va encore dire que je hais la terre entière

Même pas vrai.
Je ne hais que mes voisins...
Cian, tigre crevé cherche endroit où dormir