Depuis que j'ai lu Nabokov, j'ai vu qu'on pouvait se mettre dans la peau d'un pédophile et faire une bonne histoire (contrairement à Sand, avec qui je suis d'accord sur le fond, je n'ai pas l'impression que Lolita connaisse une attirance sexuelle précoce, à mon avis, elle est carrément violée

Je pense surtout qu'on peut parler de choses parfaitement anodines, et pourtant dire des choses insupportables : le sport par exemple, n'est-pas anodin ? Eh bien, en parlant du sport, on peut dériver sur des considérations racistes, macho, voire fascistes, il suffit de prendre volontairement le mauvais chemin.

J'irais même plus loin : en prenant prétexte de parler de choses très consensuelles, comme la défense de l'environnement, on pourrait dire des choses ignobles. Comme de légitimer les violences insupportables qui sont faites à certains chercheurs en Grande Bretagne, par exemple, par des groupuscules activistes.
Au contraire, on peut aborder des sujets a priori très sensibles, comme la pédophilie, l'inceste ou la critique religieuse (quoique ça devient difficile de trouver un sujet "sensible") et dire des choses parfaitement acceptables, voire passionnantes, là-dessus.
Donc, pour moi, ce n'est pas le sujet qui est tabou. Ce qui peut éventuellement l'être, c'est la pensée de l'auteur, quel que soit le sujet.