
ISBN : 978-2-35294-027-2
Les mensonges de Locke Lamora
Scott Lynch, auteur contemporain, c'est son premier roman
Roman fantasy
Chez Bragelonne : 22€
552 pages
http://www.bragelonne.fr/
http//www.scottlynch.us/
Il a même un LJ ! Que voici : http://scott_lynch.livejournal.com
Résumé : Entre Oliver Twist, Il était une fois en Amérique et Arsène Lupin, les aventures d’un audacieux criminel et de sa bande de fripouilles !
On l’appelle la Ronce de Camorr. Un bretteur invincible, un maître voleur. La moitié de la ville le prend pour le héros des miséreux. L’autre moitié pense qu’il n’est qu’un mythe. Les deux moitiés n’ont pas tort.
En effet, de corpulence modeste et sachant à peine manier l’épée, Locke Lamora est, à son grand dam, la fameuse Ronce. Les rumeurs sur ses exploits sont en fait des escroqueries de la pire espèce, et lorsque Locke vole aux riches, les pauvres n’en voient pas le moindre sou. Il garde tous ses gains pour lui et sa bande : les Salauds Gentilshommes.
Mais voilà qu’une mystérieuse menace plane sur l’ancienne cité de Camorr. Une guerre clandestine risque de ravager les bas-fonds. Pris dans un jeu meurtrier, Locke et ses amis verront leur ruse et leur loyauté mises à rude épreuve. Rester en vie serait déjà une victoire…
Scott Lynch est né aux États-Unis en 1978. Ce premier roman est un coup de maître : meilleur lancement d’un nouvel auteur de Fantasy en Grande-Bretagne depuis des décennies, unanimement salué par la presse comme une découverte exceptionnelle, traduit en 15 langues et en cours d’adaptation au cinéma à Hollywood par la Warner Bros !
Ce sont vraiment des salaupards, mais en même temps, vraiment des Gens Biens !
Il y a Locke, Jean, Moucheron, les jumeaux Sanza... qui violent la paix secrète instaurée entre le Capa Barsavi, chef des voleurs de toute la ville, et les autorités. Et tous les jours ! Ils volent aux riches, et combien ! Ils sont plus riches que le plus riche des nobles de Camorr, mais ça, personne n'en sait rien. Personne ne sait que la Ronce est un membre des Salauds Gentilhommes. Personne, pas même les autres guildes. Pas même le capa Barsavi.
Jusqu'à ce que le Capa Barsavi soit menacé par le Roi Gris, qui tue beaucoup de ses garristas, les chefs des guildes de voleurs qu'il dirige. Et Locke craint à la fois pour sa vie, pour celle de ses amis, et pour celle de son Capa. Surtout quand le Roi Gris vient le voir lui, directement, en personne, et l'oblige à faire quelque chose d'irréalisable - sauf quad on est la Ronce de Camorr, et qu'on sait qu'on n'a pas le choix, et que mieux vaut risquer sa vie et avoir une chance de s'en sortir, que de mourir tout de suite...
J'ai a-do-ré, et ce livre rejoint tout de suite le top 3 de mes livres préférés.
A quel point j'ai adoré ? Oh, genre, c'est juste le genre de livre dont je rêverai d'être l'auteur, parce que c'est exactement ce que je tend à vouloir écrire. Drôle, sans prise de tête, mais pourtant philosophique et avec un scénario tordu mais crédible, dans un monde fantasy original, décalé, mais pas si différent du nôtre au fond.
Le genre de bouquin où c'est l'éclate totale, quoi. Le style est efficace, parfois très oral, mais ça passe, parce que c'est aussi le style des Salauds Gentilhommes : à la fois salauds et gentilhommes ! Tout est dans leur nom !
Ils sont géniaux, ils ont encore plein de secrets à vous révéler, même à la fin (qui est Sabetha, la femme dont Locke est amoureux, et qui n'est pas apparue une seule fois ? Où est-elle ? Pourquoi est-elle si loin ?).
Le livre alterne Interludes de la jeunesse de Locke et aventures qui se passent dans le présent. Tout se fait écho, on découvre le monde de Camorr en même temps que ses personnages, et tout est lié, coloré, et expliqué sans lourdeur. Camorr est une ville-état absolument vivante, châtoyante, parfois dangereuse, et très originale (imaginez une Venise, en plus grand, et en fantasy, avec son lot de surprise, comme des requins sauteurs... d'ailleurs, cruelle et géniale idée que la foire aux mâchoires, où des contrarequialla sont en équilibre sur de minuscules plate formes flottantes, et doivent tuer les créatures excitées par le sang sans tomber à l'eau, où c'en est fini...).
Ce qui m'a d'ailleur énormément plu, c'est surtout le fait que le monde provoque l'intrigue. L'histoire a lieu dans ce monde et pas dans un autre, parce qu'il n'y a que là que ça peut arriver, et c'est ce fait en particulier qui m'a interpellée. Scott Lynch réussit ce tour admirable, et tout de suite, vous êtes certain de lire un livre de qualité.
Mais là où vous êtes sûr et certain de lire un livre formidable, c'est quand vous êtes absolument pris dans le tourbillon de l'intrigue et que tout, absolument tout vous passionne, et que votre coeur bat au même rythme que celui des personnages. J'ai beaucoup ri (une amie en a d'ailleurs fait les frais avec mes lectures d'extraits à voix haute !), pleuré aussi (argh, il est comme Rowling, Monsieur Lynch, il n'hésite pas à tuer les personnages importants...), et été stupefiée par les révélations, Ô combien logiques mais Ô combien bien dévoilées.
Lynch est un excellent conteur et un incroyable écrivain.
Il y a tout dans ce roman.
Premier roman, vrai chef d'oeuvre. J'ai hâte de pouvoir lire la suite qui sort cet été : Red seas under red skies, et j'espère qu'elle sera très vite traduite. Ou je vais mordre, et y aura des victimes chez Bragelonne Editions, hi hi hi.
Rien de mieux pour résumer le livre que ce petit extrait.
Le père Chains était assis sur le toit de la maison de Perelandro. [...]
— Un jour, Locke Lamora, dit-il, un jour, tu merderas si superbement, si ambitieusement, de façon si accablante, que le ciel s'embrasera, que les Lunes valseront et que les dieux eux-même chieront des comètes de jubilation. J'espère simplement que je ne serai pas là pour voir ça.
— Allons donc, avait répliqué Locke. Ca n'arrivera jamais.
Bref, 22 € très bien dépensés. Une couverture manifique (c'est ce qui m'a attirée en premier), un titre intriguant, une intrigue à la hauteur de ce qu'on attend d'un si bel ouvrage, et une envie d'en lire encore plus.
A ne pas manquer !