Ceci est mon initiale réponse à Sheratan qui lui fut envoyée par mp pour cause de Verrouillage. Je l'ai toilettée parce qu'entre temps on a décidé qu'on était faits l'un pour l'autre et qu'on allait se pacser le mois prochain; Quoi ? C'est pas ça qu'on a dit ? Sheratan, tu me brises le coeur...
Sheratan a écrit :Parce que c'est ton fond de commerce et que tu l'as choisi, personne ne te force à éditer alors que l'auteur lui, n'a pas le choix, il doit passer par un éditeur "digne de ce nom" sous peine de voir fleurir les réactions négatives comme on en voit trop sur ce forum : la lapidation de Mélina en est une gentille preuve.
J'ai choisi, c'est sûr, mais l'auteur peut s'abstenir d'écrire, comme moi de faire le [u]seul[/] [i/]métier[:i] que je sais faire. Avec une méga différence : l'auteur n'est pas obligé de mettre jusqu'à son dernier centime dans son "fond de commerce", encore moins s'endetter pour ça. Et il peut faire un autre boulot à côté pour gagner sa vie, moi, non. En plus, et surtout, l'auteur à le choix d'apprendre à écrire pour être publié par un éditeur digne de ce nom.
La relation n'est pas réciproque
un editeur aura toujours un auteur sous la main, un auteur n'aura quasiment jamais un editeur sous la main.
Un éditeur ne laissera jamais passer un bon auteur. Parce qu'un bon auteur, c'est une chance de faire tourner sa boîte et d'éviter de finir comme les trois quarts de la profession, en faillite. Et je peux te faire une liste longue comme le bras d'auteurs qui se sont fait connaître et défendre par un éditeur et l'ont lamentablement planté dès qu'ls ont commencé à marcher et à se faire des coucougnettes en or, plantant celui qui avait fait le pari de se battre pour lui. Dernier en date, tiens, Nicolas Rey qui quitte le Diable. Tout le monde n'a pas la classe de Vargas vis-à-vis de Viviane Hamy.
Qu'en dehors des frais de pubs etc... inhérents à ton métier tu touches plus de royalties que l'auteur lui-même et pour une part de travail a peu près équivalente car un auteur n'écrit pas un roman en trente secondes et lorsqu'il réécrit pour plaire à l'auteur, ça lui prend autant de temps qu'un éditeur pour lire/corriger etc...
L'auteur touche environ 8% lorsqu'il s'agit d'un éditeur à diffusion distribution nationale.
L'éditeur, au mieux, dans les 20%
Mais : dans le temps de l'éditeur, que fais-tu de celui de l'ensemble des gens qui travaillent avec lui ? La secrétaire, le comptable, l'attachée de presse, le directeur de fabrication ? Que fais-tu du temps qu'il lui a fallu pour gagner les 6100€ que coûtent l'avance de fabrication d'un livre à 2500 exemplaires qu'il ne vendra peut être qu'à 500 ? 500x4€ (les 20% et encore j'arrondis un max) ? le compte n'y est pas.
Et tiens, tous mes auteurs touchent au moins 1500€ par bouquin (leur avance sur droit) et moi ? Depuis deux ans, Rien. Parce que l'éditeur se sucre tellement que quand il a payé tout le monde, il a intérêt à être au top pour toucher des rigardelles... Si j'ai du bol, mon premier salaire tombera dans un ou deux ans. Sinon, j'aurais perdu tout mon fric. Mes auteurs, il leur restera leur bouquin et la réputation de qualité qui fait qu'ils ont tous été selectionnés au moins pour un prix.
Si les auteurs méritent d'être mieux payés, et on est aussi quelques editeurs à se battre pour ça, les éditeurs friqués, c'est fini depuis la fin des années soixante dix. Ou alors ils ont hérité du Seuil, de Galli ou de Flamm. Ou ils s'appelle Lagardère. Au mieux, ils ont un salaire de cadre supérieur, ce qui correspond à leur niveau de compétence.
Les seuls qui s'en mettent induemment plein les poches dans le métier, ce sont les distributeurs.
Mais c'est un autre débat.
Et tu n'es pas un éditeur niaiseux: comme l'auteur espère réinventer l'eau chaude, l'éditeur rêve secrètement de trouver LE bouquin, celui qui lui rapportera une fortune car si on dit que J.K. Rowling a gagné des millions, il faut savoir que son editeur à gagné, lui, des milliards. Donc l'équation reste différente.
Non.
Parce que JK ROwling est devenue la femme la plus riche d'Angleterre.
Tu peux toujours chercher son éditeur dans la liste des hommes les plus riches d'angleterre. Il n'y est pas.
Tu confonds fortune personnelle et chiffre d'affaire.
Donc la complainte du pauvre éditeur déja servie par Oliv, elle n'est pas crédible cinq seconde car que je sache, le boulanger ne se plaint pas de faire son pain, le maçon, son mur et ainsi de suite et même s'il le fait, il ne ouiouine pas sur un forum.
Le boulanger et le maçon se plaignent du prix du blé, ou des matériaux, et d'ailleurs ils n'ont pas fini.
Et je ne ouinouine pas, je trollais moi aussi avec jubilation comme indiqué ci-dessus pour me venger bassement des chouineries des auteurs pas contents...
